CHAPITRE 7

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Chapitre 7   : " SHOOT / SHOT ''

>> Point de vue de Charlie

 Martine Franck; une de mes photographes préférées un jour a dit : « Une photographie, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas. » Elle a parfaitement raison, une photographie est un souvenir, un moment qu'on cherche à revivre à l'infini, un fragment de votre vie. Cette citation avait pris tout son sens ce jour-là. L'orage de la veille avait fini par s'étouffer et avait laissé le ciel Londonien se transformer en une palette de couleurs pastels.

 Nous étions Mercredi, et je ne pouvais m'empêcher de ronchonner, j'étais exténuée. Harry avait réussi à me pousser dans mes propres retranchements, la veille encore il avait réussi à me manipuler comme on manipule une enfant de 2 ans, j'étais naïve et cela m'épuisait. Je n'avais pas réussi à fermer l'œil de la nuit, bien trop torturée par les 50 nuances de monsieur. Mon quotidien s'était soudainement transformé en un combat contre moi-même. Et le moins qu'on puisse dire c'est que j'avais à faire face à un combat de Titans. Harry commençait à me transformer ou plutôt m'ensorceler en une personne que je ne connaissais pas, j'avais peur de dire adieu à la personne que j'ai toujours été. Peut-être qu'au fond j'avais peur de faire face à mes propres démons. Et si c'était lui le démon ? Il tenait à tout contrôler, et lui laisser libre accès à mes petits secrets me rendait malade.
 
Le parquet de la salle de classe de BrightUp' était encore silencieux. Les pieds de ma chaise oscillaient de gauche à droite, j'étais en avance comme à mon habitude. Je savourais ce moment de solitude en laissant les quelques rayons de soleil réchauffait mon visage. Contrairement à la plupart des personnes sur terre, j'aimais et j'appréciais la solitude, j'étais en phase avec moi-même. Je jouais bêtement avec le capuchon de mon stylo pour dissiper mon ennui et ce n'est qu'au bout d'une vingtaine de minutes que mes sourcils se froncèrent méchamment en remarquant qu'il n'y avait toujours personne. Frustrée, je m'empressai de regarder mon agenda, nous étions belle et bien Mercredi. Avais-je louper un épisode ?
 
Agacée, je me levais vivement de ma chaise pour tenter de trouver une personne à qui m'adressait dans le couloir de l'école. Le silence s'était emparé de l'espace, un long soupir survola mes lippes avant que je me décide à rejoindre le secrétariat. Lorsque j'ouvris timidement la porte ultra design du secrétariat, je tombais nez à nez avec la secrétaire qui avait profité d'étendre ses jambes le long du bureau en l'absence de son supérieur. Je ricanais bêtement, cela prouvait ma théorie que lorsqu'une personne est seule nous pouvons apercevoir sa vraie personnalité. La blonde mâchait un chewing-gum machinalement l'a rendant un brin agaçante. Son air frivole et désinvolte au téléphone m'assurait qu'elle n'était pas en conversation professionnelle.

  - Excusez-moi ? Demandai-je en m'avançant vers son bureau
- Qu'est ce que tu veux, tu vois pas que je suis au téléphone ? Siffla la secrétaire
- Il n'y a toujours personne dans la salle B210 et je suis sensée avoir cours avec madame Payne. Expliquai-je calmement
- Et ? Qu'est ce que tu veux que ça me fasse ? S'exclama la blonde en me fixant durement
- Je ne sais pas, vous êtes secrétaire, c'est votre boulot, mais apparemment je me suis trompée de porte, on se croirait dans une maison close ici, vous devriez baisser vote jupe. Bonne journée. Grognai-je en quittant le bureau.

Un montée d'adrénaline s'était emparée de moi, mon sang bouillonnait et n'avait fait qu'un tour. Je n'aurais jamais répondu d'une telle manière en temps normal, je ne me reconnaissais pas. Je fronçais mes sourcils un instant en me rendant compte de ce que je venais de dire. Une sueur froide avait pris possession de mon front et j'hoquetai de surprise. Avais-je vraiment fait ça ?
 
Je m'empressai de trottiner jusqu'à la sortie de l'école pour retrouver l 'air frais. La brise londonienne s'aventurait dans mes cheveux et me chatouillait l'encolure de mon cou. Je me résignai à prendre mon téléphone dans le fond de mon sac et je tentai de joindre Kate mais en vain son téléphone était sur messagerie. Il se passait quelque chose dont je n'étais pas au courant et ça me rendait nerveuse. Finalement, Styles et moi avions un point commun, je détestais ne pas avoir le contrôle sur les choses. Sauf, que lui il était hors de contrôle.
 
Dans l'espoir de percer le mystère, je me connectais à mes e-mails sur mon téléphone et je compris rapidement la raison de mon ignorance.
 
EMAIL – De Mme PAYNE. L – Mardi 20h45_______
 Bonjour tout le monde, 

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