Chapitre 17

Depuis le début
                                    

— Joyeux anniversaire Charlie ! m'écrié-je en m'avançant vers lui.

Je lâche ma valise et le serre un instant contre moi. Ça y est, Charlie a dix-sept ans. Et nous allons célébrer ça en passant trois jours au ski. Je n'arrive toujours pas à croire qu'il y a moins d'un an, je vivais en France et que je n'avais pas la chance de connaître ce genre de trucs.

— Merci sis, réplique-t-il en me souriant. Tu ne sais pas à quel point ça me fait plaisir que tu viennes. Et toi aussi bébé ! lance-t-il en se retournant vers son copain.

— Je sais, je sais, rétorque Tommy en riant.

Je ris et dépose un baiser sur sa joue, puis je m'approche du coffre en trainant mon bagage. Le blond est toujours là, et pour la première fois, il me regarde. Je fais mine de rien et tente tant bien que mal de mettre ma valise dans le coffre, mais impossible. Il s'approche de moi et m'attrape le bagage des mains.

— Laisse-moi faire, on en a pour six ans si on t'attend, déclare-t-il d'un ton sec.

— Je peux me débrouiller seule, rétorqué-je, vexée.

— Qu'est-ce que tu peux être têtue ! Donne-moi ce foutu truc Alma, grogne-t-il.

Je secoue la tête, mais il me l'attrape violemment et la dépose dans le coffre de la voiture. Je soupire et monte dans le véhicule sans même le remercier. Charlie et Tommy se retournent vers moi. Je tente de sourire, mais vu leurs têtes, c'est peu convainquant.

— J'ai trop hâte d'y être !

— On en a pour une quarantaine de minutes, tu peux dormir si tu veux, me suggère Tommy d'un ton doux.

— On va où déjà ?

— Au Mont Sutton, me répond Charlie.

Je hoche la tête et cale ma tête contre la vitre gauche. Soudain, la portière de droite claque. Le blond s'assied à côté de moi sans même me regarder. Il attache sa ceinture, et tapote l'épaule de Tommy de façon amicale.

— On peut y aller ! déclare le blond, visiblement content.

Charlie démarre en trombe et j'en profite pour fermer les yeux en soupirant un bon coup. Ça y est, nous sommes partis pour trois jours à la montagne. Soixante-douze heures à passer sous le même toit. J'appréhende tellement, et au fond, j'espère que nous réussirons à nous entendre un minimum. Nos amis n'ont jamais demandé à nous voir nous déchirer sans cesse. D'ailleurs, j'espère que tout se passera bien entre le blond et Noa. Les choses ont l'air d'avancer tout doucement, je ne voudrais pas que tout se brise par ma faute. Je vais tenter d'être la plus agréable possible pour que tout le monde passe un bon séjour, ils en ont tous besoin.

***

— On la réveille ? entendis-je au loin.

— Non, elle a l'air fatiguée, réplique quelqu'un à ma droite, je vais attendre qu'elle se réveille.

J'ouvre doucement les yeux et je ne peux m'empêcher de les écarquiller lorsque je me rends compte que je me suis assoupie sur le blond. Il me regarde sans rien dire. Je me décale aussitôt.

— Désolé, marmonné-je.

Il hausse les épaules et sort de la voiture. Je lui emboîte le pas, mais en déposant mon pied à terre, je me rends compte qu'il s'enfonce dans une épaisseur de couleur blanche. Je relève immédiatement la tête. Le ciel est bleu et il y a de la neige partout. Nous sommes garés sur le parking, et tout le long de la côte s'étale cinq chalets en bois massif. C'est dans l'un d'eux que nous allons séjourner.

Neptune 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant