Chapitre 103

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L'entrée se termina dans le plus grand des silences, seul le tintements les couverts contre les plats témoignait d'une quelconque présence dans la salle à manger. Après cela le plat de résistance fut servit, des mets toujours aussi indescriptibles furent poser devant les vampires et devant la mortelle fut déposé un gigot d'agneaux accompagné de pomme de terre. Ça sentait délicieusement bon. Pensa-t-elle.

Alors que la brune s'était résignée à passer cette soirée sans que le moindre mot ne soit échanger à table, aussi surprenant que cela puisse paraître, c'est la Reine qui rompit le silence.

- Vous avez arrêté l'école Mademoiselle ?

Relevant la tête, Shelby plongea pour la première fois son regard dans celui de la reine. Il était d'une couleur violette magnifique, pas étonnant que malgré tout le Roi fut tombé sous son charme.

- Oui... Ça fait déjà bien longtemps que je n'y ai plus mis pied. Fit-elle d'une voix trainante.

Shadow sentit sa poitrine se nouer d'une sensation désagréable. Il l'avait arrachée à sa vie surement parfaitement tracée pour une vengeance qui a présent n'avait plus de sens à ses yeux. Elle n'en avait même jamais eu de réel sens. La colère l'avait aveuglé, sa douleur l'avait aveuglé, et aujourd'hui il ne pouvait pas la blâmer d'être prise de nostalgie en repensant à quoi ressemblait sa vie il y'a des mois.

Et pourtant...

Et pourtant il ne regrettait pas.

Car c'est grâce à ça qu'il pouvait à présent s'endormir avec elle au creux de ses bras; qu'il pouvait avoir sa compagnie pour le dîner au Palais aussi improbable que cela pouvait paraître. S'ils s'étaient rencontrés dans d'autres circonstances leur relation aurait-elle été aussi forte ?

Il en doutait.

Il ne l'aurait probablement pas prise au sérieux, comme toutes les femmes avec qui il avait eu une aventure. Elle se serait refusée à lui, et peut-être qu'il aurait fini par se lasser, n'ayant pas pour habitude de courir après une femme. Ou alors cela n'aurait fait qu'attiser sa curiosité, attisé son désir de la connaître réellement, pour savoir ce qui semblait l'enchainer; ce qu'elle semblait trainer comme un poids attaché à ses chevilles.

Peut-être qu'au final peu importe comment ils se seraient rencontrés, ce lien qui les unissait serait toujours aussi fort.

Oui peut-être.

- Et vous souhaitez rependre ?

- Non. Commença-telle après avoir pris une bouchée de gigot. J'ai réalisé que ce n'est pas réellement ce que j'avais envie de faire. La vie est bien trop courte pour que je persiste dans quelque chose qui ne m'intéresse pas vraiment.

- Courte, ça dépend pour qui. Releva Victorine.

- Quand comptes-tu reprendre concrètement tes fonctions ? Interrogea Malia.

La question sous-jacente était sans aucun doute de savoir quand est-ce qu'il reviendrait habiter au Palais. Lui et l'humaine n'en avait pas encore parlé, et pourtant cela semblait de moins en moins facultatif. Les choses devaient rentrer dans l'ordre, encore plus avec cette menace qui planait sur la ville.

- Je l'ignore.

- Tu sais pourtant que malgré les dossiers que tu traites depuis ta chambre d'hôtel ce n'est pas suffisant n'est-ce pas ?

C'était un sujet bien trop sensible pour l'aborder ainsi, sans discussion préalable avec sa belle. Revenir ici signifiait que Shelby et sa mère cohabiteraient; se sentait-elle suffisamment en confiance pour décider d'emménager ici ? D'un regard dans sa direction il lui fit comprendre qu'ils en parleraient une fois de retour à l'hôtel.

L'âme sœur d'un surnaturel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant