Angel made in Hell

29 | un, deux, trois

(TW : sang) 🩸⚠️

Nova Whyte

Une heure, deux minutes et trois secondes.

C'est précisément le temps que j'ai passé à fixer le plafond, allongée sur ce lit depuis que j'ai ouvert les yeux ce matin, incapable de bouger.

Mon corps repose sur le dos dans ce vaste lit que j'occupe depuis la veille. Une main est posée sur mon torse, se soulevant à chaque respiration que je prends.

Je doute que cette main soit responsable de mon incapacité à bouger. Certes, sa pression est lourde, mais pas au point de m'empêcher de me lever.

Le poison persiste dans mon corps.

Le jour s'est levé, mais une partie de la pièce est encore plongée dans une obscurité étouffante, à l'exception d'une faible lueur émanant d'un coin près de la salle de bain, éclairant à peine les contours d'une silhouette.

Quelqu'un se trouve dans la pièce. Et ce quelqu'un n'est pas Liam, car lui, est allongé juste à côté de moi.

Contre toute attente, j'arrive à bouger mon doigt, puis ma main, et après quelques minutes, je parviens à soulever mon corps.

Chaque mouvement est un supplice, comme si mes membres étaient enchaînés par une force invisible.

La panique grandit en moi alors que j'essaie désespérément de coordonner mes muscles engourdis.

Mon cœur bat à tout rompre, résonnant dans mes tempes. Mon souffle est court et haletant, comme si mes poumons luttent pour chaque goutte d'air. Je sens la sueur froide perler sur mon front, trahissant ma terreur grandissante.

J'arrive à me lever du lit et à me redresser complètement pour aller voir qui se tient debout devant la porte des toilettes.

Cette personne ne bouge pas, ne respire pas. Elle est immobile.

Le silence oppressant est uniquement rompu par le son régulier de mes pas hésitants, résonnant sinistrement à travers la pièce.

Le sol semble se dérober sous moi à chaque pas.

Ma tête tourne, et des ombres se tordent devant moi, créant des illusions de menaces insaisissables qui semblent se rapprocher de plus en plus.

Une odeur particulière s'insinue dans mes narines et s'enfonce dans ma gorge, provoquant des haut-le-cœur.

Des murmures sourds et indistincts résonnent dans ma tête, tels des voix lointaines se moquant de ma détresse. Mon esprit embrouillé lutte pour démêler leurs mots, mais ils semblent flotter juste au-delà de ma portée auditive, renforçant ma sensation d'isolement et d'impuissance.

Je suis une marionnette désarticulée et impuissante. Je déteste sentir mon corps échapper à mon contrôle.

J'arrive à la hauteur de la personne que je n'arrive toujours pas à distinguer. Puis soudain, elle se retourne face à moi.

Oh mon dieu, quelle horreur.

C'est lui. C'est l'homme que j'ai tué hier.

Son œil pend hors de son orbite, le sang coule sur son visage. Le coup de talon que je lui ai donné dans le cœur est évident. Un trou dans sa cage thoracique laisse voir tous ses organes à l'intérieur.

Cette scène semble à la fois fausse et réelle. Je n'en crois pas mes yeux.

Je lui ai fait ça, je l'ai tué. Il est ainsi à cause de moi, et son esprit est venu se venger. Je n'avais pas le droit de lui arracher son âme. Pas de cette façon.