Chapitre 23

24.2K 1K 143
                                    

"Elle me ressemble."

J'étais en train de zapper, essayant de trouver quelque chose d'intéressant à regarder à la télé, jusqu'à ce que j'entende Harry parler. La maison était vide, Gemma travaillait de nouveau, et elle nous avait  dit qu'elle rentrerait plus tôt. Zayn faisait sûrement une sieste, et les autres étaient dans le jardin.

Je pouvais sentir l'odeur de la nourriture qui émanait du barbecue dans la maison, Niall avait allumé le barbecue de Gemma, affirmant qu'il savait l'utiliser, et tout le monde était dehors pour profiter du soleil rare à Cheshire. J'étais dehors pendant un certain temps mais j'avais décidé de retourner à l'intérieur pour prendre une douche rapide. Mes cheveux étaient encore un peu humides, mais ils étaient presque secs.

"Quoi ?" Demandai-je, coupant la télévision pour m'asseoir de sorte à ce que je puisse le voir par-dessus le dossier du canapé. Harry était habillé simplement, toujours en noir, qui était la couleur que j'avais l'habitude de voir sur lui. Il regardait par la porte avec une expression pensive, les mains dans les poches.

"Lottie," Dit Harry. "Elle me ressemble."

"Eh bien, c'est ta nièce." Répondis-je. C'était étrange, étrange de penser qu'Harry était oncle. Mais la vérité ne pouvait pas nous échapper, nous savions tous que Gemma était sa sœur, ils ont tous les deux la même mère. Je ne savais pas s'ils avaient le même père, mais les gênes de leur mère étaient évidents. Gemma ne lui ressemblait pas tellement, au lieu d'avoir les cheveux bruns et bouclés, elle avait de long cheveux blonds ondulés, même si je pense qu'elle les avaient teint parce que je pouvais voir des racines brunes repousser. Elle avait des fossettes, mais elles étaient beaucoup plus petites que celles d'Harry. Et ses yeux n'étaient pas d'une couleur émeraude comme Harry mais brun.

Or Lottie ressemblait beaucoup à Harry.

Ils avaient tous les deux les cheveux brun et bouclés et les yeux verts. Et Lottie avait de grandes fossettes quand elle souriait, qui semblaient illuminer son visage enfantin.

"Ma nièce." Répéta tranquillement Harry. "J'ai une nièce."

"Tu as une sœur." Ajoutai-je, me levant du canapé. Il fixait le sol maintenant, mordant l'intérieur de sa joue.

"Je ne comprends pas." Marmonna Harry. "Ma mère est partie parce qu'elle le devait, et mon père m'a dit qu'elle était morte. Elle n'aurait pas pu mourir si elle avait Gemma, non ?" Il me regarda, visiblement troublé. Il y avait des trous dans toute la théorie de son père.

Mais je pouvais facilement voir la vérité.

"Daryl t'a menti." Lui dis-je doucement. "Il t'a dit ça pour s'assurer que tu n'allais pas essayer de retrouver ta mère."

Le visage d'Harry s'assombrit instantanément au nom de son père. "Ouais. Ça sonne bien comme le genre de chose qu'il aurait fait."

"Tu ne trouves pas ça bien ?" Demandai-je, tendant la main pour saisir la sienne, la tirant de sa poche. Ses yeux émeraude regardaient mes doigts, beaucoup plus pâles et plus minces que les siens, les entrelaçant. Je le serrais fermement, attendant qu'il me regarde de nouveau dans les yeux. "Tu as une famille, Harry." Lui souris-je, il n'avait pas idée de l'importance d'une famille.
Pour moi, j'avais appris l'importance d'une famille. Je n'avais pas parlé à mes parents depuis des mois, depuis que j'avais quitté les Etats-Unis pour 'voir le monde'. Ils m'avaient dit que je ne serais plus rien pour eux si je partais, car  ils voulaient que j'aille à l'Université pour devenir médecin. J'avais volontairement désobéi à leurs plans, avec l'intention de partir et de voir ce que je pouvais voir. Pour eux, c'était la honte ultime, car ils avaient passé tant d'années à essayer de me préparer pour quelque chose que je n'avais jamais voulu faire.

