Looked like a fairytale but felt like a faryhell • Trente-sept

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*Ça ressemblait à un conte de fée mais c'était un conte d'horreur*

•   I   S   A   A   C   •

Avec rage et tristesse, j'efface les larmes qui menacent de s'échouer contre le sol. Après un dernier regard vers ce bureau que j'aime tant — bien plus que le mien —, je m'éloigne à contrecœur en obéissant à Riven.

Je vais la tuer.

Voilà la seule pensée qui me maintient encore debout. J'ai envie de hurler, de pleurer et de m'effondrer sur le sol pour que quelqu'un vienne me sauver. Qu'il vienne prendre soin de moi, me chérir et m'annoncer que tout ça n'est qu'un mauvais rêve.

Mais il est temps que je me confronte à la réalité. Si elle veut jouer, alors on va jouer. J'ai blessé Riven et je m'en voudrais probablement toute ma vie pour ça. Son regard, je ne l'oublierai jamais. La rage qui se reflétait dans ses iris, la peine qui semblait l'envahir comme si de l'eau étouffait ses poumons...

Je me promets de régler tout ça au plus vite, j'ai sorti Lizzy de ma vie il y a bien longtemps pour en commencer une nouvelle et il est hors de question qu'elle la gâche avec ses techniques de manipulation. J'avance donc en me répétant que tout n'est pas perdu, que je peux encore récupérer Riven et tout lui expliquer. J'ai été aveugle pendant si longtemps, maintenant que je suis sorti de cette boucle infernale contrôlée par mon ex-femme, je ne compte pas y retourner aussi facilement. J'ouvre rapidement la grande porte en acier de mon appartement et une fois à l'intérieur, je ressens déjà sa présence étouffante. Elle a enfouit son odeur écœurante — qui autrefois me rendait fou — dans chaque recoins de mon logement. Les clés que j'ai vu ce matin ne sont plus à leur place et je me laisse imaginer quel stratagème a-t-elle usé pour me duper une fois de plus.

— Tu n'as pas changé, Isaac chéri, interrompt-elle mes pensées en apparaissant subitement en face de moi.

Comme à son habitude, Lizzy est splendide dans sa longue robe rouge. Et, de sa démarche gracieuse et élégante, je la vois se rapprocher dangereusement de moi.

— Dès que j'appelle, tu accours, comme à l'époque, finit-elle.

Je fronce durement les sourcils en réprimant mon envie de l'étrangler.

— Qu'est-ce que tu fais encore là, Elisabeth ?

— Voyons, si tu pensais que j'allais abandonner aussi facilement, c'est que tu n'as toujours pas retenu la leçon, chéri.

Je me retiens de vomir devant son ton à la fois mielleux et insupportable. Mon ex-femme place ses mains au creux de sa taille dans une position de défi, et je me permets de la dévisager de haut en bas. Si je peux affirmer quelque chose haut et fort, c'est qu'elle ne m'a pas manqué. La femme que j'ai demandé en mariage il y a quelques années n'est pas celle qui est en face de moi.

Ou peut-être que si, c'est elle. J'étais juste trop aveugle pour m'en rendre compte.

— Nous savons tous les deux que nous sommes faits pour être ensemble, alors pourquoi lutter ? Rentrons à la maison, Isaac. Ce cinéma a assez duré, tu ne trouves pas ? s'exclame-t-elle comme une mère réprimandant son enfant.

Avant, je l'aurais écouté sans poser une seule question. Je l'aurais suivie jusqu'au bout du monde s'il le fallait.

Je l'aimais tellement...

Et Lizzy semble comprendre à quoi je pense. J'entends l'écho de ses talons se répercuter contre les murs de l'appartement, et quand je relève la tête, sa bouche n'est plus qu'à quelques millimètres de la mienne.

This is why I don't socialize • [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant