Chapitre 69 - Sacrum Venenum.

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Tout va bien, min tid ulv ? chantonna langoureusement la voix de son alpha à l'intérieur de sa tête.

Ses mots avaient coulé sur elle avec douceur. Ils l'avaient fait frissonner des pieds à la tête, lui apportant une grande sérénité. Mais une fois disparu, ils laissaient un vide bien plus grand encore. Sa voix grave lui paraissait encore plus ensorcelante qu'à l'accoutumée. Elle se pinça l'intérieur de la cuisse pour se reconcentrer sur ce que disait le prêtre. Les yeux fermés, elle cherchait la pleine conscience de son corps grâce à une respiration calme et mesurée.

Je vais bien, envoya-t-elle au dieu.

Jeanne sentait sa présence presque écrasante sur elle. Ses sens s'enflammaient malgré son contrôle. La résistance qu'elle mettait pour ne pas le lorgner fondait comme neige au soleil.

Loki, il faut que tu arrêtes de me regarder ainsi.

Pourquoi ? lui répondit-il immédiatement. Nous sommes loin et pourtant si proche. Si l'un de nous bouge ...

Ne joue pas avec le feu ! le tança-t-elle, son sang-froid mis à mal.

Malgré la quinzaine de mètres qui les séparaient, elle l'entendit glousser.

Tu sais que j'aime jouer avec le feu.

Il avait murmuré mais la petite note taquine avait fait soupirer l'oméga.

Sauf que si on se brûle à ce feu, la conséquence nous accompagnera pendant plusieurs centaines d'années.

La lycane croisa le regard glacial du dieu. Pas refroidi d'un iota, il continuait d'incarner l'innocent tentateur. Elle s'agaça de sa petite manœuvre. Un sale gosse ! Voilà ce qu'était son alpha.

Loki !... Ça suffit maintenant !

N'ai-je pas le droit de t'observer ? demanda-t-il candidement.

Jeanne inspira brusquement, contrôlant le désir qui s'insinuait par tous les pores de sa peau.

J'ignorai que ton visage était aussi ensorcelant. Tu es d'une beauté rare en ce jour merveilleux. Que ne donnerai-je pas pour adorer cette peau si douce, soupira-t-il affectueusement.

Ses joues s'enflammèrent immédiatement en réponse. Comment voulait-il qu'elle reste calme ?

Veux-tu perdre ta liberté nouvellement acquise ? gronda-t-elle en lui envoyant un regard noir avec les images de toutes les responsabilités qu'incomberait un enfant.

Elle le vit s'étrangler en prenant un air pincé. Le dieu avait trop soif de liberté pour se retrouver à nouveau enchaîné. Un frisson frôlant l'horreur parcourut sa colonne alors qu'il tressaillait.

Bien répliqué, petite louve ! lui répondit-il toujours un peu coincé malgré le ton narquois.

Il se tenait droit et lui avait jeté un regard en biais, son sourire tranquille camouflait à la perfection ses sentiments troublés.

Je pensais que c'est TOI qui résisterais pour nous deux ?

Et c'est ce que je fais en me tenant aussi loin de toi. Si je ne me contrôlais pas, il y a bien longtemps qu'on aurait disparu de cette interminable cérémonie... Qu'est-ce qu'on risquerait si je te volais à tes gardiens et que je te possédais dans la coursive du temple ?

Le dieu avait posé sa question avec son ton badin. Jeanne gloussa grossièrement, ce qui lui attira un regard noir de son grand-père et fit étendre le sourire de son alpha. Mais l'idée la tentait terriblement.

Le présent est à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant