Chapitre 25- Souvenirs d'un policier

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Cette enquête de trois heures n'a fait que confirmer au commissaire Ritter sa plus grande crainte. Celle que son fils ne soit mêlé à cet acte abominable.

Dès que Pattie Boyd s'est introduite dans son bureau pour lui raconter ce à quoi elle a assisté, tous ses sens ont été en alerte. Il a pris le plus d'informations possible sur ce sujet et, sans plus attendre, il a filé vers l'endroit où il savait qu'il aurait des réponses à tout cela.

Il s'est rendu au domicile de son fils aîné, Nathan.

Après avoir sonné à plusieurs reprises, sans réponse, il a choisi de passer aux grands moyens. Son fils l'ignore, mais il détient le même modèle de clé que lui pour ouvrir la porte d'entrée. Le commissaire a ensuite inspecté le salon dans les moindres recoins, en omettant aucun détail. Rien ne lui a paru suspect.

Il s'est ensuite dirigé à l'étage au-dessus, dans la chambre de son fils. Ce qu'il a vu l'a cloué sur place. La pièce était dans un désordre sans nom. Des feuilles étaient éparpillées de part et d'autre. En les examinant de près, le commissaire s'est rendu compte qu'il s'agissait de lettres de menace à l'intention des Beatles.

Encore une fois.

Ritter connaissait déjà l'aversion que son fils aîné éprouvait pour ce groupe, mais de là à ce que cela devienne une obsession...

Il s'est ensuite approché du bureau du jeune homme. Plusieurs photos y étaient déposées. Parmi elles, il y avait une sur laquelle on y distingue Nathan, âgé d'environ huit ans, avec une femme qui lui ressemblait beaucoup. Il s'agissait de sa pauvre mère, disparue il y a quelques années. Une tumeur foudroyante au cerveau l'a emportée en quelques semaines. L'émotion s'est alors emparé du commissaire alors qu'il fixait la photo.

En tournant la tête, il s'aperçoit qu'une autre photo représentant le commissaire et son fils aîné agrémentait le bureau. Tous deux étaient souriants face à l'objectif. Avec un pincement au cœur, Ritter a pris conscience que cette photo a été prise quelques semaines seulement avant que la maladie de son ancienne femme ne se déclare.

Il a ensuite vu la dernière photo présente sur le bureau de son fils, celle qu'il avait prise le jour où il a obtenu son permis de conduire. Le jeune homme posait devant sa nouvelle voiture avec un air sérieux. Un détail a aussitôt interpellé le commissaire.

Pattie Boyd lui a bien confié que la plaque d'immatriculation de la voiture dans laquelle George Harrison a été enlevé contenait les chiffres suivants: 969 896. Or, la plaque d'immatriculation présente sur la photo de son fils contenait ces chiffres: 968 696. Voulant toutefois avoir le cœur net, Ritter a retourné la photo, et le résultat l'a frappé. Présentée ainsi, la plaque d'immatriculation indiquait les chiffres 969 896. Exactement ce que Pattie a retenu.

Nathan Ritter ne manquait pas d'intelligence. En retournant ainsi la plaque d'immatriculation de sa voiture, il a sans doute espéré que personne ne ferait le lien entre la voiture sur la photo et celle qui détenait le fameux musicien. Mais si Nathan était intelligent, l'esprit de son père était dix fois supérieur. Rien ne lui échappait. Il est même très probable que Jonathan, le petit dernier, ait lui aussi hérité du sens d'observation de son père. Le commissaire se doutait bien que son fils parviendrait lui aussi à recoller les morceaux de cette enquête. C'est même pour cela que le commissaire a tenu à ce qu'il ne se mêle pas de cette affaire. Il ne voulait pas que son jeune fils soit heurté par ce qui concerne son frère aîné.

Avec l'information qu'il venait de mettre en lumière, le commissaire Ritter a continué à fouiller les tiroirs du bureau pour détecter un autre détail suspect. Et c'est là qu'il est tombé sur une chose à laquelle il était loin de douter l'existence.

We Can Work It Out ᵇᵉᵃᵗˡᵉˢWhere stories live. Discover now