9.➰

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Le réveil sonne tôt, trop tôt, je jette un coup d'oeil à l'heure : 7h00.
Dans à peine une heure je dois assister à un fantastique cours de SVT.
Ce qui, bien entendu, est de l'ironie.

Après tout ce qui s'est passé ce week-end ça me fait tout drôle de me lever pour aller en cours comme si rien ne s'était passé.
Avec tout ça j'ai complètement oublié de faire mes devoirs, ce qui d'habitude ne m'arrive jamais.
J'avais l'intention de les faire samedi matin, le lendemain de mon expédition, seulement ça a été légèrement compromis.

Je tente d'achever les plus importants en quatrième vitesse, tout en espérant que les professeurs n'auront pas la merveilleuse idée de les ramasser aujourd'hui ou même encore pire de les noter.
Après cela je m'habille vite fait d'un jean bleu simple, un tee-shirt noir et mon pull gris à capuche avec ma veste en cuir noir par dessus, je complète la tenue avec des bottines à lacets noirs.
J'attache mes cheveux en une queue de cheval afin qu'il ne me gêne pas au cours de la journée.
Honnêtement je n'ai pas envie de me casse la tête avec la mode aujourd'hui.

Une fois fin prête, je passe par la cuisine et choppe dans un des placards un pain au chocolat tout en évitant de croiser le regard de ma mère qui est en train de se servir une tasse de café, je suis toujours sous le choc de ses révélations de la veille, ça fait beaucoup à intégrer.
Au moment où je suis sur le point de sortir de l'appartement, elle me dit en guise d'au revoir :

- Sois prudente et fait profil bas, dit-elle d'un air perdu, sa tasse de café pendue au bout de ses doigts prête à tomber à n'importe quelle perturbation.

Je sais qu'elle s'inquiète pour sa seule fille qui risque d'y rester tout ça à cause d'une maudite exploration nocturne.
La curiosité est un vilain défaut qui risque de me coûter cher.

- Ne t'inquiète pas pour moi, dis-je, une phrase qui a pris un goût amer dans ma bouche, combien de fois l'ais-je utilisé afin de cacher ma peine ?
Mais ça elle ne le sait pas et personne ne le sait.
Sur ces paroles, je claque la porte.

À peine suis-je sortie de l'immeuble que mon téléphone vibre, un message d'Alexia qui me demande instamment de lui dire ou je me trouve et que j'ai intérêt à lui donner des explications pour ce qu'il s'est passé ce week-end.
Je lui réponds calmement que je suis en bas de chez moi et qu'il n'y a aucun soucis, une réponse aussi posée ça va l'énerver pensais-je.
Bah tant pis on verra bien ce qu'il va se passer.

Une fois arrivée devant le lycée, je la vois qui m'attend de pied ferme, ses cheveux longs comme les blés ondulent dans son dos et quelques mèches lui reviennent dans les yeux à cause de la légère brise.
Elles les repoussent avec impatience comme si ce n'était qu'une mouche impertinente.
Avec son corps digne des plus grands mannequins, elle a déjà fait tomber maintes garçons dans ses filets mais ça n'a toujours été que de simples histoires sans véritables sentiments derrière, ou en tout cas de la part des garçons car de son côté Alexia était véritablement amoureuse ou bien éprouvait ne serait qu'un peu d'affection.

Combien de fois j'ai dû la ramasser à la petite cuillère ? Et combien de fois j'ai dû aller menacer les garçons en questions, une fois j'en ai même frappé un, qui la considérait simplement comme un objet sexuel. Ça me dégoute rien que d'y penser.

Même si je n'y connais rien en amour, j'ai bien eu quelques histoires mais je ne me suis jamais vraiment attachée, on peut parler d'amourettes de vacances si vous préférez.
De toute manière tout ça ne sert à rien, il vaut mieux que je reste focus sur mes études.

Lorsqu'Alexia me remarque son air indigné s'accentue ce qui, sur elle, rend très comique.
Une fois à sa hauteur, elle ne perd pas de temps et me débite sa réplique digne d'un monologue de théâtre, qu'elle a dû préparer durant des heures afin de construire chaque phrase de manière à me faire culpabiliser le plus possible :

Le manoirWhere stories live. Discover now