Love by Chance

06 - Une simple soupe

Comme à son habitude, Ae finissait sa course matinale près du stade de foot. Il aperçut Pete, qui regardait sur le terrain, un sac plastique à la main. Ae ne put s'empêcher de sourire en les voyant, lui et son air abattu.

- Hey, Pete.

- Ae... Je suis en retard, je ne pensais pas pouvoir te voir. Content que tu sois là

En voyant son sourire timide, les yeux de Pete qui se baladaient sur l'herbe plutôt que de le regarder, Ae ne put s'empêcher de le trouver mignon.

- J'ai apporté ceci pour toi, dit Pete en montrant son sac. Pour te rembourser les nouilles d'hier. Je te garantis que c'est délicieux.

- De la soupe de riz aux crevettes ? J'adore les crevettes ! Mais je n'ai pas encore pris ma douche. Tu peux m'attendre dans ma chambre, au dortoir ?

- Dans ... ta chambre ?

- Ouai. J'y ais quelques bols, répondit Ae en prenant la soupe

Alors que Ae commençait à partir, il remarqua que Pete ne le suivait pas, et se contentait de le regarder. Cela le fit sourire, il trouvait sa timidité touchante. Surtout que ses amis ne sont pas du tout comme ça. C'était rafraîchissant de voir une personne qui n'était pas un pervers, ou un coureur de jupon. Ae le rappela à l'ordre, faisant sortir Pete de ses rêves, et ils purent se mettre en route.

Ils arrivèrent aux dortoirs. C'étaient de grandes bâtisses blanches, ou grisâtre, souvent sale, et sans ascenseur. Alors qu'ils montaient les cinq étages nécessaire pour rejoindre la chambre d'Ae, ils discutaient tranquillement. Ae lui expliquait que malgré l'état déplorable du bâtiment, c'était l'un des meilleurs. Mais leur plus grand problème restait les murs beaucoup trop fin, on entendait tout ce qui se passait dans les chambres voisines.

- La nuit dernière, je n'ai presque pas pu dormir, se plaint Ae

- Que s'est-il passé ? Quelqu'un était trop bruyant ?

- Le crétin, qui dort comme une souche dans ma chambre, avait mis trop fort le son de la vidéo de Miyabi. Et ce n'est pas tout. Les mecs d'à côté sont venus écouter à la porte. Ils pensaient qu'on avait invité des filles dans la chambre. Mais quand ils ont entendus du japonais, ils ont toqués à la porte, et Pond les a fait rentré. Ils ont regardés des vidéos jusqu'à très tard.

Ils arrivèrent afin à la chambre, et comme prédit par Ae, Pond dormait toujours, en caleçon, enlaçant un coussin. Pete fut choqué de voir autant de bazar, et ne savait trop où marcher, ni même où s'asseoir. Ae, lui, se dirigea vers son ami pour le réveiller, après avoir retiré ses chaussures dans l'entrée. Devant son absence de réaction, Ae lui fit croire qu'il avait jeté tout ses dvds. Pond sursauta, et se leva comme un diable surgissant de sa boîte. Mais il fut encore plus surpris de voir Pete, qui le salua, assis à son bureau.

- Comment il a fait pour entrer ici ?

- Je l'ai amené ! Quelle question idiote

- Quoi ? Ne me dis pas que ... continua Pond en se levant. Pete et toi, vous êtes ...

- Ton cerveau ne peut penser qu'à des choses sales ? rétorqua Ae, qui avait peur que ce crétin ne vexe Pete avec ses allusions.

- C'est logique, non ? Parce que si vous deux n'aviez rien en commun, alors vous ne vous seriez jamais revus. Regarde-le. Un vrai koon-chai. Et regarde-toi. Le fils d'une bête.

Pond, encouragé par l'absence de réaction des deux intéressés, se pencha vers Pete, leurs visages à seulement quelques centimètres, ce qui énerva Ae.

- Pete. Avoue tout de suite. As-tu des sentiments pour mon ami, ici présent ?

Pete sentit son coeur s'emballer. Il ne pouvait croire que ce qu'il ressentait était aussi évident, et il ne voulait surtout pas qu'Ae le découvre. Ce dernier voulut protéger son ami, en empêchant Pond de trop fouiner, au risque qu'il découvre son secret. Pete ne voudrait certainement pas que ce pervers sache qu'il était gay.