Chapitre 3

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Le lendemain, il fallut bien ouvrir le magasin. Mauzzag se rendit à son emplacement, ouvrit la tente qui enveloppait son étal, glissa sa clé dans les coffres et en sortit sa marchandise. Une nouvelle journée commençait, comme les précédentes. Encore une journée à ne rien vendre. Une journée à attendre, à chasser les moustiques pour s'occuper.

Au bout d'une heure, il vit son jeune assistant arriver en courant.

« Pauvre Zgwirg, pensa-t-il, je ne pourrai bientôt plus le payer ».

- Patron, j'ai une bonne nouvelle ! Un navire marchand vient d'arriver, j'ai vu les matelots décharger les caisses, je crois bien qu'il y a des objets d'Outreterre !

Mauzzag sauta de son tabouret.

- Vraiment ? J'y vais tout de suite, garde la boutique !

Il cavala à travers Baie-Du-Butin, traversa les ponts, enjamba les cageots de poissons et les filets de pêche laissés à sécher au soleil, contourna l'Ancienne Capitainerie et fonça vers le port.

La chaleur de la matinée n'était pas encore trop forte, mais Mauzzag arriva tout de même en sueur sur le grand ponton d'arrimage. Les marchands venaient récupérer leurs produits fraîchement livrés, ouvraient les caisses, vérifiaient leur contenu avant de les charger dans de grandes brouettes ou des petits charriots.

Mauzzag fit un tour rapide pour repérer les produits. D'autres commerçants faisaient de même, il était fréquent d'acheter des marchandises à leur récepteur avant-même que ce dernier n'ait le temps de les emmener dans son magasin. On voyait partout des gens négocier, sortir leurs bourses, marchander, certaines caisses étaient vendues avant même d'avoir été déchargées du bateau.

Notre commerçant malheureux sentit venir sa chance quand il entendit prononcer le mot Outreterre sur sa gauche. Il se retourna et vit un gobelin vider sa caisse avec ses assistants.

- Permettez que je jette un œil, cher confrère ? s'empressa de demander Mauzzag.

- Je vous en prie ! Mais si vous voulez acheter, faites vite. Quand tout ça arrivera dans mon magasin, cela partira en un rien de temps.

Il fouilla et trouva quelques feuillets particulièrement intéressants. C'était un récit du célèbre Meldazor l'Explorateur, infatigable aventurier qui avait entreprit de visiter chaque recoin du monde connu. Bien qu'étant tauren, il avait réussi à entrer dans toutes les capitale de l'Alliance. S'il avait été repéré, il aurait immédiatement été exécuté.

Azeroth était son terrain de jeu, mais il avait fini par en faire le tour. Alors il était parti en Outreterre. On pouvait voir le titre sur la première page :

                 Faune et Flore de Nagrand, le pays où les cascades viennent du ciel

Mauzzag le feuilleta, lu quelques passages et admira les croquis dessinés par l'explorateur. il regarda à nouveau dans la caisse et sortit un autre manuscrit du même auteur qui lui donnait tout autant envie :

De l'ombre des bas quartiers à la splendeur de la grande terrasse : Shattrath, une ville lumière à deux visages

Deux autres récits de Meldazor se trouvaient dans la caisse, l'un décrivait l'ambiance torturée de la Péninsule des Flammes Infernales, l'autre s'engouffrait dans les obscures cryptes d'Auchindoun, un complexe mortuaire situé dans la forêt de Terokkar. Mauzzag voulait tous les acheter, mais il tomba sur quelque chose d'encore mieux.

Il avait entre les mains un tableau du pays de Nagrand. Il n'avait jamais rien vu d'aussi beau. Ces prairies verdoyantes, ces arbres aux formes arrondies qui semblaient venir tout droit d'un conte féérique, ces étendues d'eau paisible...

Jungle et Pirates: La Vie d'Un Marchand À Baie-Du-ButinWhere stories live. Discover now