Chapitre 25

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Kyrian n'avait pas trop de toute sa volonté pour résister à la tentation. Si les souvenirs de la veille ne revenaient pas à Amélia, en revanche, lui repassait sans cesse dans sa mémoire un moment bien précis de la nuit. Lorsqu'ils avaient failli s'embrasser, ils avaient étés si proches. Il ne rêvait ce soir là que de passer sa main derrière sa nuque afin d'attirer  contre la sienne cette bouche si appétissante qui le narguait. Amélia lui avait fait une forte impression, c'était le moins que l'on puisse dire ! Rien dans son apparence n'aurait laissé deviner qu'elle pouvait se montrer aussi courageuse et volontaire. Ses cheveux marrons parsemés d'or bouclés encadraient un magnifique visage aux grands yeux noisettes. Quant à son corps...Il frémit au souvenir de ses seins aux rondeurs fermes et généreuses. Il n'avait qu'une envie, se jeter sur elle et la prendre comme il avait rêvé de le faire depuis deux semaines. Mais il ne le faisait pas. Tout d'abord car il n'avait jamais pris une femme sans le contentement de celle-ci, mais aussi car il avait besoin d'elle.

- Plus que deux semaines environ, murmura-t-il.

Il avait attendu sa liberté depuis plus de quatre ans et à présent, il ne restait plus qu'une poignée de jours. Liberté dont il bénéficierait uniquement grâce à l'accord d'Amélia. Au souvenir de la jeune femme, ses pensées s'attendrirent...tandis que son corps se durcissait. Comment se faisait-il qu'une femme aussi dangereusement séduisante soit toujours célibataire ? Les hommes de ce siècle étaient aveugles pour résister à une telle tentatrice, songea-t-il. Un cri venant de la cuisine l'arracha à ses pensées.

- Kyrian ! cria Amélia. Viens, j'ai quelque chose pour toi.

En parlant du loup... Il la rejoignit dans la cuisine.

- Kyrian, fit-elle lorsqu'elle le vit. Je voulais te remercier pour...

- Encore un merci ? la coupa-t-il.

Du revers de sa main, il toucha son front. Puis, constatant que celui-ci ne brûlait pas, il continua:

- Tu n'as pas l'air d'être malade pourtant.

- Ce n'est pas la première fois que je remercie quelqu'un. Je ne sais pas pourquoi cela t'a tant surpris. Je voulais juste te remercier de m'avoir accompagnée au mariage et d'avoir été là quand j'avais ma gueule de bois.

- J'y étais obligé. Tu me retiens quand même prisonnier pendant un foutu mois, plaisanta-t-il. Alors, c'est quoi cette surprise ?

- Tiens.

Avec un grand sourire, elle lui tendit une petite boîte, qu'il hésita longuement avant de prendre. Tout cela lui paraissait si suspect. Néanmoins, il ouvrit tout de même la boîte et découvrit...une pipe !

- Depuis le temps que tu m'en demandais une, je n'allais pas te la refuser, ria-t-elle.

- Oh, hum... tu sais Amélia, quand je parlais d'une pipe, et bien je ne pensais pas à...et bien une vraie pipe au sens propre.

- Tu t'attendais à quoi ? fit-elle d'un air faussement innocent. Et ce n'est pas tout.

Il darda sur elle un regard lourd d'appréhension. Toutes ces incertitudes, tous ces doutes l'assaillirent de nouveau.

- Autre chose ? dit-il soupçonneux. Si je te demandais une chatte, tu m'offriras un animal à quatre pattes, au sens propre ?

- Oh, mais tais-toi, roula-t-elle des yeux. Tu voulais que je cuisine pour toi, non ? Eh bien je l'ai fait. Je t'ai fait un gâteau mousse au chocolat !

- Tu veux dire que tu l'as fait ? demanda-t-il plus sidéré que méfiant.

- Oui.

- Toi même ?

- Oui, répéta-t-elle.

- Dans ta cuisine ?

