Chapitre 67 - Reflets

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C'est de notre part, ma douce reine, avait-il dit en refaisant un clin d'œil à ses enfants.

Loki avait gloussé et avait mis un coup de coude à Thor qui demandait déjà ce que c'était.

Et en quel honneur ? avait-elle demandé suspicieuse.

Doit-il y avoir une raison d'offrir un présent à la femme que nous aimons tous ?

Sa mère avait mis la main sur son cœur et avait pris le présent en adressant un baiser à chacun, la dernière bêtise des princes déjà oubliée.

Le dieu avait les larmes aux yeux. Pourquoi avait-il oublié ? Comment avait-il pu oublier ? Pourquoi ne se souvenait-il de ça que maintenant ? Il se noyait sous la tempête dévastatrice de ses émotions, sa poitrine refusant de se gonfler. Son père l'avait toujours abaissé, l'avait toujours rabroué pour ses choix, bons ou mauvais. Est-ce que la perception de toute sa vie était-elle faussée ? Son sang tambourinait dans ses oreilles. Sa respiration devenait de plus en plus erratique. Blessé une fois plus âgé, avait-il occulté tous les souvenirs agréables de ses parents ? La boule dans sa gorge avait fait sa réapparition. Il serrait les dents, cherchant à reprendre le contrôle de son esprit, mais cela lui semblait impossible. Il sombrait. Les ténèbres l'envahissaient sans qu'il n'arrive à les surmonter.

Son téléphone sonna au moment même où il se retrouva totalement submergé. C'était Jeanne, sa bouée de sauvetage, son ancre. Quand il décrocha, il sentit immédiatement l'inquiétude dans sa voix.

Loki, je suis sorti du gala en catastrophe. Qu'est-ce qui t'arrive ?

Sa tête tournait, la nausée le gagnait.

Parle-moi ! ... Je te sens en grande souffrance !

Je ... Je ... J'ai besoin de toi ... maintenant !

Il perdait de plus en plus pied. La voix de Jeanne lui semblait si lointaine. Un simple écho dans son esprit. Sa vue se troublait et sa poitrine lui faisait terriblement mal. Il savait qu'il allait se dissocier et elle ne pourrait pas l'aider. Il cria son nom dans un dernier élan de désespoir. Mais elle ne pourrait rien faire, son oméga était à des milliers de kilomètres.

À Oslo, Jeanne se retrouvait impuissante face à la crise de Loki. Son âme s'était déchirée devant l'appel de détresse de son alpha. Appliquant la procédure de Caroline, plusieurs fois, elle se retrouva face à un échec cuisant. Elle se rua dans la salle de réception malgré ses talons pas pratiques, se refusant de couper l'appel avec Loki. Ses râles asthmatiques étaient la seule chose qui lui venaient. Le lien ne lui faisait étrangement plus parvenir aucun sentiment du dieu. La première fois où il s'était dissocié, elle était présente physiquement et n'avait pas analysé ce que le dieu pouvait lui transmettre. Où était donc William ? Elle avait absolument besoin de lui.

Loki respire calmement ... Je suis là... Je suis avec toi, murmurait-elle à l'appareil tout en slalomant hâtivement entre les tables et les serveurs.

Son cœur battait la chamade dans sa poitrine, elle devait trouver son fils. Elle arriva finalement à sa table, mais il était absent.

La respiration de Loki se faisait plus urgente au téléphone.

Soudain la chute lourde d'un corps résonna dans l'appareil. Le silence, qui en découla, se fit assourdissant. Son esprit paniqua. Tournant en tous sens, elle cherchait désespérément William. Elle l'aperçut finalement en discussion avec un membre de la congrégation israélienne. À l'instant où il se tournait vers elle, son visage souriant se décomposa. Son aîné vint à sa rencontre aussi précipitamment qu'elle le rejoignait. Elle continuait de prodiguer des paroles rassurantes à son alpha mais n'était absolument pas sûr qu'il l'entendait.

Le présent est à vivreWhere stories live. Discover now