27 février 1911

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La dernière faveur du Baron est de me mettre en surveillance des égouts de la capitale. De merveilleuses nuits passées à marcher dans la merde avec de la boue jusqu'aux mollets, à guetter le moindre bruit et à sursauter dès qu'un rat passe à proximité. Les canalisations de Stuttgart, c'est le repaire des vampires de la ville — entre eux, ils le nomment « le Nid », m'a appris Nao.

On a des accrochages toutes les nuits avec les longues dents. En général, ils se contentent d'essayer de nous intimider. Parfois, on en arrive aux mains. Le Baron nous fournit des armes spéciales, et il y a des zones où on ne doit pas patrouiller. La Naine et les longue-dents ont chacun leurs territoires.

Je lui aurais bien pété sa gueule, au Baron, pour me refiler des tafs aussi pourris à longueur de temps. Mais la dernière fois que je m'y suis frotté, ça a failli me coûter mon méca. Sans Nao, j'aurais pas récupéré cent pour cent de mes capacités.

Bon, dans un sens, si on s'était pas mis sur la gueule avec le Baron, je l'aurais pas rencontrée, Naola, et je considère que c'est une des meilleures choses qui me soit arrivé depuis un moment, de faire sa connaissance.

N'empêche, le Baron m'a dans le nez depuis que je suis revenu avec mon méca à neuf. Il sait que je connais quelqu'un capable de me réparer. Il a perdu de l'emprise sur moi, et il n'aime pas ça. Alors il m'en fait baver, toujours un peu plus, et moi, j'ai pas d'autre choix que d'accepter les boulots qu'il me refile : j'ai pas encore fini de rembourser ma jambe.

Le carnet de MadenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant