Chapitre LXV: Nouvelles inconsistantes

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A l'arrivée, ceux qui étaient aux postes de commandement proches de Guillaume avaient prévu que le banquet pour les officiers allait se faire à l'intérieur de la villa, avec le ciel grisâtre et les soldats derrière les fenêtres et les murs. Le jeune souverain, qui n'accordait pas beaucoup d'importance sur le sujet du moment qu'il était toujours question de nourriture et de festivité, avait volontairement oublié son avis contraire pour plaire. Mais lorsqu'il vit Gurvand et apprit où il avait temporairement élu domicile, il décida de reprendre son opinion, et d'en faire une décision connue de tous.

Et donc, sous les lourds nuages qui commençaient à être déchirés par la flamme d'or du Soleil, Guillaume se présenta finalement devant l'entièreté de son armée et de tous les rangs qui la composait. Il avait avec lui un léger retard qui attisât un peu plus l'attente de ses hommes, ainsi qu'un tout aussi léger vent faisant ressentir sur la peau de tous le mouvement profond qu'il avait déjà commencé à injecter à cette région. Les palmiers à dattes au dessus de toutes les têtes assises pour la plupart commençaient eux-même à animer leur feuilles sous l'impatience, et les eaux du lac semblaient ridées et en besoin d'un coup de jeune. Guillaume toussa pour s'éclaircir la gorge, et commença de sa voix forte.

«Nous voilà enfin arrivés. Ce fut un long voyage, c'est vrai. Mais je pense que nous savons tous qu'il s'agît-là d'un bien faible prix a payer pour ce que nous offre le futur. Car vous connaissez déjà mon projet: mettre à point final à cette guerre qui a ravagé ce royaume en la gagnant, et instaurer une nouvelle dynastie, une qui soit réellement bénie par les Dieux! Et donc, je ne pourrais jamais vous remercier tous assez, car sans vous tous, qui avez fait la sage décision d'abandonner le faux roi Iban après la bataille de Kalat, ce rêve d'un Fheijah en paix serait impossible. Mais concrètement, que devons nous faire maintenant? Après tout, nous ne sommes que trois cents, et bien que cela soit conséquent, c'est loin d'être suffisant pour reprendre un pays entier. Et bien la réponse que je vous donne est très simple: l'heure de la reconquête à commencée! Villages après village, villes après ville, régions après région, nous allons reprendre ce qui nous revient de droit, et mettre fin à ces hiérarchies artificielles et sans valeur! Et à chacune de nos conquêtes, des hommes prêts et voulant se battre grossiront nos rangs, faisant souffler notre vent encore et toujours plus fort, l'emmenant toujours plus loin... Jusqu'à ce qu'on puisse revenir, et frapper de plein fouet avec la force de milles tempêtes les larges armées d'Iban. Et à partir de là, je ne donne pas cher de la peau de Raffeid, eh eh eh... Ainsi, alimentez ces ambitions, et préparez-vous à les réaliser pendant cette période de repos que je vous offre. Nos dessins sont écrits dans les étoiles.»

Après que la voix de Guillaume fut retombée et que la dernière touche à son discours fut ajoutée, une pluie d'applaudissements résonna au dessus des eaux de l'oasis. Il s'abaissa pour s'asseoir sur un large tapis orné représentant un ciel nocturne, sur lequel attendait Zaratholi, Bréval, Luacha et Bachir.

-Alors? Demanda le jeune roi.

-Alors tu est en retard. Fit remarquer l'éliant.

-Ce chevalier tauventais a posé des problèmes, devina Bachir.

-Oui... Lâcha-t'il. Il a essayé de me tuer, mais il s'est calmé.

-Mais... Où il est maintenant?! Voulut savoir la reine Luacha agacée de la réaction de son amant.

-En train de se préparer, je lui ai dit qu'il allait rentrer aujourd'hui en Tauvente.

-Et pourquoi tu as fait ça au lieu de le tuer ou de l'emprisonner? Demanda à son tour Zaratholi. Qui est-il?

-C'est Gurvand de Yhaïnne, la main armée du roi de Tauvente. Si je l'ai renvoyé là-bas, c'est simplement car j'étais pas d'humeur, et pour qu'il puisse faire peur au roi en disant que j'allais venir.

Quintessence-Grains de Sable PrismatiquesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant