It's a beautiful day to leave me alone • Onze

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*C'est un jour merveilleux pour me laisser tranquille*

• R I V E N •

Et je les observe, ces deux créatures démoniaques.

L'un armé de son rictus insupportable qu'il aborde constamment tandis que l'autre se contente de sourire, sans pour autant me donner une explication.

J'arque un sourcil.

— Qu'est-ce qu'il y a, Riven ? s'exclame cet abruti d'Isaac en se raclant la gorge, amusé.

Moi, ça ne m'amuse pas.

— Je te retourne la question, pourquoi vous me regardez comme si j'avais quelque chose sur le visage ? m'enervé-je.

Isaac ricane et Sam prend enfin la parole.

— Tu t'énerves pour rien, et tu es stressé, ça te rend parano.

— Très bien.

Je me suis levé de mon siège le plus calmement possible. Je suis parano ? Très bien, alors je n'ai rien à faire à ce dîner ridicule.

— Riven...

Je n'écoute pas les supplices de ma grande sœur et pars sans me retourner. Je n'apprécie pas particulièrement le fait que ma tendre et belle sœur passe ses journées avec le diable en personne. Il se trouve qu'il est doué pour manipuler les gens afin d'obtenir ce qu'il veut, et même si j'ai une confiance aveugle envers Sam, une vague d'inquiétude me traverse tout de même.

Je demande à George de me conduire chez moi et, tout en observant les buildings s'éclairer devant mes yeux, je m'entends penser qu'au final, ce cher Isaac, je n'ai jamais réellement eu le temps de converser avec lui. Et je parle d'une vraie conversation, à propos de lui, de moi, entre deux adultes responsables. Mais voilà, Isaac, c'est l'esprit d'un enfant de douze ans (et encore) enfermé dans le corps d'un adulte — il faut se l'admettre —très beau.

Et c'est dommage.

Arrivé enfin chez moi, je dépose mes affaires sur la commode de l'entrée et attrape directement mon téléphone afin d'envoyer un message à Mia. En attendant sa réponse, je m'avance devant les immenses baies vitrée qui m'offrent la meilleure vue de la ville. Le ciel est particulièrement vide ce soir. Dépourvu de tout nuages, seule la plaine lune est visible et c'est une vue magnifique. Sa lumière se reflète sur les parois des immeubles faits de verre, sur les panneaux de publicité et sur les miroirs que forment les vitres des appartements comme le mien. Ce sentiment, c'est comme si j'avais la ville entière à portée de main. Comme si, en un mouvement, tout pouvait s'écrouler. Ces hautes tours ont l'air si fragiles qu'elles pourraient s'effondrer d'une seconde à l'autre. C'est ce sentiment d'impuissance, je ne suis qu'un grain de sable dans le désert, qu'une goutte d'eau dans l'océan, qu'un rayon lumineux parmi le ciel recouvert d'étoiles. Et étrangement, je me vois penser à Isaac, de nouveau. Voilà qu'il me hante lorsqu'il n'est pas là maintenant. C'est-à-dire qu'il m'intrigue plus qu'il ne le devrait, comme s'il y avait quelque chose à propos de lui qui m'attirait sans savoir quoi.

La sonnerie de mon téléphone me fait sortir de mes pensées étranges et un coup d'œil à l'écran de mon téléphone me fait froncer les sourcils : Mia refuse de me voir. Je lui réponds dans la plus grande des interrogations et voilà que celle-ci m'accuse de ne pas me préoccuper assez d'elle et de ce qu'elle peut ressentir. J'essaye de la rassurer comme je peux, mais elle me pousse trop loin, ce n'est pas comme si j'avais vraiment quelque chose à faire de ce qu'elle ressent. J'abandonne en laissant mon portable sur la table du salon et pars me coucher, légèrement irrité.

Je suis frustrée.

Mia n'est pas censée refuser de me voir, personne n'est censé me refuser quoique ce soit.

This is why I don't socialize • [BxB]Where stories live. Discover now