Et je ne pouvais pas me mentir et dire que je détestais mes parents. Je ne pouvais pas mentir et dire qu'ils ne me manquaient pas. Ils étaient la plupart du temps détachés et froids, mais ils m'aimaient quand-même. Ils avaient probablement peur de me perdre. Mais ils n'avaient pas eu l'obligation de me dire que je ne serais plus rien pour eux.

Ainsi, le simple fait qu'Harry ait encore une sœur et une nièce étaient de bonnes nouvelles. Si seulement je n'avais pas été enfant unique, j'aurais eut quelqu'un d'autre pour moi quand il n'y avait plus personne.

Mais Louis lui-même avait dit que la famille venait toujours en premier.

Harry me regardait avec une expression que je n'avais jamais vu avant, ses yeux étaient chaleureux, et le regard qu'il me donnait me fit rougir et mon cœur s'arrêta dans ma poitrine.

Je t'aime.

Je regardais ses lèvres de près, attendant finalement qu'il le dise, qu'il retourne mes sentiments. Je savais qu'il ressentait la même chose. Harry venait de passer toute sa vie à bousculer et à cacher ses sentiments pour devenir presque insensible, mais je sentais qu'il était finalement redevenu un être humain normal, avec des émotions normales.

Et puis tout à coup, la porte de la véranda s'ouvrit bruyamment, la porte frappant le côté de ma tête et me faisant pousser un petit cri de douleur. Je relâchai la main d'Harry pour l'amener sur ma tête, entendant instantanément Liam parler, mais s'arrêter quand il vit que j'étais blessée.

"Lottie veut que tu - merde, ça va ? Je ne t'ai même pas vu." Se précipita Liam.

"La prochaine fois que  tu ouvres cette putain de porte regarde si il y a quelqu'un." Dit sèchement Harry, sa voix soudainement furieuse. Je me raidis au ton de sa voix, même si je me calmer quand ses doigts tirèrent doucement mes mains de ma tête. Je pouvais voir ses yeux m'examinait de près, inquiet de voir si j'étais blessée ou non.

"Elle a besoin de glace ?" Demanda Liam.

"Non," Répondit Harry, plus calme. "Elle va bien."

La porte se referma, nous laissant seuls, et honnêtement ça ne faisait pas si mal que ça. Tout ce que je ressentais était un léger mal de tête, mais rien de grave, pas autant que de se faire tirer une balle dans la cuisse.

"Ça va ?" Demanda doucement Harry.

"Oui." Répondis-je, en souriant faiblement. "J'ai connu bien pire."

"T'es sûre ? Je peux aller te chercher de la glace." Insista Harry. "Tu sais quoi, je vais chercher de la glace. Je ne sais pas si la porte t'a frappé fort, si c'est le cas, tu pourrais avoir une commotion cérébrale... En fait, je pense que ce serait mieux si on allait voir Louis pour-"

Je ris un peu au fait qu'il parlait si vite, tendant la main pour le stopper quand il ouvrait la porte de la véranda. "Je vais bien."

Il s'arrêta de parler, ses yeux me regardant une fois de plus. Il avait l'air suspicieux. "T'es sûre ?"

"Pourquoi devrais-je mentir à ce sujet ?" Je ris de nouveau, saisissant sa main. "Viens, on va voir ce que font les autres."

La lumière du soleil était bien, la température chaude réchauffant instantanément ma peau. Il n'y avait pas un seul nuage dans le ciel, et pas un seul coup de vent. L'herbe verte avait l'air proprement coupé et entretenue, il y avait une balançoire, et Lottie était actuellement poussée par Eleanor. Louis fumait une cigarette, assis sur l'une des chaises de jardin avec Liam qui était assis à côté de lui, et Niall s'occupait des hamburgers.

