Chapitre 17 › Pluie du cœur

En başından başla
                                    

Gabriel se retire, laissant derrière lui un milliard de papillons dansants dans mon ventre. Malgré moi, je n'ai aucun contrôle sur ce ressenti contre lequel je lutte.

Merde. Pourquoi suis-je tellement déçu qu'il ne m'ait pas embrassé ?

*

— Bah ! Il est où, Gabriel ? demande Solène.
    — J'en sais rien ! m'énervé-je alors que je rejoins à peine mes amis.

Mes mains se glissent dans les poches de ma veste, je me tiens quelque peu à l'écart des filles qui restent sous les parapluies. D'une œillade, j'aperçois Roxanne faire les gros yeux quant à mon emportement. Ce n'est pas contre elles, mais je suis perturbé par mes émotions. Depuis quand suis-je attiré par le sportif ? Roxanne avait-elle vu juste depuis le début ?

Et surtout, suis-je le seul à avoir ressenti ce truc ?

J'amène mon pouce à mes lèvres et commence à ronger le contour de mon ongle, gagné par le stress. Mes yeux sont attentifs à chaque joueur sortant des vestiaires. La brune s'avance, son ombrelle surplombe ma tête et me protège de la pluie. Là, elle glisse une main sur mon épaule et retente une approche :

— Allan...
    Je me retourne aussitôt. Le regard fuyant, je m'agace.
    — Je ne sais pas où il est, OK ? Pourquoi est-ce que c'est à moi qu'on demande ? Je ne suis pas tout le temps avec lui. Je ne connais pas son emploi du temps, OK ?
    Solène semble tellement surprise qu'elle reste stoïque. Un peu plus loin, la blonde arrive à sa rescousse.
    — C'était juste une question, Allan.
    — Ouais. Je m'en fous de Gabriel, OK ? Alors, arrêtez.
    — Je sais pas ce qui te prend, rétorque Solène, mais, t'es super désagréable. Je voulais juste te demander si tu voulais venir au café avec nous.

    Je mords l'intérieur d'une de mes joues, prenant conscience que mon inquiétude m'a menée à la paranoïa. Je baisse les yeux, honteux de mon comportement envers Solène.
    — Je suis désolé. Le match m'a un peu secoué.
    Heureusement pour moi, elle n'est pas rancunière et m'offre un sourire alors que l'une de ses mains caresse mon bras avec compassion.
    — On t'avait prévenu que foot, ce n'est pas que du foot.

    J'affiche un faux rictus quand Maxence nous rejoint, suivi de près par Nicolas et Gabriel qui discutent entre eux. J'évite le contact en passant mon bras autour de celui de la brune et engage le pas en direction de notre destination.

    — Tout le monde est là, alors allons-y.

Nous ouvrons la marche, tous enjoués. Les quinze prochaines minutes me semblent interminables. Des questions ne cessent de traverser mon esprit et une angoisse naît au creux de mon ventre. Je n'arrête pas de changer de place quand Gabriel s'approche, je le fuis. Lui adresser la parole devient difficile. Le doute m'envahit quant à ses intentions lors de son baiser contre mon front. Voulait-il vraiment faire ça ou l'a-t-il fait parce qu'il pensait que je refuserais qu'il pose sa bouche contre la mienne ? Je ne l'ai toujours vu que comme un ami, sans aucune arrière pensée malgré le temps incalculable que nous avons passé ensemble. Alors, d'où me vient cette envie de franchir la limite de notre camaraderie ?

J'ai l'impression de trahir Vincent.

Pourtant, lui ne paraît pas s'être gêné. Ce que je redoutais se produit : je réfléchis comme si je lui devais encore quelque chose. Et cela, même si lui a décidé de tourner la page. La pluie s'est arrêtée, j'entreprends des exercices de respiration tout en marchant à l'écart des autres. Mes vêtements sont inconfortables par l'humidité et m'empêchent de retrouver la chaleur. La seule dont se délecte mon corps est le feu naissant dans mes entrailles lorsque je repense à la main de Gabriel se faufilant contre ma mâchoire.

Plus fort que ça, tome 2Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin