Chapitre 24-"Vous allez finir par me tuer..."

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-VOUS AVEZ FAIT QUOI?!

Aux premiers mots de kidnapping, Brian a cru avoir reçu un coup entre les deux yeux, si bien qu'il a failli en lâcher le téléphone. Mais maintenant qu'il vient d'apprendre que les Beatles ont voulu s'impliquer dans l'enquête, passant outre les instructions que le manager leur a données, une sombre colère mêlée à une profonde inquiétude font violemment surface en lui.

Brian s'accorde plusieurs minutes pour tenter de calmer sa respiration, en vain.

-Si je comprends bien, vous avez décidé de vous passer de mes recommandations pour faire jeter George dans la gueule du loup...

A l'autre bout du fil, Paul dit:

-Il n'a pas voulu t'inquiéter davantage...

-Mais vous l'avez quand même laissé partir, rétorque le manager en essayant tant bien que mal de contrôler sa voix.

Le silence se fait ensuite, durant lequel Paul tente de mettre de l'ordre dans ses pensées, malgré les fortes émotions qui tourbillonnent en lui. A côté de lui, John et Ringo sont assis sur le canapé. Bien qu'ils font tout pour ne pas le faire paraître, ils sont tous deux dans une fébrilité extrême. John a passé son bras autour des épaules du batteur, aussi bien pour chercher à donner un certain réconfort que pour être lui-même réconforté. Ringo, en revanche, a la tête posée sur l'épaule de son ami.

-Brian... ça peut te sembler stupide, mais on en avait assez de rester là sans rien faire, répond le bassiste. Si on s'est réunis, c'est pour qu'on puisse avancer... Puis on a discuté, et en voyant toutes les similitudes qu'on a vues dans ce qu'on a évoqué concernant cette affaire, on a voulu en avoir le cœur net... George a donc accompagné Pattie au commissariat et... tu connais la suite.

Il y a de nouveau un silence. Après ce qu'il lui semble être des heures, Paul entend Brian dire:

-Donc vous avez fait tout ça pour éviter que je m'inquiète encore plus... Eh bien, tu peux constater que c'est plutôt raté, Paul.

Cette dernière phrase est désagréable à entendre pour le bassiste. Lui qui a horreur que ce qu'il a prévu de faire ne se passe pas comme il l'a désiré... D'autant plus qu'il s'agit de la sécurité de celui qu'il considère comme son jeune frère qui est en jeu. Sur ce point, il reconnaît qu'il ressemble beaucoup à leur manager. Ce sont tous deux des perfectionnistes dans l'âme.

Brian soupire longuement.

-Bon sang, vous allez vraiment finir par me tuer, vous quatre...

Il demande ensuite:

-Et que voulez-vous que je fasse, à présent?

C'est au tour de Paul de soupirer.

-Justement. On voulait t'appeler pour te mettre au courant de ce qu'il s'est passé... et aussi pour trouver une solution.

-Tu me l'as dit toi-même, Paul. La police est déjà en route. Nous n'avons plus rien à faire, sauf prier pour que George n'ait rien.

-Mais... il faut quand même qu'on fasse quelque chose...

-Non Paul. Vous en avez assez fait. Laissez la police s'occuper du reste et surtout, ne prenez plus aucun risque.

Le manager a utilisé sa voix la plus dissuasive possible. Il sait en effet que Paul est quelqu'un de très volontaire et que, par conséquent, lorsqu'il décide fermement de faire une chose, il refuse de prendre en compte l'avis des autres pour parvenir à son but s'il juge qu'on l'entrave dans ses décisions.

Heureusement, cela ne semble pas être le cas aujourd'hui. Et alors que le bassiste raccroche le téléphone, il se tourne vers ses deux amis avec une seule pensée à l'esprit:

We Can Work It Out ᵇᵉᵃᵗˡᵉˢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant