Je ne prend pas la peine de regarder ce que c'est parce que je n'ai de toute évidence pas faim.

Je retourne à l'étage et passe devant la porte de mon "ancienne chambre". Je m'arrête devant elle et la fixe.

Ma mère n'est pas là.

Elle ne saura pas.

J'appui sur la poignet et entre.

C'est bizarre. Ça a toujours été ma chambre mais j'ai l'impression que plus rien ne m'appartiens.

Ma mère ma confisqué mon téléphone et mon ordinateur. Mais elle ne peux pas éloigner la maison des voisins.

J'arrive à la fenêtre, où le lit n'est plus placé en-dessous, et j'ouvre les rideaux, que ma mère a visiblement fermé.

J'avance machinalement ma main pour ouvrir mais ma main trouve le vide. Mon cœur rate un bond mais en même temps je ne suis pas tellement surpris. Elle a eu l'ingéniosité de démonter la poignet, m'empêchant de l'ouvrir.

Et je doute qu'elle ai caché la poignet dans la chambre...

Je regarde tout de même en face et vois que la corde, qui rejoignait les deux fenêtres, est maintenant en train de pendre seulement du coter de Katsuki, détaché du mien.

Il n'y a pas de lumière dans sa chambre.

Qu'est-ce qu'il fait ?

Il doit penser que je l'ignore... Il n'a aucune explications et aucune nouvelles de ma part... Il va peut-être croire que je suis cloué au lit, malade comme l'autre fois. Il va s'inquiéter. Ou il va m'en vouloir, parce que je ne donne aucun signe de vie ?

Non.

Kacchan est bien incapable de m'en vouloir pour quoi que ce soit, et moi non plus.

Toujours mon oreiller dans les bras, je soupire avec les joues mouillées. Je pose mon front contre le vitre, avant de fermé les yeux.

Je serre les dents en imaginant tous les appels manqués de Kacchan.

J'ai plus que son sweat noir que je porte actuellement. J'ai l'impression que c'est tous ce qu'il me reste de "bien".

Je n'ai plus droit à rien. Même plus de rêver...

J'ouvre un œil quand j'entend un son familier.

Un caillou.

Je me redresse, mon cœur se mettant à battre a mille à l'heure. En face, malgré le temps gris d'octobre qui menace d'une forte pluie, j'arrive à voir la fenêtre, à présent ouverte, de mon voisin.

- Kacchan... Dis-je à voix basse, sachant qu'il ne m'entendra pas de toute manière.

Il est là, en face, et un simple regard suffis à me faire fondre en larme à nouveau.

°°°°

PDV Katsuki :

Je le regarde, là, devant moi, entrain de serrer contre lui un coussin, le visage enfoui à l'intérieur. Je devine qu'il pleur, le corps secoué de soubresauts et, pour se tenir debout, il pose une main à plat sur la vitre.

Je grimace, ressentant une vive douleur en le voyant ainsi.

C'est n'importe quoi. Il ne peut pas rester comme ça...

Après que Takeru m'ai averti, j'ai essayé à plusieurs reprises d'appeler Deku, mais sans succès. Je devine sans problèmes que sa mère lui a confisqué toutes communications avec moi.

Une fenêtre pour vivre.Where stories live. Discover now