Chapitre 28

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Miss Parker 


J'étais profondément frustrée par son refus, mes émotions me tiraillant alors que nous étions si proches l'un de l'autre. La tension entre nous était palpable, notre désir mutuel indéniable. Jarod, en tant qu'homme, ne pouvait dissimuler la vérité lorsque son corps, en particulier une partie bien précise, trahissait ses envies. Et pourtant, malgré tout cela, il avait décliné mon avance. Cette déception m'envahissant, je réagis avec amertume et ironie, renvoyant ses compliments d'un ton mordant. Pourtant, il persistait, insistant. Un soupir exaspéré s'échappa de mes lèvres, témoignant de mon agacement.


« — Bon, très bien ! Ça va ! Tu veux m'épargner la vexation, mais tu ne veux pas non plus qu'on passe à l'acte, j'ai compris. »


Une légère sensation de vertige m'envahit, amplifiée par ses propos évoquant la soirée sur le yacht qui avait sombré dans le chaos. Il y était présent. J'en appris également, presque par accident, qu'il avait eu l'occasion de parler à Sydney sur le même canot de sauvetage. Quel petit cachottier ! Il s'était bien gardé de me le confier. Ces révélations ravivèrent mes soupçons envers le psychiatre.


« — Oh, vraiment ? Intéressant ! » laissai-je échapper d'un ton piquant.


Mes nerfs étaient mis à rude épreuve, et cette maudite boisson que j'avais ingérée ne faisait qu'embrouiller davantage mes pensées. Jarod avait osé prononcer mon prénom à voix haute, un nom que je n'avais plus entendu depuis une éternité, me rappelant une période encore plus sombre de ma vie. Les souvenirs douloureux de la perte de ma mère se faufilèrent dans mon esprit, une pensée que je préférais éviter. J'exécrais qu'on utilise mon prénom pour me désigner. J'avais naïvement espéré qu'au fil du temps, il l'aurait oublié, mais visiblement, il était encore gravé dans sa mémoire. À quoi m'attendais-je, après tout ? Jarod avait un QI proche de 300, comment aurait-il pu oublier le prénom de celle qui avait sans doute été l'une de ses rares amies ?


Je laissai échapper un autre soupir, le poids de ma tristesse s'ajoutant à mon malaise, non seulement dû au froid, mais aussi à un mal-être intérieur. Je m'écartai de lui pour m'installer sur le côté, faisant face à la cheminée qui nous offrait une lueur chaleureuse, bien que faible. Mon poignet était enchaîné au sien, et je laissai mon bras traîner derrière moi. Je ressentis un léger mouvement alors qu'il nous recouvrait d'un plaid rêche et inconfortable. Mais c'était tout ce que nous avions en attendant que nos vêtements sèchent. Le caméléon s'excusa d'avoir rendu ma vie misérable. Une ironie amère traversa mes pensées, car nous nous infligions mutuellement une existence tourmentée. Mais avions-nous vraiment le choix ? Moi, je n'en avais pas. Je déplaçai mon bras menotté pour libérer le sien et le passer sous ma tête, cherchant un peu de confort pour nous deux. Il suggéra de dormir, mais je restai silencieuse. Je méditai, mon regard fixé sur les braises crépitantes au bas de la cheminée.


Je n'avais aucune idée du temps que j'avais passé à réfléchir, laissant mes pensées se déchaîner telle une mer agitée par la tempête. Une heure peut-être, ou peut-être moins ? Quoi qu'il en soit, le sommeil m'échappait. La présence réconfortante de Jarod dans mon dos me procurait un peu de chaleur dans cette froideur ambiante.


« — Dors-tu ? » murmurais-je à peine.

En pleine tempêteWhere stories live. Discover now