5.➰

197 8 0
                                    

Au bout de quelques dizaines de secondes de blanc total qui commencent à me mettre sacrément mal à l'aise, Jace brise soudainement le silence :

- Papa, ouhou on est là, dit-il à mon grand étonnement.

Papa ? Non mais c'est quoi ce délire ?
Le dit «Papa » daigne enfin lever la tête vers nous, enfin plutôt vers Alec qui étant donné le fait que Jace soit son petit frère, doit être l'aîné.
L'homme lui adresse un regard réprobateur en lâchant du bout de lèvres comme s'il était exaspéré :

- Tu ne crois pas que tu aurais pu attendre avant de me l'amener ici ?

Non mais pour qui il se prend celui-là ?
De un j'ai un prénom et de deux il n'a pas à blâmer son fils pour ça avec cet air condescendant.
N'y tenant plus je prends la parole :

- Excusez-moi si je me trompe mais il me semble que vous parlez de moi donc je souhaiterais si possible être intégré à cette charmante conversation car je ne suis pas un meuble. Et je possède également un prénom au cas où cela vous aurait peut-être échappé, soulignais-je.

Derrière moi, j'entends quelqu'un tenter d'étouffer un pouffement, sûrement Alec et je ne peux m'empêcher d'esquisser l'ombre d'un sourire.
Cependant je me reprends vite et fixe l'individu devant moi afin de tenter de le déstabiliser.
Il se lève, contourne le bureau et vient se planter devant moi.
De près, il faut au moins la taille d'Alec et je suis obliger de lever les yeux vers lui ce qui me fait me sentir toute petite.
Et je déteste ce sentiment, étant donné mes 1m65 on m'a souvent taquiné à ce sujet au collège, malgré cela je garde mes épaules et le menton droit afin de montrer que je ne me laisse pas facilement impressionner.
- Je ne tolérerai aucune insubordination dans mon Institut est-ce clair ? Me lâche-t-il d'une voix glaciale.
Nous nous toisons toujours, aucun de nous deux refusant de céder, la tension devient palpable dans la pièce jusqu'à ce qu'une voix interrompe le silence :

- Oui bien sûr père, dit Alec d'une voix calme et posée.

Père ? Ce n'est pas un peu trop protocolaire ? Ou trop cérémonieux ? Surtout que son frère ne l'a pas employé avec lui, bizarre.
L'homme hoche la tête visiblement satisfait de l'intervention de son fils aîné, il se détourne de moi puis dit par dessus mon épaule, comme si je n'étais qu'un meuble :

- Maintenant sortez, Alec je te charge de lui faire visiter l'institut et ainsi de suite c'est ta responsabilité, commande-t-il.

- Bien père, obéis Alec une fois de plus.

D'un geste doux, probablement pour éviter de me brusquer ou que je ne déclenche une scène, Alec me prend le bras, m'incitant ainsi à quitter la pièce. Je le suis docilement, ce ne serait pas malin de me mettre cet homme à dos alors que je ne connaît pas son rôle dans tout ça, bien que les choses soient déjà très mal engagées.
Quoiqu'il en soit vu la taille de son bureau ce doit être quelqu'un de très important.
Notre petit trio redescend les escaliers, une fois arrivés dans la salle digne d'un poste de police mais sans ordinateur, Jace s'adresse à son frère :

- Bon je te laisse t'occuper de la tigresse, je dois aller décapiter un ou deux démons avec classe, dit-il avec vantardise.

Ce mec a vraiment le don de me hérisser le poil.
Il se retourne puis disparaît au milieu de la foule de gens à l'air préoccupé.

Sentant un contact inhabituel sur mon bras, je me dérobe à celui-ci d'un geste brusque, je vois le regard étonné d'Alec se demandant sûrement pourquoi j'ai réagis de cette façon si brutale, mal à l'aise, il s'écarte de moi et se gratte la nuque :

- Désolé c'est juste que je n'avais pas très envie que tu lui sautes dessus, dit-il les joues rougissantes.

- Je déteste les contacts rapprochés si tu veux tout savoir. Et tu parles de qui au juste ? Ton père ou ton frère ? Répondis-je.

- Les deux, dit-il en esquissant un mince sourire.

Je laisse échapper un petit rire léger, ça fait du bien de me libérer de l'atmosphère oppressante de ce bureau.

- Bon et sinon tu me fais visiter du coup ? Demandais-je curieuse de découvrir l'endroit dans lequel j'ai été catapulté sans n'avoir rien demandé. C'est plutôt paradoxal non ?

