Chapitre 15

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Des hurlements d'excitation retentirent à divers endroits de la ville. Les guerriers revenus d'Outreterre criaient leur faim de violence, frappaient sur leurs armures et leurs boucliers avec leurs armes, faisaient sortir de leurs bouches de puissants sifflements pour sonner la chasse, imitaient des hurlements de loup.

- Et si on allait dès maintenant au premier entrepôt ? suggéra Mauzzag, dont le sang commençait à se glacer.

Ils descendirent de leur toit et arrivèrent en quelques minutes devant le premier bâtiment. Les cogneurs qui le gardaient d'ordinaire avaient en effet disparu. Oruk s'occupa de la porte. Lors de ses précédents cambriolages, il devait toujours attendre qu'un voleur plus discret crochète la serrure.

Mais aujourd'hui, c'était l'Hiver Rouge. Nul besoin de rester discret. Oruk martela la porte de toutes ses forces avec une arme contondante, et fit sauter le verrou. Ils entrèrent, allumèrent des torches et fouillèrent les lieux. Cela leur prit deux bonnes heures.

- Rien ! ragea Mauzzag en donnant un coup de pied dans une table.

Trois hommes armés entrèrent dans l'entrepôt. Ils étaient encapuchonnés et vêtus de noir.

- Allez les gars, commanda le plus grand des trois, retrouvez-moi cette poudre ! Ils nous l'ont saisie hier seulement, elle doit forcément être là.

- Chef, il y a des gens !

- Ha ? Bon, eh bien je crois qu'on va avoir notre premier combat de la soirée ! À l'attaque !

Ils dégainèrent leurs glaives et se ruèrent sur eux. Otilia sortit ses deux dagues, Oruk brandit son marteau, Mauzzag plongea sous une table. La jeune elfe fit une roulade pour esquiver le premier coup de glaive du loubard qui l'attaquait, se releva d'un bond et planta une lame dans son bras en donnant un coup de pied dans le ventre d'un autre.

Oruk engagea un duel avec le chef des brigands, sans réussir à prendre l'avantage. Otilia retira sa dague du bras du premier assaillant, et fit pleuvoir sur le deuxième une nuée de coups rapides et précis. Elle réussit à lui faire une entaille aux côtes qui le fit tomber. Puis elle se retourna pour aller aider Oruk tandis que les deux premiers bandits s'enfuyaient en rampant.

À deux, ils prirent vite l'avantage. Otilia le transperça de sa dague tandis que le marteau d'Oruk lui écrasa le visage. Avant de s'effondrer définitivement au sol, il reçut un petit vase sur le bout du crâne.

- Je l'ai eu ! cria Mauzzag. Vous avez vu ? Ce vase, c'est moi qui l'ai lancé ! J'ai servi à quelque chose dans le combat !

- Hmm... Comment dire... Allez, on va dire que oui, lui offrit Otilia.

- Maintenant, il va falloir sortir et aller jusqu'au prochain entrepôt, dit Oruk. Les choses vont se corser. Tiens, Mauzzag, j'ai une petite arbalète à une main avec seize carreaux. Essaie au moins de faire semblant...

Ils sortirent et se déplacèrent dehors en empruntant les petites rues et en rasant les murs. Ils étaient dans la partie haute de la ville, loin du centre et du port. L'essentiel des combats se déroulaient là-bas. On entendait au loin des bruits de bataille, des sorts, des tirs de tromblon, des cris de guerre...

Le deuxième entrepôt était presque vide. Lorsqu'ils en sortirent, il était déjà plus de trois heures du matin. Ils se dirigèrent vers le troisième, qui était également le dernier. Il était à une heure de marche, et nécessitait de descendre légèrement vers le centre.

Sur le chemin, un gobelin cagoulé surgit de nulle part et se plaça devant eux. Il avait un petit couteau dans chaque main.

- Donnez-moi vos bourses.

Jungle et Pirates: La Vie d'Un Marchand À Baie-Du-ButinWhere stories live. Discover now