J'attrape un pull côtelé violet — qui est le cadeau de Noël que ma meilleure amie m'a offert — et une jupe plissée noire. Avec ma paire de bottines, ça sera suffisant pour passer une journée correcte en étant confortable.

Je file me brosser les dents, et je brosse à la hâte mes cheveux. L'avantage de les avoir courts, c'est que je ne m'éternise plus le matin. Ensuite, je remonte mes manches et j'attrape un rouleau à bandes dans mon placard en-dessous du lavabo. C'est le dernier, il faut que je pense à passer à la pharmacie de l'autre côté de la colline, dans le quartier opposé.

Je me suis dit que ce serait mieux pour ma discrétion. On ne sait jamais, si un jour je débarque avec mon père à la pharmacie du quartier, le pharmacien pourrait lui demander pourquoi j'achète chaque mois un gros paquet de bandages.

— Alma, tu es prête ?

— Je descends !

J'enfile une paire de chaussettes et mes bottines. Je lance un petit regard à mes Doc Martens, qui n'ont pas bougé depuis le mois de novembre. Je ne les ai portés qu'une fois, et je n'y ai plus touché depuis. Ça peut paraître exagéré, mais je ne me verrais pas descendre les escaliers de cette maison avec une paire offerte par l'amant de ma mère.

— Tu vas être en retard !

J'attrape mon sac à dos et je descends en trombe lorsque j'entends papa klaxonner dans l'allée. Chassez le naturel, il revient vite au galop !

***

— Ça va aller ma puce ?

Je tourne la tête vers mon père. On est sur le parking depuis cinq minutes. Si je ne sors pas dans les prochaines trente secondes, je serais en retard.

— Je crois que oui.

— Tu m'appelles si besoin, d'accord ? Passe une bonne journée.

J'ouvre la portière et m'avance pour sortir, puis je me retourne et embrasse maladroitement la joue de papa.

— Toi aussi, lancé-je en souriant.

La cloche sonne quand je m'avance dans l'allée. Je jette un coup d'œil autour de moi, mais aucun de mes amis ne semblent être dans les parages. Ils ont ce don pour toujours être à l'heure, je ne m'y ferais jamais.

Lorsque j'arrive devant la salle de français, peu d'élèves sont présents. Je fronce les sourcils et m'avance vers mes amis.

— Bonjour tout le monde !

— Tu es en retard, et tu souris... Oh mon Dieu, ne serait-ce pas le merveilleux pull que je t'ai offert ?

— On dirait bien, sourié-je à la brune. Qu'est-ce que tu en penses ?

— Tu es canon, répond Charlie à sa place. Et ça fait du bien de te revoir sourire.

Je souris, mais soudain, je remarque qu'il manque quelqu'un à l'appel.

— Où est Noa ?

— Il était épuisé. Il a préféré se reposer aujourd'hui.

— Comme plus de la moitié des élèves qui sont partis avec nous, renchérit Charlie en s'étirant.

— Ils n'ont pas peur d'avoir une absence notée ? Je croyais que l'absentéisme était vraiment important pour nos dossiers.

— Ça l'est, réplique Arya, mais pas si ce jour est donné. C'était inscrit dans le mail qu'on avait reçu avant le voyage. Puisqu'on est rentrés super tôt hier et que c'était un jour de semaine, on avait le droit à un week-end de trois jours.

Neptune 2Where stories live. Discover now