Chapitre 17

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♪ Naked - Acoustic Version - James Arthur  ♪

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Je vérifie une énième fois ma valise, assise en tailleur au milieu de ma chambre. La maison est étrangement calme en ce vendredi matin. Elle l'a été durant toute cette semaine, au final. Papa est débordé de travail et mon petit frère n'est pas présent, et ça se ressent terriblement. Aucun petit garçon ne m'empêche de faire mes devoirs en se cachant dans mon dressing pour me prendre par surprise. Je n'ai pas à répéter cent fois qu'il faut qu'il aille se doucher car nous allons bientôt passer à table. Pas de poésie à apprendre, ni de mathématiques à résoudre. En bref, cette semaine a vraiment été triste sans lui. Eden me manque. Et je n'ai même pas pu l'avoir au téléphone. Je n'ai pas osé appeler ma mère, de peur de ne pas réussir à garder mon calme, et quand papa l'avait au bout du fil, c'était les matins, avant d'arriver au travail.

Je grimace et tente de chasser ses idées de ma tête. Il sera là quand je rentrerai dimanche. On pourra alors passer une semaine normale.

Je ferme ma valise et je la descends en bas. Je n'y ai mis que le nécessaire, mais elle est quand même énorme pour seulement trois petits jours. En même temps, partir au ski, c'est toute une organisation. Entre le pantalon et la veste qui prennent déjà pas mal de place, il faut y ajouter les collants, les col roulés, les moufles... au final, j'ai un bagage énorme en plus de mon matériel. J'ai été le récupérer mercredi. Le père de Charlie tient un magasin de sport en ville, et évidemment, il est possible de louer du matériel pour le sport d'hiver. Il a accepté de tout me prêter sans que je ne débourse le moindre sou.

Alors me voilà prête à partir pour un « long » week-end. Même si j'aimerais profiter pleinement, j'angoisse à l'idée de vivre aux côtés du blond après ce qu'il s'est passé la semaine dernière. Car depuis, je n'existe vraiment plus pour lui. C'est comme si nous n'avions jamais été à New York.

Avec le recul, je comprends que je n'aurais jamais dû dire toutes les horreurs que j'ai raconté sur Romy. C'était vraiment débile et immature de ma part. Pourtant, la réaction d'Ezra m'a vraiment blessée. Il a tenu des propos horribles. Et je pense que cette fois-ci, à moins de nous entretuer, nous n'arriverons pas à faire la paix.

J'attrape mon téléphone et regarde si Charlie m'a envoyé un message. Il passe me chercher avec Tommy dans quelques minutes. Arya et Noa nous rejoindrons en fin d'après-midi, avec le blond, je suppose.

Lorsque je décide de sortir de chez moi afin de les attendre sur le perron, je fronce les sourcils. Ezra est devant chez moi. Il tient sa valise dans une de ses mains. Il ne relève même pas la tête lorsque je claque la porte en sortant difficilement ma valise. Je décide de rester en retrait, derrière lui. À vrai dire, je ne sais pas trop où me mettre. Je préfère battre en retrait.

— Charlie est là, murmuré-je en voyant une voiture tourner à gauche.

Je soupire de soulagement. Je ne me voyais absolument pas attendre comme ça. Je sens la tension qui émane, et elle n'est pas positive. Il ne se retourne pas alors qu'il m'a clairement entendu. Et lorsque notre ami arrive à notre hauteur, je reste en retrait. Je n'ose même pas avancer devant lui.

— Allo ! Je suis trop content ! s'exclame Charlie en sortant de sa voiture.

— Bonne fête bro, lance Ezra en le prenant dans ses bras.

— Merci bro, c'est cool que tu sois venu. Tu mets ta valise dans la voiture ?

— Je m'en occupe, mais juste parce que c'est ta fête ! plaisante le blond en déposant sa valise à l'arrière.

Neptune 2Where stories live. Discover now