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Corentin

— Corentin ? s'inquiète Alasdair à peine sa porte ouverte. Tu sembles upset ! Que est passé ?

Ses bras se referment autour de mes épaules dans une étreinte réconfortante, et soudain, je me sens stupide.

Je viens de courir un marathon entre chez moi et le 8 rue du bouclier pour trois fois rien, en réalité. Une paire de mitaines sacrifiée et une grosse crise de jalousie envers la nouvelle meilleure amie d'Émilie.

— Je... plus tard, articulé-je d'une voix nouée.

Oui, trois fois rien... et pourtant... impossible pour moi de lui raconter mes états d'âme sans m'effondrer. J'enfouis le nez dans ses cheveux et ferme les paupières aussi fort que je peux, secoué par des sanglots silencieux ; il sera toujours temps de me confier plus tard.

Alasdair n'insiste pas. Il se contente de me serrer contre lui pour me bercer avec tendresse, le menton posé sur mon épaule.

Bon sang... c'est tellement agréable. Réconfortant.

Depuis quand ne me suis-je pas senti aussi libre de déverser ma peine ? Des mois ? Non. Des années.

Je crois que la dernière fois, c'était en terminal, quand mon père a refusé pour la seconde fois de me laisser faire un CAP boulangerie. Sauf que je n'avais pas fini en larmes.

En revanche après avoir perdu le pseudo kumqu'app d'« Alister », je crois bien avoir pleuré une bonne partie de la traversée en ferry, blotti contre une Émilie triste de quitter l'Écosse et nos nouveaux amis. Soit bien après cette histoire de CAP.

Mais ensuite ? Le seul moment où j'en aurais eu besoin, c'était pour Willow... et je n'ai pas vraiment envie de penser à lui maintenant, alors que je suis collé à l'homme qui empaillette ma vie.

Au bout d'une dizaine de minutes, Alasdair rompt le silence.

— Il fait cold dans le entrée, c'est une appartement a wee old and... et le cold rentre facile dedans. Come on, je vais te faire une café. Unless tu veux boire une autre chose ?

Je me détache de lui sans pour autant le lâcher, plonge dans le vert de ses yeux.

— En tout cas, pas du Whisky Lachlan Highland truc malt...

— Well... je ne crois pas le Whiskey à seize heures is a good idea ! Même si je suis surprise que tu connais le Lachlan Highland single malt.

— Si tu me dis que tu le distilles justement dans ta maison de Little Glesga, je te jure, je vois flou, et pas à cause des larmes.

Il éclate de ce rire qui gonfle mon cœur et m'envoie des paillettes dans les veines, puis il pose les mains sur mes joues, le regard levé vers moi avant d'effleurer mes lèvres des siennes. Un baiser léger, gêné par mes derniers sanglots. Puis un autre, plus prononcé bien qu'encore timide. Et un troisième, qui voit notre passion renaître et mes larmes se tarir tout à fait.

— Je ne compris pas tout ce que tu as dit, you know ? But, je peux dire que je ne fais pas le Whiskey dans ma maison ! However, un de mes ancestor a created celui-là before il a tout perdu dans le milieu du eighteenth century.

Century : siècle. Eight : huit. Teen... adolescent ? Le siècle des huit adolescents ? Le huitième siècle des adolescents ?

— Le disse houitième century ? Well, Nevermind ! Come on !

Il m'entraîne à sa suite dans l'étroit couloir jusqu'à une cuisine vieillotte, mais spacieuse.

Au lieu de prendre place sur une chaise comme il m'y invite, je reste figé sur le palier, prenant soudain conscience de la réalité de mon aventure avec Alasdair.

Des paillettes pour Noël (BxB) (BxG)Where stories live. Discover now