Love to survive ~ Pierre Gasly

Chapitre 9

                                                    Samedi 28 Août –Spa-Francorchamps

Louca peine à se réveiller alors que son alarme retentit juste à côté de ses oreilles depuis plusieurs minutes. Sa journée de la veille avait été éreintante, et sa soirée s'était éternisée. Entre le repas avec Paul et d'autres journalistes, le temps qu'elle avait passé à écrire les premières lignes de son article, dont Paul avait d'ailleurs trouvé le concept très intéressant, les révisions sur la journée du lendemain, et un sommeil qui avait eu du mal à arriver, la brune n'a clairement pas assez dormi. Alors ce réveil à7h00 est bien trop matinal.
Elle le repousse encore une fois de 5minutes, sachant très bien qu'elle ne pourra pas rester éternellement sous la couette, au risque d'être en retard.

Les quelques minutes fatidiques passent et son réveil se fait de nouveau entendre. Avec un grognement, elle se lève, éteint l'alarme et fonce directement sous la douche. En pénétrant dans la cabine elle hésite quelques secondes sur le choix de la température de l'eau.Habituée aux douches brûlantes pour bien se relaxer, il lui semble plus juste d'opter pour une douche froide, histoire de se réveiller et de se remettre les idées en place.

Sa nuit a été ponctuée de rêves mêlant Elio, ses parents, des voitures qui tournent sur un circuit, des drôles de combinaisons et casques d'astronautes, des fleurs et Pierre.

Alors cette douche pourrait être même plus glaciale que cela. Mais n'abusons pas, il ne faudrait pas qu'elle perde ses orteils sous la douche.

A peine sortie de la salle de bain, vêtue d'une chemise blanche ample et d'une paire de jeans, les cheveux remontés dans un chignon qu'elle a voulu décontracté mais qui ressemble plus à un sac de nœuds, quelqu'un toque à la porte de sa chambre d'hôtel. Louca regarde rapidement sa montre qui lui indique 7h33 en allant ouvrir sa porte.

- Bonjour Paul, dit-elle en souriant
- T'es prête ? On va rapidement prendre un petit déj' et après on file sur le circuit.
- J'arrive. Je dois juste enfiler une paire de chaussures. Entre si tu veux, ajoute la brune en lui laissant le passage libre.

Pau lentre et s'assoit sur la seule chaise présente dans la chambre, tout en l'observant qui finit de se préparer et de rassembler ses affaires. Alors qu'elle est en train de balancer tout ce qui lui semble vital pour cette journée dans son sac à main, Paul rompt le silence.

- T'as une mine affreuse Louca.
- Ouah, merci Paul, trop sympa, répond Louca en rigolant.
- Et je sais qu'il s'est passé quelque chose hier.

Louca s'arrête dans ses préparatifs pour regarder Paul. Son cœur s'emballe. Elle ne sait pas ce qu'il va lui dire, mais cela ne présage rien de bon.

- Je ne sais pas quoi exactement, mais t'avais pas l'air bien hier, au dîner.
- C'est rien Paul. Des trucs persos. Mais rien qui ne m'empêche de bosser correctement aujourd'hui.
- Ce n'est pas ça qui m'inquiète, répond-il fermement.
- Euh ... Tu ... C'est quoi ? bégaye Louca
- Un pote à moi, journaliste, t'aurais vu dans les bras de Gasly hier.
- Paul ...
- Je ne dis pas que je le crois, coupe-t-il, mais j'espère que si ce qu'il raconte est vrai, il y avait une bonne raison, et qu'en aucun cas tu n'as mis mon article, le tien, la réputation du journal, ou la course de ce pilote en péril.
- Je te promets que ça n'a aucun impact sur tout ça.
- J'espère, parce que je pense que t'as vraiment du potentiel, et ce serait con de tout gâcher dès ton premier week-end. Rien ne t'interdit de te rapprocher de ce garçon, et je ne dis pas ça pour t'en empêcher.Je veux juste que tu saches que peu importe dans quoi tu t'embarques avec un sportif de haut niveau, sur ton lieu de travail, ça peut nuire à ton boulot.
- Paul, je ne m'embarque dans rien avec Pierre. On a eu un moment hier, mais c'est tout. Il ... Je ... On a traversé des choses similaires, et on en a parlé, c'est tout.
- Louca, tu fais ce que tu veux, t'es une grande fille. Juste, fais gaffe à toi, ok ?

La brune hoche la tête, en regardant Paul dans les yeux. Même si Paul semble avoir toutes les bonnes intentions du monde, cette conversation à de quoi perturber la jeune femme. Alors qu'elle continue de rassembler ses affaires, et que Paul fait mine de répondre à des messages sur son téléphone, elle demande :

- Tu me dis ça parce que ça t'est arrivé ? De vivre un truc avec un sportif de haut niveau, sur ton lieu de travail ?
- C'était pas UN sportif, mais oui, dit-il en rigolant. Mais ça s'est pas super bien terminé et mon boulot et ma place dans le journal pour lequel je bossais en ont pris un coup.
- Je suis désolée de l'apprendre.
- Bah, c'est la vie tu sais !

Louca sourit à Paul, puis attrape une veste avant de se diriger vers la porte.

- Tu le penses vraiment quand tu dis que j'ai du potentiel ? Dans le journalisme sportif ?
- Oui. Mais je ne vais pas non plus te couvrir de compliments, t'as pas fini de faire tes preuves sur ce week-end, dit-il en la poussant gentiment vers l'extérieur de la chambre.
- Merci Paul.
- Ouais, ouais, c'est ça ! Allez, on va manger un morceau avant que je ne tombe d'inanition et qu'on soit en retard pour la suite des festivités ! Et n'oublie pas ton pass !

Louca lève les yeux au ciel et referme la porte de la chambre, non sans avoir jeté un rapide coup d'œil à l'intérieur de son sac pour vérifier que son pass  s'y trouve bien.

Après un petit déjeuner rapide, les deux journalistes se retrouvent enfin dans les paddocks. Paul explique à Louca qu'il aime arriver tôt pour pouvoir s'installer et voir les pilotes arriver pour leurs dernières séances d'essais et voir leurs visages. Selon lui, c'est un bon indicateur sur le déroulement de la séance et des qualifications à venir.
Ils s'installent donc non loin de l'entrée des paddocks, prêts à tout observer, jusqu'au moindre tressaillement de lèvres des pilotes qui passent les barrières de sécurité.
Ainsi s'enchaînent les arrivées de centaines de personnes : ingénieurs, mécanos, managers et autres représentants des écuries, et bien sûr les pilotes.
Avec un sourire, Louca ne peut s'empêcher de remarquer que les pilotes les plus matinaux sont aussi les plus aguerris. Vettel, Alonso, Bottas, Hamilton.
Puis arrivent les deux pilotes Red Bull, acclamés par quelques fans déjà présents. L'un après l'autre, Leclerc et Sainz arrivent, avec de grands sourires. Louca voit Paul noter quelque chose sur son carnet à leur arrivée et se demande ce que veulent bien dire ces sourires pour son collègue. Il faudra qu'elle pense à lui demander.

Et enfin, arrive Pierre.
Louca n'avait pas essayé de se berner en ignorant qu'elle avait hâte de le voir apparaître, ça n'aurait servi à rien.
Elle l'observe donc attentivement, dans sa tenue à l'effigie d'Alpha Tauri, saluer les fans présents, un sourire qui semble confiant accroché aux lèvres. Alors qu'il s'approche du tourniquet où il doit passer son badge, il aperçoit Louca. Toujours en souriant il passe à côté d'elle et lui offre un clin d'œil.

Le cœur de la brune rate un battement, ses joues rougissent mais elle ne peut s'empêcher de sourire à Pierre, qui continue son chemin, comme si de rien n'était, comme s'ils ne se connaissaient pas. Comme ils l'ont décidé la veille.

- Alors ça, je ne vais peut être pas le noter dans mes observations, se moque Paul, en donnant un petit coup de coude à Louca.
- Hmm, oui d'accord, je pense que c'est préférable en effet.

Louca, les joues empourprées et le cerveau en ébullition, regarde Pierre s'éloigner.
Mais dans quoi s'est-elle embarquée ?

Hello !
J'espère que ce chapitre vous a plu
et que vous avez hâte de lire la suite !

xx