15. Sacrée petite sœur

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DAWSON

— Kiara ! Éteins-moi ton boucan ! C'est un souk ta chambre et ça me fait chier !

Je sens qu'elle va passer un mauvais quart d'heure. Nous sommes à la fin du mois de décembre, alors ma sœur est en vacances pendant les fêtes et elle reste chez ma mère. J'aurais préféré qu'elle soit dans sa chambre universitaire pour ne pas entendre ce putain de latino et je commence à regretter de ne pas avoir pris l'appartement que j'avais repéré le jour où j'ai quitté Erin.

Le latino me rappelle constamment Erin et ma sœur s'amuse à me faire craquer, sachant pertinemment que mes nerfs sont à vifs. La dernière fois que j'ai croisé ma blonde, c'était au café il y un peu moins d'un mois. Je venais pour régler mes comptes avec cet enfoiré de Wes, on avait fixé la date que je voulais, il s'est plié à mes règles et tout s'est bien déroulé. J'ai même un enregistrement de notre entrevue sur le dictaphone d'Erin et maintenant que j'ai ce que je cherchais, je mise tout là-dessus pour qu'elle me pardonne de l'avoir laissée. Là, c'est mal barré, le « Joyeux Noël » que j'ai envoyé par message n'a reçu aucune réponse.

— Kiara ! hurlé-je en me levant de mon lit.

Je quitte ma chambre et entre dans la pièce d'à côté sans prendre la peine de frapper. Je la foudroie et elle grogne, agacée que j'entre sans prévenir.

— Tu aurais pu frapper ! hèle-t-elle.

Elle tire son T-shirt pour cacher ses cuisses et je m'approche que son enceinte pour retirer son téléphone. Son bruit cesse enfin et mes oreilles se réaniment.

— C'est pas comme si t'étais à poil.

— Et alors ? Rien ne t'empêche de frapper avant d'entrer ! se défend-elle en fronçant les sourcils.

— Tu n'avais qu'à éteindre ton vacarme. Tu me fais chier avec ça tous les matins et je dormais, merde !

— Oh, c'est si gentiment demandé !

— Tu me casses les couilles. Mais maintenant que j'ai ton téléphone, je suis tranquille avant que tu trouves une autre solution pour me les briser encore une fois.

Honnêtement, ça ne me fait ni chaud ni froid de la voir irritée, elle ne me fait pas peur et elle sait très bien que si elle commence à me chercher, j'aurais l'avantage.

— Tu te rends compte que tu es plus immature que moi ? m'accuse-t-elle quand je lui tourne le dos.

— C'est toi qui le dis.

Elle me donne une tape sur l'épaule, je coince son poignet d'une main et de l'autre, elle attrape sa brosse à cheveux avant de me donner un coup dans le ventre, tentant vainement de récupérer son portable.

— Tu crois sincèrement que ça va me faire mal ? me moqué-je.

— Penses-tu réellement que c'est en éloignant tout ce qui se rapporte à Erin que tu tourneras la page ? réplique-t-elle.

Ça, c'était un coup bas et elle le sait. La saloperie. Elle utilise ce que je lui ai raconté pour le retourner contre moi. Je ne sais plus pourquoi je me suis retrouvé à lui parler de ma dispute, mais ce dont je suis sûr, c'est qu'elle ne m'a posé aucune question. Et le pire, c'est qu'elle est du côté d'Erin. Tu parles d'un soutien !

— Dawson, rend-moi mon iPhone !

— Tu m'emmerdes.

— Je ne mets plus de latino, c'est promis, supplie-t-elle.

Je me méfie toujours de ses promesses parce qu'elle a trop souvent été vicieuse là-dessus, à tourner la situation à son avantage...

— Si j'entends encore ça, je pense que tu seras bonne pour t'acheter un autre téléphone.

Victimes [Tribunal des complices]Where stories live. Discover now