- Oui bien sûr, excuse moi, répond-il gêné comme s'il avait failli à sa tâche.

Pourquoi s'excuse-t-il en permanence ? Bientôt il va vraiment s'excuser de vivre. Et puis c'est quoi ce favoritisme envers son frère ?
J'interrompt le fil de mes pensées lorsque, d'un geste de la main, il me désigne la salle de poste de police sans ordinateur :

- Comme tu as pu le voir cette salle sert aux enquêtes en ce qui concerne les démons ainsi que les créatures obscures, explique-t-il.

- Attends un peu, j'ai deux questions, la première c'est : Pourquoi il n'y a aucun ordinateur ? Et la deuxième c'est : Qui sont les créatures obscures ?

Je suis vraiment borné sur l'absence d'ordinateurs dans une salle d'enquête.

- Des ordinateurs ? C'est quoi ça ? Me demande-t-il.

Il est sérieux ? D'abord Twilight puis les ordinateurs, il vit dans une grotte depuis sa naissance ?

- Oui tu sais ces espèces de boîtes  où tu peux rechercher ce que tu veux dedans, tentais-je d'expliquer simplement.

Oui désolé je n'ai pas regardé la définition d'un ordinateur dans un dictionnaire parce que je n'aurais jamais cru devoir m'en servir un jour !
Je le regarde en train de se creuser les méninges et je suis sûre que si je me concentre assez je peux voir son crâne laisser échapper de la vapeur. Ses yeux bleus s'éclairent tout à fait :

- Ah oui je vois ce que c'est ! Enfin je crois, mais non on en a pas, dit-il puis en ajoutant plus bas, Les Chasseurs d'Ombres évitent autant que possible de se mêler aux humains, notamment par rapport au mode de vie.
Et sinon pour répondre à ton autre question, les créatures obscures regroupent toutes les créatures du monde obscur, il y en a 4 sortes :
Les vampires, comme ceux que tu as rencontrés hier soir ; les fées mi-anges, mi-démons ; les loups-garous pas besoin de te faire un dessin ; et les sorciers mi-homme mi-démon.

Je hoche doucement la tête, histoire d'essayer d'intégrer au mieux toutes ces nouvelles révélations, c'est comme si toutes mes certitudes s'envolaient. Il continue :

- Et nous, nous sommes des Chasseurs d'Ombres, mi-ange mi-humain. Notre pouvoir réside dans nos runes, c'est ce que tu as sur le bras et qui a permis de te guérir, il y en a de toutes sortes et pour tout les usages, m'explique-t-il.

Je vois ça mais si j'ai une rune sur le bras ça veut dire que techniquement je suis une Chasseuse d'Ombres ?
Je n'ai malheureusement pas le temps de lui poser la question car une fille petite aux cheveux roux flamboyant s'avance vers nous. Avec son air enjoué et son sourire sincère elle a l'air plutôt gentille, toutefois je me méfie des personnes avenantes, c'est souvent les pires.
Elle se plante devant nous et nous salue :

- Coucou Alec, puis tendant la main vers moi,
Bienvenue à l'institut de New York, je m'appelle Clarissa mais tout le monde m'appelle Clary.

Méfiante je tend lentement ma main vers elle :

- Tess, dis-je simplement.

Elle hoche la tête d'un air entendu puis poursuis son petit discours :

- Je sais que ça représente un sacré changement mais tu vas voir tu vas te plaire ici, dit-elle d'un air enjoué.

Comment ça me plaire ici ? Je n'ai aucune intention de rester, dés qu'ils auront tous  le dos tourné je disparaîtrait de la circulation.
Mais je fais semblant d'être d'accord avec elle, pour ne pas éveiller les soupçons.

- Tu lui as fait visité l'institut ? Demande Clary.

- Oui un peu j'allais lui montrer le reste, répond-il.

- Ok je vous laisse alors, je dois aller surveiller Jace pour éviter qu'il ne fasse des bêtises sans moi !

Puis elle s'éloigne de sa démarche sautillante, ses cheveux roux se balançant au grès de ses mouvements.

- Je te présente la nouvelle copine de mon frère, vient de chuchoter Alec près de mon oreille.

- Ils se sont bien trouvés, aussi énervant l'un que l'autre, répliquais-je.

- Viens, je vais te montrer le reste de l'institut, dit-il.

Le manoirحيث تعيش القصص. اكتشف الآن