4.➰

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Les murs des couloirs, contrairement à ceux de ce qui doit être l'infirmerie sont en pierre lisse, quelquefois ils laissent place à des vitraux comme ceux des églises, qui représentent des anges vengeurs vêtus de toges et portant des épées à leur ceinture. C'est vraiment singulier.
Dans quoi est-ce que je me suis encore fourré ?
Sans prévenir Alec prend la parole :

- Désolé pour Jace, mon frère n'est pas vraiment expert en ce qui concerne la diplomatie, dit-il d'un ton d'excuse ce qui attise d'autant plus ma colère.

Il n'a aucune raison de s'excuser pour le comportement de son frère, mais à la place je rétorque :

- Il s'appelle Jace ?

Il hoche la tête, je continue :

- Ça ne m'étonne pas, ça va avec son attitude arrogante.
Et au fait, la prochaine fois qu'il m'appelle tigresse, je lui retire ses bijoux de famille, on verra s'il fait toujours autant le malin, répondis-je avec hargne.

Je détecte un certain amusement dans ses yeux, mais il se contente d'hocher la tête une fois de plus.
Au bout de quelques dizaines de secondes de marche silencieuse, il reprend la parole :

- Tu dois sûrement te demander pourquoi et comment tu t'es retrouvée ici, mais pour l'instant tout ce que je peux te dire c'est que la marque sur ton bras droit est une Iratze. Une sorte de tatouage qui a permis de te guérir du venin contenu dans les crocs de vampires qui t'ont blessés hier soir, explique-t-il.

- Attends, attends.... C'était de vrais vampires ?
Comme dans les films style Twilight ? M'étonnais-je

- C'est quoi ça Twi...light ? Demande-t-il en butant sur les mots.

Bon d'accord pensais-je il est légèrement inculte.

- Rien tu ne manques pas grand-chose de toute façon t'inquiète.

Pour ma défense les romans à l'eau de rose n'ont jamais été mon truc.

Le couloir finit par déboucher sur une vaste salle qui ressemble à un hall de poste de police, avec des tables et des bureaux partout sur lesquels reposent d'énormes dossiers, cette salle dispose également de tableaux transparents avec des écritures au stylo blanc, probablement des enquêtes en cours.
Et pour finir des sortes d'écrans holographiques où sont affichés des photos de divers créatures, car c'est sûr que ça ne peut pas être des êtres humains.
Cependant je ne remarque aucun ordinateur, aucun téléphone.
Bon, en plus d'être inculte, ils sont arriérés.
Notre petit cortège traverse ce hall et je sens des regards de poser sur moi. C'est insupportable.
Du coup je lance des regards noirs à pratiquement tout le monde et ça marche, la plupart détourne le regard ou baisse la tête.
Nous finissons par atteindre l'escalier au fond de la salle, nous nous arrêtons au premier étage devant une porte en bois noirci avec encore le même symbole que dans le hall du manoir gravé sur la porte.
Il faut vraiment que je sache ce que ce signe veut dire.
Jace se plante devant moi et toque à la porte.
Une voix grave nous crie depuis l'autre côté :

- Entrez !

Jace ouvre la porte et nous rentrons à sa suite dans un bureau d'aspect ancien tout en bois sombre.
À ma gauche se trouve une immense bibliothèque qui s'élève du sol au plafond sur toute la largeur du mur. Les ouvrages qui y sont entreposés ont l'air très anciens, les reliures en cuir ainsi que l'odeur de l'encre renforce cette impression.
Sur le mur à ma droite divers tableaux, l'un représente un immense lac reflétant le ciel aussi clairement qu'un miroir, sur un autre se trouve une forêt verdoyante qui a l'air pleine de vie et qui, en aval, dévoile un petit village bordé de multiples canaux. Un peu comme Venise.

Et enfin l'endroit que j'évitais a tout prix de regarder, c'est-à-dire en face de moi.
Un homme chauve d'une cinquantaine d'années en costume noir strict se tient assis derrière un immense bureau, lunettes sur le nez apparemment très concentré sur les tas de dossiers présents autour de lui. J'entends la porte se refermer derrière moi en un grincement sinistre comme une sorte de piège qui se referme inexorablement sur sa proie.

Le manoirWhere stories live. Discover now