- Où voulais-tu que je le fasse ? Et arrête avec tes questions, je ne suis pas nulle au point de ne pas savoir faire un simple gâteau ! Bien, maintenant tu te tais et tu goûtes ! ordonna-t-elle. Ça se mange avec de la chantilly, dit-elle alors en lui tendant la bombe de crème chantilly. 

- Une dernière question, juste pour être sûr, déclara-t-il en fronçant légèrement les sourcils, interrogateur. Tu veux dire que tu l'as fait seule ? Vraiment seule ? Jonathan t'a aidé, j'en suis certain.

Amélia voulut laisser échapper un juron mais se retînt. Ce fut la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. S'il y avait bien une chose qu'elle détestait, c'était que l'on doute d'elle.

- Oh mais vas-tu le goûter ce gâteau à la fin ? s'impatienta-t-elle.

Alors, sa susceptibilité l'emporta et, la seconde d'après, elle lui lança le gâteau au visage. 

- Ça fait un bien fou, tu ne peux pas savoir à quel point ! ria-telle.

Pas le moins du monde affecté, Kyrian pencha sa tête et lécha le glaçage de ses lèvres. Puis, lentement, Amélia vit un sourire plein de défi se dessiner sur son visage.

- Tu n'aurais pas du faire ça.

Elle aurait dû avoir peur de lui et de sa menace, mais comment l'être alors que son regard était si pénétrant ? Pourtant, lorsqu'il s'approchait d'elle, la bombe de chantilly dans les mains, elle recula malgré elle.

- Kyrian, tu...tu n'as pas vraiment l'intention d'en mettre sur moi, hein ?

- Oh non, ne t'inquiètes pas.

Elle parut se détendre un instant. Son soulagement fut de courte durée.

- Je n'en ai pas seulement l'intention, je vais le faire.

- Quoi ? Attends, on peut trouver un arrangem...

Elle ne pu achever sa phrase que son visage fut couvert de la crème blanchâtre. Ils commencèrent alors une bataille de nourriture, lançant et esquivant chacun leur tour ce qu'ils trouvaient, dont de la chantilly, des œufs et même de la farine. 

Lorsqu'il n'y avait plus rien à envoyer, ils se retrouvèrent l'un en face de l'autre. Il la dévorait du regard et elle déglutit péniblement en remarquant dans la prunelle de ses yeux une lueur sauvage de désir. Puis, avant qu'elle n'eut le temps de prononcer un mot, il l'a prit par la taille. Un instant auparavant, il se trouvait de l'autre côté de la pièce, séparé d'elle par la table à manger. Et voilà qu'il était tout près d'elle, si proche qu'elle pouvait sentir la chaleur de son corps. Comment avait-il pu se déplacer aussi vite ? 

Elle n'eut pas le temps de lui poser la question. Déjà il soulevait son menton d'une main, tandis que de l'autre, il le pressait contre lui. Elle n'essayait pas de résister. Personne ne pouvait lui venir en aide... même si elle en avait envie. Vaincue, elle plongea son regard dans le sien et attendit l'inévitable. Il se pencha vers elle si lentement qu'elle frémit. Il était si beau vu de près ! Ses yeux vert la faisait fondre, sa bouche sensuelle l'attirait, et quant à sa barbe naissante... 

Soudain, il s'immobilisa, le souffle court. Quelques petits millimètres les séparaient. 

- Dis-moi d'arrêter Amélia, dit-il en effleurant ses lèvres. Et tu as intérêt à être convaincante.

- Lâche moi, dit-elle d'une voix à peine audible qui ressemblait plus à une petit gémissement qu'à un ordre.

- Essaie encore. 

- Lâche moi, répéta-t-elle en s'humectant les lèvres.

Même un aimant aurait pu résister à cette attraction. 

- Es-tu sûre Amélia ? dit Kyrian. 

Amélia prit une profonde inspiration.

- Lèche moi, ordonna-t-elle dans un soupir. 

En entendant Kyrian éclater de rire, elle faillit gémir de honte. Ce n'était pas ce qu'elle avait voulu dire ! Les mots s'étaient échappés de sa bouche. Elle n'eut pas le temps de se reprendre, déjà il fondait sur elle et l'embrassa ardemment. 

Never Leave Me AgainWhere stories live. Discover now