7.➰

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Nous arrivons devant une porte en bois munie d'une poignée sculptée avec de nombreuses runes.
Afin de déverrouiller la serrure, Alec sort un énorme trousseau de clefs en sélectionne une toute simple, bien que légèrement rouillée, puis l'introduit.
Un petit clic se fait entendre et la porte pivote sur ses gonds afin de dévoiler une chambre spacieuse meublée d'un bureau en bois laqué, d'une immense bibliothèque qui s'étend du sol au plafond, le rêve !

En espérant toutefois qu'il n'y est pas des livres du style : Comment devenir Chasseurs d'Ombres en 6 étapes.
Et enfin, au centre de la pièce un lit à baldaquin, en bois bien évidemment.
J'ai l'impression qu'il ne connaisse guère d'autres matériaux, néanmoins ce sont des matériaux plutôt noble et superbement ouvragé, malheureusement cette qualité et cette finesse se perdent de nos jours.
Je trouve ça très intéressant et en même temps si étrange, c'est comme si leur progrès s'était arrêté il y a un ou deux siècles en arrière.
À ce propos une chose me reviens à l'esprit, lors de l'entraînement je n'ai aperçu aucune arme à feu, pourquoi ?

- Dis Alec, pourquoi vous n'utilisez pas pas d'arme à feu ?
Pour combattre les démons et les autres trucs là, demandais-je.

Je le vois quelque peu déconcerter par ma question étant donné le contexte, le cheminement de mes pensées est parfois dur à suivre je le reconnais.

- Et bien pour qu'une arme à feu fonctionne et blesse les créatures obscures ou les démons contre qui nous nous battons, elle a besoin d'être marquée de symboles sacrés.

- Un peu comme l'eau bénite pour les vampires quoi, dis-je pour clarifier.

- C'est le même principe oui, confirme-il, c'est pour cela que nos armes sont parsemées de runes, seulement si on tente de le faire sur des armes à feu ou des balles la poudre ne s'enflamme pas.

- Bizarre ça.

- Ouais du coup on ne se sert que d'arme "artisanales" on va dire .
Bon quoiqu'il en soit je te laisse te reposer la journée a été longue.

Il se tourne pour partir puis se ravise et me désigne du bout du doigts le coffre au pied du lit :

- Ton sac à dos ainsi que toutes tes affaires sont dedans.

- Merci, dis-je simplement.

Il quitte la pièce non sans un dernier regard puis claque la porte.

Une fois la porte fermée je me précipite vers le coffre et en extirpe mon précieux sac à dos, je vide frénétiquement son contenu sur le lit afin de vérifier que rien n'a été perdu ou voler.
Coup de chance tout y est mon téléphone en prime, je l'allume même si je sais déjà ce qui m'attend.
Pas de réseau, évidemment !
Bon le point positif c'est que j'ai réussi à garder ma dague sur moi.
Je jette un coup d'oeil à l'heure affichée sur mon téléphone : 19h, cette nuit je me fait la malle.

Pour passer le temps, je décide d'essayer de faire une petite sieste, je dis bien essayer car en 17 ans d'existence je n'ai jamais réussi à en faire une seule.
Au bout d'une dizaine de minutes je lâche l'affaire, plus je tente de trouver le sommeil plus il me fuit.
Je prends donc le temps de fouiller un peu la chambre et surtout la bibliothèque qui m'intrigue, elle est bien plus grande que la mienne.

Ma mère refuse de m'acheter d'autres étagères sous prétexte que j'en ai déjà trop et que j'achète beaucoup trop de livres.

Je regarde les nombreux ouvrages, ils ont tous l'air plutôt ancien, une odeur de vieux papier et d'encre en émane et les étagères sont couvertes de poussière.
Je m'amuse à sentir les livres, sérieusement il n'y a que moi qui le fait ?
Étant donné la présence d'énormément de poussière, je suppose que soit cette chambre est inoccupée et laissé à l'abandon depuis un sacré bout de temps, soit que les femmes de ménages sont vraiment incompétentes.
Je pioche un des ouvrages et découvre un vieux livre relié de cuir, sur la couverture se trouve une inscription
" Facilis descendus Averno", c'est du latin.

- La descente aux enfers est chose aisée ? Me demandais-je en traduisant à voix haute.

Mes trois ans de latin au collège on finit par me servir.
Bizarre comme titre.
En ouvrant le livre je remarque des dizaines et des dizaines de runes dessinées à la main avec soin sur plusieurs pages avec en dessous le nom de la rune, sa fonction et ses pouvoirs.
C'est très intéressant et je m'amuse à tenter de faire le parallèle avec celles qu'Alec possède.
Notamment celle qui se trouve dans son cou qui m'intrigue beaucoup, je finis par la trouver, apparemment c'est une rune de blocage permettant de bloquer tous les dégâts lors d'un combat rapproché.
Dans un autre chapitre j'apprends que la taille des runes est un indicateur de leur puissance, plus la rune est grande plus elle aura de pouvoir.

Il est également précisé qu'au bout d'un certain temps les runes disparaissent si elles ne sont pas réactivées régulierement par une stèle.
Elles sont petit à petit transformées en marques blanches comme des cicatrices.
Du coin de l'oeil je regarde la mienne l"Iratze", rune aux propriétés curatives pour toutes les blessures causées par un élément extérieur.

Cela veut dire qu'elle ne peut donc pas soigner des maladies telles que le cancer ou le Sida.
Et étant donné leur relation avec notre mode de vie ça m'étonnerait qu'il permettent aux personnes atteintes de se faire soigner correctement, je trouve ça horrible.

Vu la taille de mon Iratze, c'est à dire moyenne, le blessure ne devait pas être aussi grave qu'elle le laissait paraître.
J'ai toujours du mal à me faire à l'idée que toutes ces idioties peuvent être vraies, ça me paraît tellement surréaliste.
C'est une histoire tout droit sortie d'un roman pour ado, j'en sais quelque chose étant mon amour inconditionnel pour les romans "young adults".

Je m'inquiète pour ma mère, elle doit se demander où je suis encore aller me fourrer, oh non j'espère qu'Alexia m'a couverte pour cette histoire de soirée pyjama sinon je suis morte !

Bon ça ne sert à rien de se faire un sang-d'encre, il faut d'abord que je sorte d'ici.
Étant en pleine réflexion je n'entends pas la porte de ma chambre s'ouvrir, c'est au moment où je vois une ombre se rapprocher que je ne réfléchis pas et balance un coup de pied circulaire qui vient heurter une épaule puissante mais fine, merde.

- Eh bien quel accueil, me lance Alec.

- Désolé, m'excusais-je, réflexe.

Étant donné le fait que ma jambe est toujours sur son épaule et que cette situation commence à devenir sacrément gênante, je la retire délicatement tout en souplesse, oui faire de la danse classique mine de rien ça aide beaucoup pour ce genre de situation.
Je vois son regard s'attarder légèrement sur ma jambe, bah je dois me faire des idées.

- J'étais venu t'apporter le dîner, je me suis dit que tu préfèrerais être tranquille pour ce soir, explique-il d'une petite voix, Heureusement que je l'ai posé sur le bureau sinon tu l'aurais envoyé valser.

Je détourne le regard, honteuse, pourquoi est-ce que je réagis toujours comme ça ?

Il se dirige vers la porte et au moment ou il va la fermer je l'interpelle :

- Eh Alec ?

- Oui ?

- Merci.

Il hoche la tête et après un dernier sourire timide il ferme la porte, nous laissant seuls, moi et son plateau repas.

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