The Games Are Starting. •TOME 1•

29

Je me réveille avec beaucoup de mal, totalement exténuée. Aujourd'hui je reprend les cours. La journée d'hier a été forte en émotion. Je réveille Matt en douceur, avant d'entrer dans la salle de bain. J'enfile un jean slim bleu avec un pull gris de Matt. Je coiffe mes cheveux en un chignon, me maquille puis descend. Je mange en face à face avec mon frère avant d'enfiler mes vans sur lesquelles j'ai griffonné quelques dessins, et de partir avec Matt jusqu'au lycée. Les grandes grilles rouges m'ont un quelque peu manqué. Soudain, beaucoup de souvenirs me reviennent en mémoire, comme la fois où j'ai mis de la colle sur la chaise de Matt, ou le jour où je m'étais isolée dans une salle, ou le jour où nous avions commencé ce jeu stupide de gages. Je me met à rire toute seule dans la voiture, sous les yeux inquiet de Matt.

- A quoi tu penses ? Je veux rire moi aussi.

- Plus que 2 Lober, je lance en sortant de la voiture.

Il me rattrape assez vite et me colle contre son torse. Je dépose un léger baiser sur ses lèvres avant de rentrer dans l'établissement. Les gens s'écartent sur mon passage et me regardent de haut en bas. Je souris victorieusement suivi par Matt, mains dans les poches, en mode BadBoy. Par contre, elle, elle ne m'avait pas manqué. Elle s'arrête à ma hauteur avec un léger sourire en coin.

- Silver.

- C'est bien tu connais mon prénom, je vois que ton pauvre cerveau a réussi à retenir autre chose que "comment coucher sur une banquette arrière".

- Mais qu'est-ce que tu cherches  ?

-  Brook, si tu ne dégages pas vite fait de mon chemin je vais te remettre un coup de poing et cette fois-ci tu ne t'en relèveras pas, fais moi confiance.

Elle se pousse et je continu ma route vers mon casier. Je m'accoude à celui-ci en respirant fortement. Cette fille me met hors de moi. Elle ne peut pas s'empêcher de venir et de me sortir de mes gonds. Je l'ouvre et des dizaines de mots tombent. Des petits bouts de papiers, jusqu'au carte de vœux. Je ne pensai pas qu'il y aurait autant de gens qui s'intéresseraient à moi. Matt me sourit fièrement pendant que je commence ma lecture.

"Bon rétablissement, soit forte !

-x" et

" Courage !"

étaient les plus fréquents. Il ne me reste qu'une lettre blanche, avec une écriture de garçon. Je l'ouvre. Un poème ?

"Silver Allister,

Déjà du temps de mes amours vagues,

J'étais sous le fracas de leurs écumes,

Et comme l'amour m'a toujours fais des blagues,

Je dois être aveugle je présume.

Tu ne me reconnais sûrement pas,

Mais moi je ne t'oublies pas,

Tu hantes mes pensées,

Tu n'es plus cette fille c'est du passé.

L'été,

L'été,

L'été,

Mais comment te remercié pour ces moments passés ?

N'oublie jamais que tu as une âme sœur,

Et je suis ton âme sœur,

Nous sommes fait l'un pour l'autre,

Peu m'importe ce que pensent les autres.

-Anonyme."

J'ai d'abord pensé que c'était Matt, mais vu son regard mauvais, ce n'est pas lui. Je me demande qui a bien pu m'envoyer ce genre de lettre. Je m'empresse de la ranger dans mon casier et de le refermer, espérant qu'il n'ai pas eu le temps de la lire en entier. Il est énervé, je le sens, je le vois. Ses sourcils son froncés laissant apparaître quelques rides sur son front, ses yeux sont baissés, ses poings serrés. J'embrasse tendrement ses lèvres avant de lui chuchoter à l'oreille :

- Une lettre ne pourra jamais rivaliser avec ce que je ressens pour toi.

- Mhh ..

Je lui fais un bisou sur la joue juste avant que la sonnerie ne retentisse. Nous nous dirigeons vers nos salles respective. J'entre en Français, tous les élèves me regardent de haut en bas, tout comme la professeur. Je m'assieds dans le fond, à côté d'Abby, une jolie rousse. Elle me sourit comme si elle avait de la pitié envers moi. Je ne suis pas morte, je n'ai perdu personne, j'ai juste eu un accident. Il faut vraiment que les gens de ce lycée arête de tout dramatiser. Je souffle bruyamment tout en sortant mes affaires. Le cours passe lentement, tout comme les autres cours de la matinée. Tous aussi barbant les uns que les autres. Matt vient me chercher jusque ma salle d'Anglais. Je le tiens par la main tout en me plaignant de cette matinée. A croire que tout ce que je sais faire c'est râler. Nous nous asseyons dans le réfectoire, au milieu de tout ces ados en ébullition, débordant d'hormones. En m'asseyant je regarde devant moi, mes yeux se posent sur un Nathan, les yeux rivés sur moi, à l'autre bout de la pièce. Il ne me lâche pas du regard. Je baisse les yeux, mal à l'aise. Une voix me sort de mes pensées.

- Tu .. Euh .. Salut Silver, tu .. Tu te souviens de moi..?

C'est un jeune homme avec des lunettes rondes, et des cheveux frisés. Jules ! Mais bien sûr. C'était mon ami en primaire, ainsi qu'au collège, mais nous nous sommes éloignés, puis je me suis retrouvée seule. Il remonte ses petites lunettes rondes avec son index.

- Jules ! Comment tu vas depuis le temps ? Tu as quelque chose à me demander ?

- Je voulais avoir de tes nouvelles .. Après tout, nous étions amis auparavant.

Je souris chaleureusement en hochant la tête.

- Je vais bien, merci.

- Ravi. À la prochaine, prend soin de toi.

Il s'en va en m'adressant un bref signe de main. Matt l'assassine du regard. Il est jaloux. Je lui tiens les mains en souriant comme une gamine. Il roule des yeux avant de manger une bouchée de son hamburger. Le regard pesant de Nathan me fait peur. Je prend sur moi pour ne rien dire à Matt, par peur qu'il ne lui casse la gueule une énième fois. Le repas fini, nous sortons du self. Un groupe de filles me saluent, et je leurs souris gentiment en retour. C'est dingue comme tout a changé. Nous nous asseyons sur un banc côte à côte à parler de tout et de rien. Le reste de la journée se passe assez bien. Les gens sont si hypocrites. Ils sont gentils avec moi, certes mais ce n'est dû qu'à mon accident et le fait que je suis avec Matt, c'est tout.

Je dépose un baiser sur la joue de Matt avant de sortir de sa voiture. Je rentre chez moi, épuisée. Je m'affale dans le canapé à côté de mon frère.

- Alors, comment ta journée ? lance t'il.

- Journée de cours. Journée de merde. Journée complètement emmerdante.

- Je vois.

Je m'endors immédiatement dans le divan. Je n'ai plus l'habitude de me lever si tôt, d'écouter des vieux parler de choses inintéressantes, ou même de supporter des jeunes abrutis par leurs idéaux et le fait d'être "le plus populaire". Des amis ? Personnellement j'appelle ça des "faux culs". Chacun son point de vue. Je ne peux compter que sûre Matt, Luke. Jim, et mon frère. Ce sont les seuls personnes honnête et en qui je peux avoir confiance dans ce monde de débauche et de mensonge.