Chapitre 30

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Je ne réponds pas. Ça ne me touche pas. Tout ce qui m'importe c'est d'oublier ma douleur. La douleur qu'a engendré Bart. Une douleur que j'avais oubliée temporairement. Avant de le rencontrer, je m'étais habituée à cette douleur. Il faut juste que je fasse de même de nouveau. Ça va prendre du temps mais j'y arriverai. Je suis toujours retombée sur mes pieds. Pour être honnête, la seule chose que je retiens c'est que j'ai perdu du poids. Je suis contente qu'elle me dise que j'ai maigris, c'est ce que je souhaite.

- Will m'a dit que tu n'allais même plus à l'hôpital et que tu ne venais plus en cours. C'est ça ce que tu veux faire de ta vie Khlayne. Après tout le travail que tu as fourni pour devenir médecin, tu ne laisserais rien te faire échouer. C'est ce que tu m'as dit. Penses aux enfants que tu as toujours voulu aider. Tu veux les abandonner à cause de ta rupture ?

Je reste une nouvelle fois silencieuse. J'ai l'impression de me faire disputer. Je sais qu'elle a raison mais je préfère oublier tout ça. J'ai le droit d'aller mal si j'ai envie d'aller mal. Pourquoi devrions-nous toujours être bien et de bonne humeur. On a le droit d'être triste, on a le droit d'être malheureux ou en colère. Elle a probablement remarqué mon air ennuyé car elle soupire et reprend :

- Écoute, je ne suis pas ta mère...

- En effet.

Elle me regarde, hébétée et reprend sa phrase, se retenant probablement de m'en mettre une. Je suis dans ma bulle et ça me convient, pourquoi on ne me laisse pas tranquille ? Pourquoi m'en sortir ? Si je suis bien dans cette vie de débauche, qu'on m'y laisse. Qu'on me laisse m'amuser, sortir, expérimenter mes années de jeunesse que je n'ai pas pu vivre.

- Je ne suis pas ta mère mais je te considère comme ma sœur et tu es une de mes meilleures amies. Je tiens beaucoup à toi donc forcément je m'inquiète Khlayne et tu ne peux pas m'en vouloir.

- Si je te dis que je vais bien ? Où est le problème ?

- Je sais que tu ne vas pas bien, c'est ça le problème. Tu crois que ça va grâce à l'alcool mais c'est faux.

Je me lève, furax. Elle me tape sur le système. Pour qui se prend-elle pour me dire quoi faire ? Je n'ai pas 5 ans. J'en ai 21. Je suis majeur, je suis autonome ce n'est pas une fille de 23 ans qui n'a pas vécu beaucoup plus d'années que moi qui va me dicter ma vie.

- Bon si tu es venue pour me faire la leçon, tu peux repartir. J'ai pas besoin de ça. C'est pour ça que je préfère être avec Xénia, avec elle au moins on s'amuse.

- Je vais te laisser. Je n'ai pas envie que tu me dises des choses que tu vas regretter et inversement.

- Oui c'est ça, casse-toi et ne reviens pas.

Elle se retient de me gueuler dessus, je le sens et j'aurais préféré qu'elle le fasse plutôt que de me dire que je la déçois. C'est plus douloureux. En plus de perdre Bart, je suis en train de perdre ma meilleure amie. Ma seule meilleure amie depuis longtemps. Elle me fixe quelques instants puis sort de la maison en claquant la porte.

- Eh ! Tu ne me claques pas la porte au...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je cours aux toilettes pour vomir. Il fallait bien que ça sorte au bout d'un moment. Je tire la chasse et me rafraîchis le visage. Ça va beaucoup mieux. J'ai déjà envie de retourner faire la fête. Je prends mon téléphone et contacte Xénia.

*De Khlayne* à 13h14 : Xénia, je veux sortir ce soir.

