Il la regarda et son regard azur sembla transpercer son âme. Son cœur venait de rater un battement, et pourtant, elle se sentait plus vivante que jamais.
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Mardi 18 octobre – Austin
Impatiente, nerveuse, excitée, stressée, angoissée, épuisée, tous ces mots définissent l'état mental de Louca à quelques minutes d'arriver à son hôtel à Austin. Assis à côté d'elle dans le taxi, Paul, qui ne semble pas perturbé par le décalage horaire, l'inonde d'informations concernant les jours à venir. Louca peine à rester concentrée mais tente quand même de prendre des notes sur son petit carnet posé sur ses genoux.
- Non, Louca ! T'as écrit 18h00, mais c'est à 16h00 la conférence de presse mercredi. Suis un peu ! - Désolée, désolée, je suis claquée, répond-elle en rectifiant l'horaire. Comment tu fais pour être si réveillé après presque 14 heures de vol et 7 heures de décalage horaire ? - J'ai dormi dans l'avion, répond Paul en haussant les épaules - Je suis pas arrivée à fermer l'œil une seule minute, grommelle Louca - C'est plus facile de dormir quand on est pas impatient de retrouver son petit-ami qu'on a pas vu depuis plusieurs semaines, taquine Paul avec un clin d'œil - C'est pas mon petit-ami, ronchonne Louca
Le journaliste rit avant de reprendre sa liste. Louca l'écoute d'une oreille peu attentive, trop focalisée sur sa vie sentimentale. Elle ne ment pas en disant que Pierre n'est pas son petit-ami. Elle ne sait simplement pas ce qu'ils sont et c'est certainement pour cela qu'elle est dans cet état d'angoisse. Malgré les heures au téléphone et les centaines de messages envoyés, elle n'est pas sûre de comment vont se passer les retrouvailles entre elle et le pilote. Et si elle s'était complètement trompée sur les intentions de Pierre ? Peut-être que ce baiser ne voulait rien dire pour lui, que c'était dans l'euphorie du moment avec son arrivée chez Alpine ? Le seul moyen de savoir ce qu'il en est, c'est de lui demander. Mais Louca n'est pas sûre de savoir comment s'y prendre ou si elle a seulement envie d'avoir réponse à ces questions.
Mais pour l'instant toutes ces interrogations vont devoir rester en suspend car les deux journalistes arrivent enfin à leur destination. Louca écarquille les yeux en voyant l'hôtel qui se dresse devant eux. Elle n'aurait jamais pensé être logée dans un endroit si luxueux. En suivant Paul jusqu'à la réception elle s'aperçoit que de nombreux journalistes semblent rester ici, ainsi qu'une grande partie des membres des écuries. Alors que Paul s'occupe de leur check-in, Louca voit passer un Lewis Hamilton très décontracté en route pour un footing et dans les couloirs menant à leurs chambres elle croise Alex Albon accompagné de sa petite-amie.
- Bon, ce soir t'es libre, on a rien de prévu. Par contre, demain matin, on se rejoint à 9 heures tapantes, ok ? On a du boulot ! annonce Paul en arrivant devant la porte de la chambre de Louca - On dîne ensemble quand même ? demande Louca avec un sourire - J'en suis pas si sûr, lance Paul en désignant de la tête la porte avant de s'éloigner pour pénétrer dans sa chambre, située un peu plus loin dans le couloir.
Louca fronce les sourcils en regardant sa porte. Une petite enveloppe blanche, marquée du sceau de l'hôtel et où son nom est inscrit, y est accrochée. Elle la détache de la porte, pénètre dans sa chambre, et laissant ses valises au milieu de la petite entrée, s'empresse d'ouvrir l'enveloppe. A l'intérieur s'y trouve un petit carton avec un mot écrit à la main.