La scène avait l'air tellement ordinaire, ça avait juste l'air d'un rassemblement de famille. Il n'y avait pas une seule trace indiquant que ces garçons appartenaient à un gang, sauf si on voyait les cicatrices sur le torse d'Harry.

"Louis," Appela Harry. "Tu peux venir voir la tête de Claire ? Elle s'est pris un coup de porte."

"Bien sûr, mec." Répondit Louis, éteignant sa cigarette. Je jetai un coup d'œil à Harry, sur le point de protester jusqu'à ce qu'il me lance un regard pour me faire taire.

Très bien, alors.

Les doigts de Louis vérifièrent mon front, poussant doucement ma tête en arrière afin qu'il puisse examiner de près mon front.

"Elle n'a rien de cassé." Observa Louis. Je pouvais sentir la cigarette dans son souffle, et j'avais l'impression que j'allais tousser. "Et elle n'a pas de bosse. Elle va bien." Louis me lança un rapide sourire avant de fouiller dans sa poche une autre cigarette, en offrant une à Harry.

Je ne savais pas qu'Harry fumait. Il s'était mis en colère quand j'étais bourrée, mais je suppose que les cigarettes n'avaient pas le même effet parce qu'Harry accepta avec désinvolture, attendant que Louis allume le bout de sa clope avant d'allumer la sienne.

"T'en veux une ?" Me demanda Louis, pour être poli.

J'étais sur le point de lui dire que je ne fumais pas, mais Harry fut plus rapide.

"Non." Intervint Harry nonchalamment. "Elle ne fume pas."

"Et si je te disais que je fume ?" Ripostai-je, en levant un sourcil.

"Eh bien, tu ne fumeras plus." Répondit fermement Harry, me regardant. Je n'avais jamais été attirée par un gars qui fume ou prend de la drogue, je trouvais ça dégoûtant. Mais pour une raison quelconque, voir une cigarette pendre mollement au bout des lèvres d'Harry, en voyant de la fumée sortir de ses narines, il avait l'air... très attrayant pour moi. Il ne sentait pas bon, du tout, mais il était vraiment canon.

"Et si je veux fumer ?" Demandai-je, plus calme cette fois.

"Claire, tu ne fumes pas." Décida Harry, prenant la cigarette d'entre ses lèvres pour expirer lentement la fumée qui tourbillonna dans l'air.

Je laissais échapper un petit rire en lui arrachant sa cigarette des mains, reculant quand ses yeux se plissèrent.

"Dans ce cas, tu ne fumes pas non plus." Répondis-je le cœur léger. La météo de la journée me rendait de bonne humeur, je n'étais pas sérieuse.

Harry pouvais voir clairement, mais il vint vers moi, ses yeux me regardant de la même manière mais ses lèvres essayant de retenir un sourire.

"Claire." Protesta Harry, tendant la main. Je reculai, l'herbe me chatouillant.

Je rapprochai la cigarette de plus près, la reniflant légèrement, et je retins un mouvement de recul à l'odeur amer et puissante.

"Bon sang, Claire. Tu ne fumes pas." Explosa Harry en me voyant renifler. Mais je l'avais fait pas pur curiosité, je n'étais pas réellement intéressée pour fumer.

"Tu ne peux pas me dire quoi faire." Répondis-je d'une voix chantante, laissant échapper un rire bruyant quand il me suivit dans l'herbe, plissant les yeux quand je m'éloignai.

"Je vais te dire quoi faire." Répondit Harry.

"Alors je n'écouterais pas." Je ramenais la cigarette près de mes lèvres, et Harry se jeta vers moi, son corps plus grand dominant facilement le mien. Il saisit mes poignets dans une main, faisant glisser la cigarette avec l'autre, et j'essayai de me libérer mais mes pieds glissèrent sur l'herbe. Je suppose que je n'étais pas habituée à marcher sur de l'herbe, contrairement à la moquette ou le parquet.

Donc je tombais sur le sol, mon souffle se coupant dans ma poitrine. Je frappai l'herbe, donc ça ne me fit pas mal du tout, mais le visage d'Harry me regardait stupéfait, inquiet en me voyant allongée sous lui.

