Chapitre 69

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Je dépose un bisou sur sa joue puis en profite pour lui en déposer partout sur le visage. Elle tente de se dégager en riant mais je la bloque avec mon étreinte. Elle a du mal à respirer.

- Arrête. Je. Suis. Essoufflée. Je. N'ai. Plus. De. Force.

Je la laisse tranquille et elle reprend son souffle. Elle est tellement belle quand elle sourit. J'ai l'air d'être un fan mais je pense que l'amour que je lui porte est bien trop fort.

- J'ai le droit de t'embrasser ?

- Bart, pourquoi me demander ?

- Parce que c'est vrai que tu n'aimais plus trop que je te touche... Et je sais que les personnes qui souffrent d'anorexie ont tendance à avoir une perte de libido.

- Alors soit je ne suis pas malade, soit t'es un garçon beaucoup trop sexy pour que ça arrive.

Elle tente la carte de l'humour mais cette situation n'est pas la plus amusante. C'est un moyen pour décompresser et de minimiser la gravité des choses. C'est compliqué de faire face à tout ça. Voilà, je me remets à l'analyser. Il faut que j'arrête de faire ça. Ce n'est pas une patiente, c'est ma copine. Je prends son visage entre mes mains et l'embrasse délicatement. J'ai l'impression de devoir faire attention à tout, qu'elle est toute fragile. Elle passe ses bras autour de mon cou et accentue la pression de ses lèvres contre les miennes. Les bras autour de sa taille, je presse son petit corps contre mon torse. Elle est toute froide malgré ce beau temps. Elle pose son front contre le mien et ferme les yeux. La sonnerie de mon téléphone nous interrompt.

- Désolé, lui dis-je. Je dois absolument prendre cet appel. C'est la propriétaire du bâtiment à Singapour.

- D'accord, de toute façon j'ai rendez-vous à la clinique. Je vais me préparer.

- C'est à quelle heure ?

- Midi et quart.

- Je t'accompagnerai.

Je ne lui laisse pas le choix à vrai dire. Elle s'en va et je décroche le téléphone et me dirige vers la baie vitrée, regardant l'horizon.

- Monsieur Kuan, comment allez-vous ?
Je vais très bien merci, je suis ravi que vous ayez pu vous libérer plus tôt.

- Oui, j'ai pu voir avec ma collaboratrice. Nous avons fait une estimation des travaux ainsi qu'une étude du marché et nous avons décidé de faire une offre.

- J'imagine que vous avez vu vos mails.

J'entends des cliquetis à travers le téléphone.

- Oui en effet, je l'ai sous les yeux. Il est vrai que c'est à environ trente pourcent de moins que le prix initial. Il y a quand même une vue sur la mer avec un super emplacement. Le prix au m2 carré est nettement inférieur à la moyenne.

- Je me doutais que vous diriez ça mais étant donné que le bâtiment est à rénover entièrement pour qu'il soit conforme aux nouvelles normes, nous ne pouvons nous permettre de le payer au prix indiqué. Comme vous pouvez également le voir dans les devis, les coûts de travaux estimés correspondent à vingt-cinq pourcent du prix du départ. Je suis un investisseur. Mon but est d'être gagnant dans cette affaire, pas perdant. Sans oublier que vous êtes un multi-milliardaire, vous n'êtes plus à quelques millions près.

- Et vous êtes multi-millionaire, vous n'êtes plus à quelques millions près.

Je ris. J'aime bien monsieur Kuan, aussi culotté que moi.

- En effet, mais ça ne serait pas à l'image d'un investisseur si je ne négociais pas.

Un silence s'installe. J'y suis allé au culot dans l'optique qu'il accepte. J'ai plutôt bien cerné le personnage donc je tente le tout pour le tout.

Why her ? ( Why Me Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant