Chapitre 2

22.3K 1.3K 104
                                    

À peine avait-elle franchit le seuil de son appartement qu'elle vit son ami d'enfance, Jonathan Belley. Il habitait dans l'appartement juste au-dessus du sien. Grand, blond aux yeux bleus, il avait tout d'un prince charmant tout droit sorti d'un conte de fées. Il était magnifique, si seulement il n'était pas gay. Mais ce n'était pas si grave. Cela ne l'affectait pas le moins du monde. Après tout, quelle fille n'avait jamais rêvé d'avoir un ami gay? Il l'écoutait, la comprenait, se plaignait des hommes avec elle lors des journées shopping, la charriait de temps à autre. En bref, comme une meilleure amie, mais avec les mauvais organes génitaux, du moins selon Amélia.

- Johnny ! Comment es-tu entré ? lui demanda-t-elle, surprise de le retrouver chez elle.

- Salut Amy, et je vais bien merci de le demander, répondit son meilleur ami, visiblement pas le moins du monde affecté par ses manières non civilisées.

- Ouais, salut. Ça va ? Ça va ! Bien. Maintenant, passons aux choses sérieuses si tu n'y voit pas d'inconvénients. Comment es-tu entré ? répéta-t-elle.

- Bah...hum...tu avais laissé la porte ouverte. Ce que tu peux être tête en l'air!

Son ton à la fois trop hésitant et trop sûr de lui étaient les principaux signes d'un mensonge sans précédent, elle n'en avait aucun doute là-dessus.

- Mouais, tu as un double des clés, c'est ça ?

- Peut-être bien que oui, répondit il, pas le moins du monde impressionné. Bon, dit-il en changeant de sujet, et si tu commençais par me dire ce qui ne va pas.

- Oh, ce n'est rien du tout, soupira-t-elle.

- En clair, il y a un soucis.

- Oh, ce n'est pas très important.

- En clair, c'est hyper grave.

Ce qu'elle détestait le plus chez son ami était sa capacité à lire en elle comme dans un livre ouvert. Avait-il des dons de voyance qu'elle n'avait jamais soupçonnés jusqu'ici ? Quoi qu'il en soit, malgré les petites manies de son "invité", il n'en restait pas moins que Jonathan était le seul homme en qui elle avait une extrême confiance, hormis son père bien-sûr.

- Bon d'accord si tu insistes. Je viens de recevoir l'invitation de Carla pour son mariage et c'est...ne serait-ce pas ma ceinture que tu portes là ?

- Il fallait bien que quelqu'un la mette, dit-il en haussant nonchalamment les épaules.

- Merde John ! Bon bref. Donc je disais... C'est catastrophique !

- Quoi ? Elle ne me va pas si mal que ça, non ?

- Mais non, je ne parlais pas de ma ceinture, idiot ! Je te parle du mariage de Carla.

- Et quel est le problème ?

- Le problème c'est que je suis seule!

- Et je répète, quel est le problème?

- Le problème? Tu ne le vois donc pas ? Être célibataire ne me dérange pas le moins du monde, au contraire. Mais être seule à un mariage, c'est signer mon arrêt de mort !

- Je peux t'y accompagner si tu veux.

- Oh c'est gentil, Johnny chéri, mais étant donné que toutes mes amies qui seront présentes là bas savent que tu es gay, je ne pense pas que ce soit une très bonne idée. Il me faut un homme qui fasse semblant d'être mon petit-ami. J'en ai, mais alors plus que marre, d'avoir le privilège d'être la seule assise à la table des "célibataires" lors des fêtes comme celle-ci.

- Si je résume bien, il te faut un pigeon, quoi ?

- Faux petit-ami conviendrait mieux. Ce n'est pas parce que la gente masculine ne m'inspire pas confiance que je ne la respecte pas pour autant. Sans hommes sur Terre, de qui pourrions-nous nous plaindre ?

Never Leave Me AgainWhere stories live. Discover now