Faith (T.3 de Believe)

Chapitre 6

Je ne comprenais pas pourquoi on m'interdisait d'aller à l'enterrement de Kalya. Cela aurait été irrespectueux de ma part de ne pas venir. La mère d'Artan me regarda et croisa mon regard totalement perdu. 

- Je vous laisse en parler, finit-elle par dire. Tu sais ce que j'en pense Artan. 

Dès qu'elle fut assez éloignée, je me tournais vers Artan. 

- Allons nous asseoir, me dit-il en ignorant les paroles de sa mère. 

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi je ne suis pas la bienvenue ? 

- Elle est bouleversée par la mort de Kalya.

- Quel est le rapport avec moi ? 

- Elle pense que tu aurais pu la sauver, me répondit-il en me regardant dans les yeux. 

- Mais ce n'est pas le cas ! 

J'étais exaspérée. J'étais fatiguée et à bout. J'avais été retenu contre mon gré pour la deuxième fois et cette fois ci je ne m'étais pas jetée à la gueule du loup. On avait utilisé la ruse pour me mener hors du territoire avant de m'enfermer pendant plusieurs jours. Treize jours pour être exacte. Treize jours pendant lesquels mon état mental se fissurait chaque jour. 

Je commençais seulement à me remettre de ce que j'avais vécu au Canada puis j'avais dû subir l'isolement une deuxième fois. Il est vrai que cette fois-ci, je n'avais pas été frappée ou insultée ou encore humiliée mais cette deuxième fois avait été un peu plus difficile en un sens. Les émotions avaient été plus fortes car je n'avais personne avec qui discuter. Une simple présence constante aurait pu m'aider. Il n'y avait eu ni Lynn, ni Ryak.

- Je vais rentrer, finis-je par dire. 

- Non, reste. Je veux que tu sois présente, dit-il en attrapant ma main. 

- Et j'aurais aimé être présente pour toi mais ta mère a bien montré qu'elle ne voulait pas de ma présence ici. 

Je lâchais sa main. 

- Je suis désolée Artan. Je te verrais quand tu rentreras. 

Il ne bougea pas et je me décidais à tourner les talons et partir. Je pus voir avant de partir que quelques personnes nous lançaient des regards. Ce fut la même chose vers le chemin du retour vers la maison. Je croisais les personnes en contresens et ils me lançaient des regards surpris. Je laissais une larme couler quand plus personne ne fut dans mon champ de vision. 

Quand je rentrais à la maison, j'enlevais mes chaussures puis retirais la robe que je portais pour la poser sur le canapé. Cela n'avait servi à rien d'emprunter une robe pour un enterrement. J'avais été prête à marcher jusque la ville la plus proche pour m'acheter une robe noir pour au final me faire virer. Je montais les escaliers lourdement puis me dirigeais vers la chambre qu'Artan et moi partagions. 

Je m'assis sur le bord du lit, en sous-vêtements, et observais notre chambre. Je laissais tomber mon corps lourdement en arrière. J'observais le ciel bleu par la fenêtre. Les larmes coulaient librement sur mes joues. 

J'avais essayé. J'avais tenté de passer par dessus mes préjugés et d'essayer de vivre ici mais je n'y arrivais plus. Je n'étais pas la bienvenue. Peu importe ce que je ferai, je ne serai pas la bienvenue. Le pire c'est que personne, à quelques exceptions, n'avait essayé de me connaître et de voir qui j'étais réellement. On m'avait reproché mes préjugés mais ils en avaient autant sur moi. 

Je finis par me lever du lit et me dirigeais vers l'armoire. Si personne ne faisait d'effort, je ne voyais pas pourquoi je serais la seule à en faire. Je balançais mes affaires sur le lit. Ce qui était bête de ma part car ils étaient pliés mais à ce moment je m'en foutais. Ce n'est pas comme si mes habits étaient pliés chez moi de toute manière. La seule raison pour laquelle ils étaient pliés ici était parce qu'Artan n'aimait pas que l'armoire soit en désordre et qu'il les pliait donc.