"Merde, ça va ?" Me demanda-t-il instantanément, se penchant en avant pour me tirer vers le haut. J'éclatai simplement de rire, j'attrapai sa main et le tirai vers le bas avec au-dessus de moi. "Putain." Grogna Harry un peu, allongé entre mes jambes avec sa poitrine contre la mienne, sa tête me regardant.

C'est alors que j'oubliai tout le monde autour de nous. Tout comme avant, je me sentais comme s'il n'y avait que moi et Harry.

Rien d'autre n'avait d'importance.

"Pourquoi tu ne m'écoutes jamais, putain ?" Marmonna Harry, irrité. "Tu vas finir par te blesser."

"Je vais bien." Insistai-je. "Je ne suis pas blessée, du tout. Et je ne faisais que jouer avec toi, Harry."

Harry marqua une pause après ce que j'avais dit, et il se mit à sourire lentement, ses fossettes se faisant proéminentes.

"Je connais d'autre façon de jouer avec toi." Il murmura la voix rauque. Il souriait maintenant, effrontément, ses lèvres se penchèrent plus près des miennes. Mon rire cessa instantanément, mon sourire disparaissant quand je le vis si près de moi.

"Non Harry." Je protestai doucement, mes joues rougissant. Lottie n'était qu'à quelques mètres de nous, et je fus arracher à notre petit monde, me souvenant que Louis et tous les autres nous regardaient.

"Embrasse-moi Claire," Dit Harry, ses yeux regardant mes lèvres. 

"Lottie est là, je ne peux-"

"-Juste un baiser." Harry se rapprocha. Je pouvais sentir son souffle chaud s'écraser sur mes lèvres, les câlinant de manière enivrante.

Je pressai rapidement un chaste baiser sur les lèvres d'Harry, me sentant timide sous la façon dont il me regardait. Et quand je me retirai, ses fossettes étaient visibles, car il souriant triomphalement.

"Bonne fille." Il se retira de sur moi, me tirant par la même occasion. Je me retournai pour voir que Lottie essayait de se balancer toute seule, Eleanor n'était plus là maintenant. Elle était assise et parlait avec Louis. Elle portait de grande lunettes de soleil qui voilaient ses yeux bruns, et ses cheveux chocolats étaient tirés en arrière dans une queue de cheval décontractée.

"Lottie," Dis-je, "Tu veux qu'Harry te pousse sur la balançoire ?" Je ne pouvais pas ignorer la chance de voir Harry interagir avec elle, c'était trop beau pour que je laisse passer ça.

Lottie leva les yeux quand son nom fut appelé. Aujourd'hui, elle portait une robe rose pâle, pieds nus -je ne pense pas que Gemma aimerait ça-, et elle devint silencieuse quand elle vit Harry.

Mais néanmoins, elle hocha la tête, soudainement timide et renfermée.

Harry me lança un regard, se demandant pourquoi j'avais fait ça, et je le poussai subtilement.

"Vas-y !" Murmurai-je, me dirigeant vers le porche. Louis et Eleanor se turent en voyant Harry marcher jusqu'à la balançoire, ses mains étaient dans ses poches, montrant clairement qu'il était mal à l'aise, et Niall nous dit qu'il devait aller aux toilettes et qu'il serait de retour avant de se précipiter à l'intérieur de la maison. Je tirai une chaise de jardin et m'assis, croisant les jambes. Liam se dirigea vers le barbecue pour s'occuper de la cuisson pendant que Niall n'était pas là.

Harry dit quelque chose à Lottie, dans un marmonnement -je ne savais pas ce qu'il disait, mais Lottie hocha simplement la tête en réponse. Il se tenait derrière elle, en poussant doucement son dos, le visage de toute évidence inconfortable, en essayant de ne pas la pousser trop fort. Je ris de la façon dont il avait l'air concentré, c'était comme s'il essayait de comprendre ce qu'il faisait.

