Chapitre 16 - Fallen

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« Thought it would be over by now, but it won't stop Thought that I would self destruct, but I'm still here »

Je pensais que ce serait fini maintenant, mais ça ne s'arrêtera pas Je pensais que je m'autodétruirais, mais je suis toujours là

Survivor —2WEI


« Ce n'est pas toi, c'est moi ». Je crois que c'est la numéro une sur la liste des excuses les plus bidon. Je me suis retenue de ne pas lui flanquer mon genou là où je pense. Qu'il aille se faire voir, tout simplement. Il aurait mieux fait de se taire.

Je presse le pas pour ne pas être en retard à mon rendez-vous. Je ne plaisantais pas quand j'ai dit à Paul qu'elle voulait m'apprendre à envoyer bouler les gens, à m'en foutre. Je ne sais pas si j'y arriverai, mais toujours est-il que j'ai envie d'essayer. Peut-être que c'est ce dont j'ai besoin.

Au bout de quelques minutes j'arrive enfin devant l'immeuble de ma psy. J'y entre, le ventre noué. Ce n'est que ma deuxième séance et nous allons entrer dans le vif du sujet.

Je m'annonce auprès de la secrétaire et attends dans la salle d'attente. Mon tour vient très vite. Ma psychologue ouvre la porte de son bureau, dit au revoir à son patient et m'invite à entrer. Elle est étrange, presque sympathique. Je ne dis pas que les psys sont des cons, mais ils dégagent généralement une aura différente, comme s'ils étaient là pour nous étudier. Là, j'aurais presque l'impression de me confier à... une tante ? Oui, plus ou moins. Elle porte des vêtements colorés, des bijoux fantaisie, est avenante et parfois même drôle. Bref, elle est différente.

J'ai vu beaucoup de psys, j'ai essayé des tas de thérapies différentes pour guérir de ma « maladie » et j'ai toujours eu l'impression qu'il y avait un énorme fossé entre eux et moi.

Alexandra, comme elle m'a demandé de l'appeler, m'invite à m'asseoir.

— Comment ça va, Fallen ?

— Difficile..., soufflé-je.

— De ?

— Venir ici, avoué-je.

La gorge nouée, je n'arrive à sortir que quelques mots. Elle me rassure et me félicite. J'aurais presque l'impression d'être un chien en plein dressage. Mais, je ne lui en veux pas. Je reprends mon calme et me détends au fur et à mesure que nous parlons.

Nous parlons depuis une heure et, à intervalle régulier, elle me demande d'analyser ce que les émotions provoquent dans mon corps. Puis, elle agite une sorte de sceptre à strass devant mes yeux. Je dois avouer que je ne comprends pas très bien le sens de tout ça, mais je me suis suffisamment renseignée pour savoir que cette thérapie a fait ses preuves.

— Dites-moi, Fallen. Quelles sont vos relations avec votre mère ? me demande-t-elle curieuse.

Enfin, curieuse... C'est normal, c'est son boulot.

— Nos relations... normales, je suppose.

Oui, aussi normales que possible.

— Normales ?

— Ma mère et moi, on ne s'entend plus vraiment depuis quelque temps.

Ou depuis toujours, je ne sais plus très bien.

— Pourquoi ça ?

— Parce que je suis partie.

Autrefois, elle était en permanence sur mon dos, à me surveiller, me corriger. Maintenant que je suis loin, elle passe son temps à critiquer ma décision et à me menacer de me faire rentrer. Peu importe que je sois majeure et indépendante. J'ai encore quelques économies, des différents concours que j'ai gagnés. De quoi tenir encore un ou deux mois, mais ça je ne le lui dirai pas.

After the fallWhere stories live. Discover now