IV - Fearless

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Chapitre 4 - Fearless


-Harry-


Louis,

J'ai bien reçu tes deux lettres, que j'ai lues avec la plus grande des attentions. Moi aussi, j'aime bien échanger avec toi de cette manière-là. Si cela ne te dérange pas, je commencerai par répondre à la première, puis la seconde.

Je l'espère aussi que nous pourrons améliorer notre présent et construire notre futur. J'imagine que ça doit être dur de ne pas te blâmer pour ces choses que tu ne peux plus changer. Mais justement, ne sois pas trop dur avec toi. J'en suis persuadé qu'un jour, je serais capable de te pardonner. Car tu es dans le vrai, ce n'était pas totalement notre décision. C'était normal, car tu seras toujours une des personnes les plus importantes pour moi, Louis. J'imagine bien que c'était vraiment dur. Ne regrette pas, on n'y peut plus rien aujourd'hui. Concentrons-nous sur le présent. Nous pourrions déjà redevenir amis, non ? Tu n'es pas le seul à avoir tout gâché. Toi aussi, tu as essayé jusqu'au bout. Alors espérons ensemble.

Les tiens aussi de mots étaient très bien.

Je suis soulagé de lire que tu acceptes mes excuses.

Je réponds enfin à la seconde.

C'est vrai que rien ne me réveille plus que de sentir la solitude m'entourer dans mon lit. Je déteste ça. Toutes ces années n'ont pas effacé toutes ces petites choses que nous connaissons l'un sur l'autre. Je te connais par cœur Louis. Bien évidemment que je ne supportais pas quand tu laissais le lit froid. Tu crois que c'était peut-être plus agréable que tes bras ?

Tu es dur, je trouve quand tu dis qu'il ne reste qu'un placard plein de nos vêtements. Ce fameux placard pour lequel tu m'avais pris la tête pendant des heures dans le magasin de meubles. Tu es toujours aussi si maniaque, j'imagine... Bien évidemment, cela prouvait notre séparation.

Je suis au moins content de lire que mon éloignement t'a fait devenir l'homme que tu es aujourd'hui. Tu devrais en être fière. Tu es quelqu'un d'incroyable Louis. Entrevoir à travers tes mots le fait que tu étais fière de moi me touche plus que je ne veux l'admettre.

Je rebondis sur ta phrase « Après, je ne peux pas t'en vouloir d'avoir pris tes distances après ce que je t'ai fait, après ce que l'on s'est fait.. ». Moi non plus, Louis. Moi non plus.

Tu peux l'être, fière de toi. C'est vrai qu'avec du recul, ces murs et ces barrières que l'on se mettait paraissent maintenant dérisoires. Après, nous n'étions que des enfants. Parfois, je me demande si on s'était rencontré seulement aujourd'hui, les choses se seraient-elles passées autrement ?

Je suis rassuré et ravi de savoir que ces murs n'ont pas brisé ton âme. Elle est si précieuse.

Je suis gêné quand je relis ce que tu dis : tu dis que toutes ces barrières se sont écroulées pour moi. Es-tu devenu fou ?

C'est vrai qu'on a bien merdé tous les deux.

Tes déclarations à la fin de ta lettre m'embarrassent autant qu'elles me rendent fou de joie. Puis, je ne peux nier que tu étais aussi mon « parce que ».

Ne me remercie pas Louis. Tu t'es fait tout seul. Tu es devenue un homme sans mon aide.

Parler de « Oops ! » et de « Hi », ça me tue. Je ne sais pas quoi te répondre. Ai-je vraiment envie que nous redevenions Larry, alors que j'avais tout fait t'oublier, pour passer à autre chose ?

Je ne pense pas que tu te rendes compte ce que ces lettres sont en train de retourner, tout remettre en question. Tu arrives comme ça de nulle part et tu veux tout bousculer, tout secouer. Je ne sais pas si je veux que tu fasses ça. Surtout, maintenant que je ne suis plus seul...

Harry


Je refermais mes mots dans une des lettres roses que j'avais achetées pour Louis. Je pensais avoir fait une bonne réponse à ses deux lettres. Du moins, je l'espérais.