Normalement Harry était toujours confiant et sûr de lui mais quand il s'agissait de Lottie, c'était tout le contraire. 

Ce que je trouvais très amusant.


Le visage de Lottie s'éclaira d'un sourire aussitôt que Harry avait atteins la bonne hauteur, ses jambes courtes se balançaient dans les airs.
 
"Lottie ressemble tellement à Harry." Observa-Eleanor.
 
"C'est vrai." Acquiesça-Louis.
 
Et bientôt, le son mélodieux du doux rire de Lottie retentissait partout dans le jardin. Le son du rire d'un enfant était sans doute l'une des plus belle chose au monde — c'est tellement innocent. Je regardai attentivement Harry alors qu'il continuait de pousser Lottie sur la balançoire; il avait été  peu sûr et prudent au début, mais quand elle avait commencé à rire, je pouvais dire qu'il se relaxa immédiatement.
 
Et bientôt, je pouvais voir un petit sourire se dessiner sur ses lèvres. Ce sourire s'élargit quand il entendit la petite fille rire plus fort.
 
Il aimait le son du rire de Lottie.
 
Et franchement, je crois que Harry était de plus en plus attaché à Lottie.
 
 
 
 
GEMMA POV
 
 
 
"Harry," Dis-je, seulement quelques minutes après minuit. Je venais à peine de réussir à coucher Lottie. Elle était toujours réticente à aller dormir en ce moment. Avant, elle se couchait vers 9 heures, au plus tard 10. Maintenant, c'était un combat de la coucher à minuit. 
 
Harry était allongé sur le fauteuil avec Louis et Liam assis en face de lui. On aurait dit qu'ils étaient entrain de parler de quelque chose, mais je savais que c'était plus important.
 
"J'ai besoin de te parler." Dis-je. Je n'allais pas prendre 'non' pour réponse.
 
Il fallait qu'il voit ça.
 
"Ça peut pas attendre ?" Demanda-Harry. "Nous sommes au milieu d'une conversation très importante."


"Ça ne peut pas attendre." Répondis-je fermement, en croisant mes bras sur ma poitrine.
 
"Vas-y," Grommela-Louis. "Va voir ce qu'elle veut."


Je le fit taire en lui lançant un regard noir. Louis n'avait pas sa langue dans sa poche; toujours à balancer des remarques mais je savais qu'il n'était pas méchant.
 
"Qu'est-ce que tu veux ?" Demanda-Harry, manifestement réticent à discuter. Je n'avais pas beaucoup parlé avec Harry, surtout parce que je travaillais la plupart du temps, mais je n'avais pas pu m'empêcher de remarquer combien il ressemblait à ma mère.
 
Il avait ses cheveux bouclés et ses yeux verts. C'était comme s'il était une version masculine de ma maman, bien que son côté sombre n'était de toute évidence pas de son côté de la famille.
 
"Viens avec moi."


Il y avait une fine chaîne accrochée à la porte du grenier et je tirai dessus, laissant l'échelle glisser vers le bas. L'odeur de renfermé me frappa en plein visage, mais je m'en fichais.
 
Harry devait absolument voir ça.
 
Tout ça avait un sens maintenant.
 
J'avais l'habitude de monter dans le grenier lorsque j'étais enfant pour jouer avec toutes sortes de choses que ma mère conservait. J'avais trouvé certains revues de son adolescence, des robes et autre babioles. Mais j'avais aussi trouvé cette boîte avec écrit dessus Harry Styles alors que je n'avais jamais rencontré de Harry Styles avant.
 
La boîte était scotchée solidement fermée, et l'écriture était peu soignée. Mais je ne l'avais jamais ouverte, quelque chose m'en avait toujours éloigné. 
 
Harry marchait lentement derrière moi, la tête légèrement baissée car il était trop grand pour tenir debout. Je m'assis sur un vieux lit, tirant sur la boîte cachée dessous. Harry  s'assit lentement, ses yeux verts regardant autour de lui en silence, jusqu'à ce qu'ils lisent ce qui est écrit sur la boîte.
 