Pas de réponses, elle doit probablement être encore en train de dormir. J'en profite pour chercher des endroits où faire la fête. J'ignore une nouvelle fois les appels de Mathilde qui doit probablement se poser des questions sur mon état de ces derniers temps et je regarde mes mails. Depuis que je suis avec Bart, je me fais approcher par des centaines de personnes pour des partenariats où pour venir dans leur boîte de nuit. Je n'aurais jamais pensé que ça me servirais un jour. J'enregistre l'invitation sur mon téléphone. La soirée est ce soir et commence à 23h. Pour passer le temps, je vais aller faire du sport. J'enfile ma tenue, mes baskets et mes écouteurs puis sort. j'enfile mes écouteurs, Another Love de Tom Odell dans les oreilles. Je l'écoute en boucle en ce moment. Elle me parle, elle est puissante. Je veux juste qu'on me laisse tranquille. Arrivée devant le portail, je vois des paparazzis. Evidemment. Ils ne me laisseront jamais tranquille. J'enfile mes lunettes de soleil et enfonce ma casquette. Si on voyait ma tête, ça ferait la une des magazines. Je tente de passer à travers la dizaine de parasites qui m'entoure. Je tente de passer mais je suis constamment bloquée par les caméras et les téléphones qui se rapproche de mon visage. Excédée, j'attrape violemment un appareil au hasard et le jette au sol. Je n'en peux plus. Je me sens oppressée, étouffée. J'ai besoin d'air.

- Laissez-moi tranquille bon sang ! Laissez moi vivre !

Je me fraye enfin un petit chemin, bousculant au passage deux des paparazzis et mets à courir. Pendant une heure et demie. Certes on me reconnait, on me prend parfois en photo mais personne n'est venu me voir heureusement. Je me demande ce qui pourrait se passer si je croisais des fans de Bart ou de Rose qui me détestent. En tout cas, ce jogging me fait du bien. Ça me défoule et quand je reviens je me sens beaucoup mieux et revigorer. Mon mal de tête s'est complètement évaporé. Je saute dans le bain. C'est super agréable après un bon footing. Quand je pense qu'il y a quelque temps, je détestais le sport, maintenant je ne peux plus m'en passer. Pas même un jour. Une fois finis, je décide de mettre un legging et un haut large histoire de traîner à la maison. Je reçois un message. C'est Xénia.

*De Xénia* : Où tu veux et quand tu veux ma biche.

*De Khlayne* : Je savais que tu dirais oui, j'ai déjà choisi, ça commence à 23h.

*De Xénia* : Je passe te chercher à minuit. Mon frère et un ami à lui veulent sortir. Ils peuvent venir avec nous ?

*De Khlayne* : Sans soucis.

Je dépose mon téléphone et retourne me coucher histoire de diminuer mes cernes et d'être en forme pour ce soir.

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Pile au moment où je termine de me préparer, je reçois un appel de Xénia me disant qu'ils sont là. Je vérifie que mes cheveux sont correctement placés et que mon rouge à lèvre ne déborde pas puis je descends en trombe et je les rejoins dans le Uber. Cette fois-ci tout le monde compte boire, c'est donc plus raisonnable. Je salue tout le monde en faisant la bise. A force de sortir, je me suis rendue compte qu'il fallait que je sois plus ouverte et moins froide avec les gens. Ça me fait encore bizarre mais je commence à bien m'y habituer. Par contre, je n'aime pas trop le fait que Vlad en profite pour passer son bras autour de ma taille.

- Donc lui c'est Paolo. Un très bon ami de Vlad, ils sont amis depuis la fac. Il parle uniquement russe mais je te ferais la traduction s'il faut ahah.

- Vous êtes près à faire la fête ?

- Toujours.

Je souris, je sens que je vais vraiment bien m'amuser ce soir. Nous arrivons devant la boîte de nuit. Elle a l'air mieux que ce que je pensais. Je vais directement devant le videur et lui donne mon nom. Il jette un regard derrière moi, en direction de mes compagnons.

- Ils sont avec moi.

Il me demande de patienter quelque instant après avoir regarder sa liste et parle dans son talkie-walkie. Un homme d'une trentaine d'années vient à notre rencontre.

- Bonsoir Khlayne. Je suis Pierre, c'est moi qui m'occupe de vous ce soir. Suivez-moi.

Nous le suivons et entrons dans la boîte. L'ambiance est déjà à son plein, pourtant ça ne fait qu'une heure que ça a commencé. Tant mieux, je la sens bien cette soirée. Pierre nous amène dans un carré VIP puis nous tend des bracelets. Il nous explique qu'on doit bien garder les bracelets pour faire comprendre qu'on est VIP. Je pense qu'on va très rapidement descendre en fosse. Il y a plus d'ambiance. Ils nous amènent également de quoi boire.

- C'est offert par la maison.

- Merci Pierre.

- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez moi.

Il s'en va puis nous buvons nos verres. Je sens que je vais passer une excellente soirée.

Why her ? ( Why Me Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant