— Il est où ?
— Son père est en ville, il l'a emmené souper au restaurant. Il nous rejoint ici, me répond Arya en attrapant une chips.

Je hausse les épaules et claque la porte. Je n'ai jamais rencontré le père de Noa, mais je suppose que c'est tout le contraire de son fils. Il ne le voit presque jamais d'ailleurs.

— Quoi de neuf ? lancé-je en sautant au dessus du canapé.

— La routine, me répond Charlie en se servant un verre.

— J'ai trop hâte d'être à Bromont ! s'écrie ma meilleure amie en souriant à notre ami.

— C'est quoi, Bromont ? demandé-je.

— C'est le nom de la station de ski où l'on se rend vendredi prochain, me répond Cha, d'ailleurs n'oublie pas de passer au magasin mercredi.

— C'est noté. Combien je te dois ?

— Rien du tout. Mon père t'offre tout, à condition que tu lui ramènes une gaufre.

J'éclate de rire et acquiesce. Je ne leur dirais pas pour ne pas gâcher leur joie, mais je suis un peu stressée à l'idée de passer trois jours et trois nuits en la compagnie d'Ezra. Ce sera différent de New York. Romy ne sera pas là.

— D'ailleurs, il est où Tommy ?

— Il a un examen lundi. Tu le connais, il passe sa soirée à étudier, soupire mon ami.

— C'est bizarre, ça sonne comme quelqu'un que je connais, rétorqué-je, amusée.

Charlie me pousse légèrement avec son épaule et nous éclatons de rire. Arya a très bien compris de qui je parlais. Notre ami se concentre beaucoup sur ses études, et son petit ami est aussi impliqué que lui. Je les imagine bien vivre ensemble l'an prochain, à se faire des sessions études entre deux repas dans leur petit cocon.

— Alma, tu m'écoutes ? Tu veux boire quelque chose ?

— Le canadien, répliqué-je, le sourire aux lèvres.

Au moment où Charlie me tend mon whisky au sirop d'érable, quelqu'un frappe à la porte. Arya s'empresse d'aller ouvrir. Noa est à l'entrée. Il affiche un faible sourire, comme s'il était épuisé. Je doute que les retrouvailles avec son père se soient bien déroulées. Mais lorsque sa petite amie l'enlace et l'embrasse, il retrouve immédiatement son sourire habituel. Il rayonne tant lorsqu'elle est à ses côtés.

— Noa ! m'écrié-je en avançant vers lui.

— Hey ! Comment tu vas ? me demande-t-il en s'avançant à l'intérieur.

— Super, lancé-je en le serrant contre moi.

— Menteuse, me chuchote-t-il en déposant un rapide baiser sur ma joue.

— Et c'est toi qui me dit ça ? répondis-je.

Il lève les yeux en l'air et me relâche. Je le regarde un instant s'avancer pour saluer Charlie. Nous le savons tous les deux. Nous n'allons pas bien. Mais pourtant, j'ai l'impression d'enfin remonter la pente, et je suis certaine que mon ami y parviendra à son tour.

— Ça manque de musique, lance-t-il en sortant son ordinateur de son sac bandoulière.

Je lance un sourire complice à ma meilleure amie qui comprend aussitôt mon message. Je me lève du canapé et dépose mon verre sur la table. Lorsque Noa se connecte enfin aux enceintes, j'explose de joie et attrape la main de ma meilleure amie. Nous nous élançons sur l'énorme tapis du salon dans une danse endiablée. Pieds nus, riant aux larmes, je gonfle mes poumons afin de m'imprimer ce moment et de ne jamais l'oublier. Je respire correctement, et je me sens vivante.

Neptune 2Where stories live. Discover now