Chapitre 10

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Miss Parker 


J'étais remplie d'un sentiment de satisfaction d'avoir accompli la moitié de ma mission en attrapant Jarod. Son sarcasme et sa mauvaise humeur ne pouvaient pas entamer ma joie. La tempête continuait de faire rage à l'extérieur, agitant violemment les arbres qui se penchaient sous la puissance du vent. La pluie martelait les fenêtres du chalet, créant un bruit assourdissant. De temps en temps, des éclairs zébraient le ciel sombre, illuminant brièvement la scène et créant une atmosphère électrique.


Nous nous étions réfugiés à l'intérieur du chalet pour échapper aux éléments déchaînés. Nos vêtements étaient trempés et collaient désagréablement à notre peau, donnant une sensation de froideur persistante. L'air était imprégné d'humidité et d'une odeur terreuse, mêlé à celle des pins environnants.


« — Arrête avec ta psychologie de pacotille, tu veux ? J'ai déjà Sydney pour ça. D'ailleurs, dis-moi, maintenant qu'on est seuls tous les deux, est-ce qu'il t'a aidé ? Vous êtes en contact, comment ça se passe ? » demandai-je d'un ton cinglant. J'avais toujours eu des soupçons sur Sydney. Il était louche dans toute cette affaire, et je trouvais sa volonté d'accélérer l'arrestation de Jarod plutôt douteuse.


J'avais servi un verre à chacun de nous, mais Jarod avait refusé le sien. Son regard provocateur se mêlait à une pointe d'amertume. Je souris ironiquement en attrapant le deuxième verre, savourant l'instant de victoire. Les gouttes d'eau dégoulinaient des verres, laissant des traces humides sur la table en bois.


« — Ton service est terminé, mon grand, et pour longtemps. Mais comme tu veux, si tu ne tiens pas l'alcool... »


Je vidai mon verre d'un trait, sentant la chaleur de l'alcool se répandre dans mon corps. Le liquide brûlant apportait un semblant de réconfort dans cette atmosphère glaciale. Les arômes forts et enivrants de l'alcool envahissaient mes narines, mêlant des notes sucrées et amères.

Après un rapide tour dans la chambre, constatant l'absence de vêtements, je me sentais de plus en plus impatiente. La pièce était petite, avec un lit simple recouvert d'une couverture épaisse. Le parfum boisé du mobilier ajoutait une touche rustique à l'ensemble. Les murs étaient ornés de photographies en noir et blanc, capturant des paysages désolés et mélancoliques.


« — Je ne cède ni aux caprices ni au chantage. Si tu veux éviter une pneumonie allume un putain de feu, compris ? » lançai-je d'un ton déterminé.


La voix résonnait dans la pièce, emplie de détermination. J'étais décidée à maintenir le contrôle de la situation, même face à la tempête extérieure et à l'attitude provocatrice de Jarod.


Je commençai à me déshabiller, libérant ma peau des vêtements détrempés qui me collaient désagréablement. Mon chemisier humide glissa sur mes épaules, révélant ma silhouette féminine dans la pénombre de la pièce. La sensation de l'eau froide glissant le long de ma peau contrastait avec la chaleur de l'intérieur du chalet. Les gouttes d'eau s'écrasaient sur le sol, créant de petits éclats sonores dans le silence tendu.


Je retirai ensuite mon pantalon, laissant mes jambes nues à découvert. L'air frais du chalet vint caresser ma peau, provoquant des frissons qui se mêlaient à l'excitation de la situation. La pudeur n'était jamais mon fort, et je ne me souciais guère de montrer mon corps à Jarod. Une lueur de défi brillait dans mes yeux alors que je dévoilais ma vulnérabilité physique.


J'abandonnai mes vêtements sur le dossier d'une chaise en bois, créant un amas humide et froissé. Les tissus dégoulinaient encore légèrement, laissant une trace d'humidité sur le bois rugueux. Les vêtements mouillés exhalaient une odeur caractéristique de la pluie et du froid, imprégnant l'air de leur présence.


Mon regard se posa sur un placard encastré en bois, dont les portes semblaient promettre un réconfort bienvenu. J'ouvris les battants avec un grincement léger, révélant un aménagement intérieur bien organisé. À l'intérieur, des plaids soigneusement pliés attendaient d'être utilisés. Ils exhalaient une odeur de fraîcheur et de propreté, réconfortante dans cette atmosphère humide. Un sourire satisfait se dessina sur mes lèvres alors que je m'enveloppai avec l'un d'eux, sentant sa douce chaleur m'enlacer.


Puis, j'attrapai le second plaid et le lançai sur le dos de Jarod, espérant qu'il réduise un tant soit peu son inconfort. Un mélange d'amusement et de défi dansait dans mes yeux alors que je le regardais s'envelopper dans le plaid, cherchant un réconfort dans cette situation inconfortable.


Je retournai ensuite m'asseoir sur le canapé, mes pieds nus reposant sur le sol froid. Mon pistolet était posé à côté de moi, un rappel constant de notre dangereuse interaction. À proximité du plan de travail de la petite cuisine, j'avais trouvé un cendrier en céramique, témoin des précédents occupants du chalet. Les traces de cendres grises à l'intérieur témoignaient des moments de détente et de réflexion passés ici. Je le déposai près de moi, prête à y déposer mes cendres de cigarette, ajoutant un élément supplémentaire à notre ambiance chargée.


« — Alors, ce feu ? » demandai-je d'un ton autoritaire, cherchant à réchauffer l'atmosphère glaciale qui régnait dans le chalet. Le son de ma voix résonnait légèrement, porté par le silence lourd de tension.

En pleine tempêteWhere stories live. Discover now