CHAPITRE 4

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Chapitre 4  : " Rules"

  >> Point de vue de Charlie        

  J'avais passé la journée entière a scruter l'avancé des aiguilles de ma montre. Le temps s'écoulait trop rapidement à mon goût. Le passage mouvementé de Harry ce matin en cours de management avait laissé un gouffre à l'intérieur de ma gorge. J'étais tétanisée à l'idée de me retrouver chez lui. Qu'allait t-il arriver si j'osais refuser de ne pas y aller ? Les aiguilles avoisinaient l'heure fatidique et mon estomac entamait une danse enflammée à l'intérieur de mon ventre. Kate était restée silencieuse toute la journée, laissant entre nous cet affreux malaise.
 
     Je poussais de toute mes forces les grandes portes vitrées de l'école afin de sortir. La brise printanière se baladait le long de mes épaules menues. Je frissonnais, et ça n'annonçait rien de bon. Kate m'accorda un sourire gêné avant de s'éloigner en direction de la bouche de métro. Je me retrouvais seule, j'avais le choix entre fuir ou affronter mes peurs. Ma gorge se resserra quand j'aperçus sur le trottoir parallèle à l'école une grosse berline noire.   Un petit homme d'une quarantaine d'année se tenait devant la portière de la voiture et me fixait intensément. Des bouffées de chaleur prirent possession de mes tempes. La brise emporta soudainement mes longs cheveux les faisant danser artistiquement, quelques nuages firent apparition masquant les quelques rayons de soleil. Un orage se préparait. Je pris mon courage à deux mains et j'avançai en direction de la berline.
 
    L'homme qui se tenait devant la portière était de marbre et n'avait pas bougé d'un poil. Il paraissait assez effrayant, son teint était blafard et portait une moustache ringarde. Le chapeau melon qui ornait son crâne lui apportait un aspect stricte et atypique. Je me stoppai devant lui en prenant soin de ne garder mes distances.

 - Mlle Carlson, merci d'être venue. S'exclama le petit homme

- Avais-je réellement le choix ? Sifflai-je en levant les yeux au ciel

     Il me prit soin de m'ouvrir la portière des sièges arrières en feintant un sourire gêné. Je m'empressai de scruter l'intérieur pour voir si aucuns pièges ne m'attendait. Je m'asseyais avec retenu sur la banquette arrière en cuir. Le portier referma la porte et le claquement de la porte me fit sursauter. Un élan de claustrophobie se déclencha en moi, mes doigts s'emparèrent du cuir de la banquette arrière pour me calmer. Le moteur bourdonna et les rues londoniennes commençaient à défiler à travers les vitres teintées du bolide. Mon destin était entre mes mains.

 *

      Quand le moteur eut finit de ronronner, je levais les yeux au ciel à travers la vitre. La voiture s'était stoppée devant un immense building d'une cinquantaine d'étage aux allures ultra moderne. Je fus bouche-bée par la grandeur du bâtiment. J'habitais un piteux immeuble de 6 étages, cet immeuble était digne en tout bon point des plus beaux building du quartier de la city à Londres. Le portier au chapeau sortit avec élégance, fit le tour du bolide et s'empressa de m'ouvrir la porte. Je n'avais pas l'habitude à ce qu'on m'accorde autant d'attention.
 
    D'un pas hésitant, je sortis de la voiture. L'homme au chapeau me fit signe de le suivre, il marchait avec une certaine élégance ce qui faisait de lui un homme distingué. Quand nous arrivâmes devant l'entrée du bâtiment, il tapa avec une aisance certaine un code a 5 chiffres sur le clavier de la porte. Un petit ''bip'' se fit entendre et la porte s'ouvrit. J'étais étonnée de faire face à autant de technologie ultra moderne.
 
    Il faisait frais et il y résidait une brise mentholée à l'intérieur du hall. C'était calme, je n'entendais que le bourdonnement de mon propre souffle. Les murs du Hall étaient composés de miroirs ce qui eut le don d'accentuer mon niveau de stress. J'avais l'impression de me retrouver dans l'un de ses manèges dans les fêtes foraines : le labyrinthe aux miroirs. Je pinçais nerveusement ma lèvre quand le portier m'emmena dans un petit vestibule ou se trouvait l'ascenseur. Il faisait chaud à l'intérieur de la cabine, toutes les parois de la cabine d'ascenseur étaient aussi des miroirs, je pouvais me voir me réfléchir à l'infini dans ces miroirs ce qui était angoissant.
 
    L'ascenseur se stoppa au cinquantième étage. Le voyage m'avait paru une éternité. Monsieur Chapeau Melon pressa le pas pour me guider jusqu'à un long couloir immaculé de blanc. Tout était impersonnel à l'intérieur. Je n'arrivais pas à mettre d'adjectifs pour qualifier la décoration du bâtiment. Quand j'aperçus une porte teintée d'un noir profond et d'une matière satinée, je ne pus m'empêcher de déglutir nerveusement. J'étais arrivée, c'était la porte de son appartement. Le portier m'ouvrit la porte, je le fixai dubitative avant d'entrer à l'intérieur de l'appartement de Monsieur 50 nuances.

CATWALK - H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant