La Lumière d'Hallmar - Tome I

Chapitre 3-1

Communément appelée la vallée perdue, encaissée au milieu de la chaîne de montagne d'Albruck, frontière naturelle entre les royaumes et les cités libres, la vallée est un lieu riche en végétation, lieu idéal pour l'élevage et l'agriculture.

C'est pour cela que nos ancêtres y ont élu domicile quand le roi d'Hallmar a trahit son peuple et accepté dans son sein les monstruosités. Ces êtres inhumains ont envahi les royaumes et se pavanant comme des propriétaires dans leur somptueuse citadelle.

Nos ancêtres ont décidé de bannir l'hérésie de notre vie. Seuls quelques personnes savent ce qui se passent à l'extérieur.

Nous avons réinventé l'histoire des Royaumes. Nous avons créé un monde paisible sans magie pour ne pas pervertir l'âme de nos enfants. Nous sommes revenus aux racines, vouant notre vie à la terre et aux dieux anciens.

Malheureusement le mal est partout. A chaque génération naissent des abominations même parmi nos citoyens les plus pieux. La seule solution : l'extermination.

Note personnelle du premier historien de la vallée perdue

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Ellie

Le lendemain au petit déjeuner tout le monde était silencieux. Maman avait les yeux rougis comme si elle avait pleuré toute la nuit et Papa serrait la mâchoire. J'avais l'impression d'avoir réveillé en eux de douloureux souvenirs.

Une fois la vaisselle terminée Maman vint s'asseoir à table. Papa lui prit la main et prit la parole :

- Les enfants, nous avons décidé qu'Ellie et Erik iraient rendre visite à oncle Alrek pour l'été. Ellie a eu beaucoup de stress ces dernier temps. Ma chérie, nous avons pensé qu'un voyage dans la forêt te ferait du bien. Après autant de temps, Alrek sera content de vous retrouver.

- Papa je suis si contente de revoir Alrek ! C'est vrai que je me sens enfermée dans cette petite vallée. J'avais très envie de changer d'air, mais pourquoi vous ne venez pas tous avec nous ? Tu pourrais emmener les moutons et nous bivouaquerions comme quand nous étions petits, dis-je avec espoir.

- Je ne peux pas. J'ai deux brebis qui viennent de mettre bas et tes sœurs doivent trouver un employeur pour l'année prochaine. Partez devant avec ton frère. A la fin de l'été nous vous rejoindrons pour passer quelques jours en famille.

Je sentis que la discussion était close. J'étais très enthousiaste à l'idée de partir à l'aventure dans les montagnes et de revoir mon oncle mais j'avais un mauvais pressentiment. La veille encore je ne rêvais que de découvrir le monde mais soudain j'avais comme l'impression que ce départ précipité annonçait de grands changements.

Après quelques heures de préparation et des longues embrassades d'au revoir, nous étions enfin sur la route. Lupo courait dans tous les sens, il semblait heureux de découvrir de nouveaux chemins. Il n'était pas encore dans la famille lors de notre dernière visite à notre oncle.

Erik et moi avions séparé les provisions dans nos deux sacs. Erik portait la tente et la viande séchée et moi l'eau, le pain et les biscuits secs que maman avait fait cuire spécialement pour nous le matin.

Nos bâtons de combats nous serviraient de structure pour la tente la nuit et de bâton de marche le jour.

Nous avions trois jours de marche dans la forêt pour atteindre la petite clairière de notre oncle. Sa chaumière se trouvait tout à l'Est de la vallée au pied des grandes montagnes qui nous séparent des cités libres.