Never Leave Me Again

Chapitre 30

Le lendemain, après avoir pris un douche, Amélia se dirigea directement vers la cuisine sans se soucier de la présence de son protégé. Elle n'avait pratiquement rien avalé la veille, et son ventre grognait de famine, si bien qu'elle s'étonnait de ne pas s'être encore évanouie. Ils avaient décider, d'un commun accord, de ne plus parler du baiser, et même de l'oublier. Plus facile à dire qu'à faire. Car, en effet, même si elle avait affirmé le contraire, plus elle y repensait, plus il lui était difficile d'oublier une chose qui lui avait donné tant de plaisir. Ce baiser... personne ne l'avait jamais embrasée de cette façon. Pas même Mike. Et cela la terrifiait. Elle n'était pas amoureuse de Kyrian, mais dire qu'elle ne ressentait absolument rien pour lui ne serait que mensonge. Qu'était-ce, s'il ne s'agissait pas d'amour ? Il avait admis la désirer, et c'était manifestement réciproque. Il lui avait dit que si une relation venait à exister entre eux, elle ne serait que purement physique. Or, servir de jouet sexuel n'était absolument pas ce qu'elle souhaitait. Mais, elle redoutait surtout une chose en particulier: si elle se donnait à lui corps et âme, elle craignait que son coeur n'intervienne également.

Alors qu'elle était absorbée par ces questionnements sans réponses, une voix rauque et sensuelle la ramena à la réalité présente.

- Amélia, que fais-tu ?

Manifestement, depuis que Kyrian était là, elle ne cessait de rêvasser. Cette petite habitude devenait un comportement compulsif qu'elle devrait à tout prix arrêter. Elle qui, en temps normal, aimait avoir la situation en mains, détestait l'idée d'être esclave d'une habitude qu'elle ne pouvait contrôler.

- Rien vois-tu. Je prenais juste mon petit déjeuné. Tout est absolument normal. 

Lentement, un sourire narquois se dessina sur son visage, tandis qu'il continuait de la fixer de son regard de braise. 

- Ne pourrais-tu pas effacer ce sourire débile de ton visage ? marmonna-t-elle entre ses dents.

Le ton de sa voix était plus sec qu'elle ne l'aurait voulu. Mais, à chaque fois qu'il la regardait de cette manière, son monde s'écroulait.

- Oh non, répondit-il sans pour autant cesser de sourire.

- Pourquoi donc ?

- Eh bien, je me demande comment tu arrives à marcher sans boiter. En tout cas, c'est ce que ferait n'importe quel humain ayant une cheville foulée.

Elle écarquilla les yeux en se rappelant les évènements de la veille. Elle avait oublier sa fausse cheville foulée destinée à le faire culpabiliser. Mais comment avait-elle pu ne pas s'en rappeler ? Une telle faute d'inattention de sa part ne méritait aucune excuse. Elle laissa s'échapper un petit rire nerveux.

- Oh, heu...hum...ce n'est pas ce que tu crois.

- Je suis tout ouï, Amélia.

- Hum...c'est...c'est un miracle ! s'écria-t-elle en levant les bras au ciel.

Il devait se mordre la langue pour ne pas rire de son naïf embarras. Cette femme avait de ces excuses, toutes aussi idiotes les unes que les autres.

- Oui, hum, un miracle dis-tu.

- Oui. Il est évident qu'elle s'est réparée toute seule, expliqua-t-elle, irritée.

- Évident, acquiesça-t-il.

- Je ne sais pas, c'est sûrement le sommeil.

- Bien sûr.

- Efface ce sourire de tes lèvres.

- J'essaye, je te le jure.

Sa belle humeur tomba d'un coup. Elle le regarda un instant d'un air mauvais avant de lui parler sérieusement.