Qu'est-ce que j'étais en train de faire ? Je prenais ma tête dans mes mains. Je regardais sur la chaise haute de la cuisine dans l'appartement dans lequel je logeais en ce moment. Sur cette dernière, se trouvait un sac à main noir en cuir bien remplie, ainsi qu'une valise à son pied. Pourquoi était-il revenu ? Pourquoi cette lettre ? Il voulait réellement qu'on se remette ensemble après tout ce qu'il s'était passé ? J'étais frustré et je rageais. Pile quand j'étais en train de refaire ma vie. Une partie de moi me criait que ce que je faisais était mal, mais je ne pouvais m'empêcher de lui écrire en retour. Je me sentais si impuissant, si faible pour ne pas lui résister. Surtout après le mal qu'il m'avait fait. Mais c'était Lou. Les larmes me montaient aux yeux, je repensais à nos souvenirs, notre rencontre ; notre rapprochement pendant XFactor quand Louis venait dans mon lit le soir quand tout le monde couché ou inversement, c'était avant que les gars ne le sache. En même temps, ce n'était pas très discret. Je repensais à nos années de couple pendant les One Direction ; nos disputes ; nos ébats ; nos petits moments rien qu'à nous. Stop. Harry. Stop. Je ne devais pas repenser à tout ça. Sinon j'allais de nouveau tomber.

Je fixais de nouveau ce sac à main noir. Dans l'appartement traînait une odeur de camomille.


-Louis-


Alors il n'était plus seul. Les bruits de couloirs au sein du milieu de la musique étaient donc vrais ? Apparemment, il verrait une actrice en cachette. On ne savait pas qui c'était, mais ce n'était qu'une question de temps. Il paraîtrait qu'elle tromperait son mari avec lui. Je ne savais quoi penser de tout ça. C'est vrai que pas une seule seconde, j'avais pensé qu'Harry était dans une relation sérieuse. Du moins je n'avais pas voulu réfléchir à cette possibilité. Qu'est-ce que j'étais en train de faire ? Je prenais ma tête dans mes mains. N'étais-je pas égoïste à revenir dans sa vie alors qu'il m'avait oublié ? N'était-ce pas malsain de le vouloir de nouveau ? J'ai mis tellement de temps à réaliser que je ne pouvais pas passer ma vie sans lui. Il est mon évidence. Pourquoi ne l'avais-je pas compris avant ? Avais-je bien fait de lui écrire cette lettre ce soir de décembre ?

Mon anniversaire se rapprochait, je vieillissais, et je voulais faire ma vie avec cet homme. Était-il trop tard ? J'avais envie de le tenter, mais j'avais peur de blesser Harry avec mon comportement. Hazza. J'avais envie qu'on ait plus peur, qu'on s'en fout de tout et qu'on s'aime. Mais j'avais peur d'avouer devant le monde entier qui je suis réellement. J'avais peur de perdre à nouveau tous ces gens qui comptaient pour moi. Je voulais tout oublier, le fait qu'il était pris, les gens, la presse, les homophobes, la peur, la honte. Je voulais juste ses lèvres sur les miennes.

Harry,

J'avoue sans honte avoir vendu tes trésors que tu récupérais le week-end au marché. Et que j'ai troqué tout ça avec une nouvelle femme et un costume, un masque. Je ne dis pas que tu aurais pu mieux faire.

Dis-moi, tu te rappelles encore du sentiment de se sentir jeune ? Dis-moi la vérité. Dis-moi si tu te rappelles que quand on est jeune, on se sent plus fort ? Assez fort pour avoir « tort » devant tous ces gens.

Juste ce soir essaye de te rappeler et déclenche ce sentiment en toi. Sans avoir peur. Assez pour te souvenir de nous jeunes, forts, ne tremblant pas d'avoir tort, car c'était nous qui avions raison. Cela ne pouvait en être autrement. Sans peur, oui.

Maintenant, le bonheur est mesuré, pesé, distillé à compte-goutte, par la vie que tu dessines, que tu décides de vivre. Et dans cette voiture auprès d'elle, tu devrais te sentir mieux que jamais. Mais tu sais aussi bien que moi que ce sont des mensonges.

Alors dis-moi si tu te rappelles de ça. Dis-le-moi. Dis le même à haute voix s'il le faut. Car j'aimerais que tu te rappelles ce sentiment de non-peur, d'invincibilité.

Car on se sentait invincibles.

Louis

Broken Heart [REECRITURE EN COURS]Where stories live. Discover now