Il vit son nom, et instantanément il sembla beaucoup plus intéressé.
 
"Je t'avais dit que c'était important." Dis-je doucement. Je sentais les larmes monter, venir ici me rappelait beaucoup ma mère. J'essuyai mes yeux rapidement et me concentrai sur Harry qui sortit un couteau de poche et déchira facilement le scotch. 
 
Il hésita, regardant dans la boîte, avant de me regarder.
 
"Vas-y," Murmurai-je, "Ouvre-la." J'étais aussi curieuse que lui de voir ce qui était à l'intérieur.
 
Il ouvrit la boîte, et il n'y trouva qu'une cassette vidéo. Il n'y avait aucun mot écrit dessus.
 
"J'ai toujours senti que ma mère, notre mère, avait une double vie." Expliquai-je calmement. Ma gorge était serrée et je regardai autour de moi voyant quelques unes de ses affaires. C'était vraiment très dur pour moi d'être ici. Mais j'avais pensé qu'il était de mon devoir de montrer ça à Harry. Il m'écoutait, s'accrochant presque  à ce que je disais, et il pris soigneusement la cassette pour l'examiner de près. "Elle ne m'a jamais parlé de mon père. Je lui ai demandé quelques fois; je voulais savoir qui il était mais elle m'a toujours dit que c'était mieux si je ne le savais pas. Tu n'as aucune idée de combien ça m'a tué de savoir que j'avais un père mais que je n'allais jamais le rencontrer." Je ris sèchement en essuyant mes yeux encore une fois.
 
"Je n'en connaissais pas beaucoup sur son passé." Continuai-je. "Elle ne parlait jamais d'elle. Elle a mentionné une fois Mamie, quelque chose sur comment elle lui a enseigné comment lire quand elle était enfant. Mais c'était l'une des personnes les plus gentilles au monde, je l'aimais plus que tout." Je pouvais me rappeler de la voix de ma mère, l'apaisement que je ressentais chaque fois qu'elle parlait.
 
Mais je savais que quelque chose se tramait; je savais qu'elle cachait quelque chose.
 
"J'ai vu les cicatrices qu'elle avait," Dis-je la voix tremblante. Comment une femme aussi gentille et aimante qu'elle avait put avoir un horrible passé ? "Je savais qu'elle me cachait quelque chose, mais elle a refusé de me dire quoi que ce soit jusqu'à sa mort. Elle m'a dit qu'il était tellement mieux pour moi de ne rien savoir. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir trahie. Je veux dire, c'était mon père. Peut-être qu'elle ne l'aimait pas, mais j'avais le droit de savoir qui il était, de le rencontrer au moins." Je pouvais voir les sourcils de Harry se froncer et sa mâchoire se serrer.
 
"Elle l'a fait pour te protéger." Dit-Harry tranquillement.
 
Donc Harry et moi avions le même père.


"M-mais c'est mon père !" Protestai-je. Les larmes coulaient maintenant sur le long mes joues. "Tu ne comprends pas, toute ma vie, j'ai vécu sans savoir qui était mon père."
 
"Elle a eut raison." Insista-Harry, plus fermement. "C'est mieux que tu ne le saches pas."
 
"Pourquoi ? Mon père était une horrible personne ?"


"Mon père-erm, notre père," Dit Harry calmement, se corrigeant lui-même, "C'était un connard. Je ne peux pas penser à un meilleur mot pour le décrire. Je ne sais pas comment maman l'a rencontré. Mais je me souviens qu'il lui faisait du mal quand j'étais enfant. Il buvait beaucoup, et il était dans un gang."


"Un gang ?" Soufflai-je.
 
"Oui, un gang." Harry semblait tendu maintenant. "Il m'a dit que maman était partie et qu'elle est décédée peu de temps après. Je suppose qu'il m'a dit ça pour que je n'aille pas à sa recherche."
 
"Elle venait certainement d'apprendre qu'elle était enceinte...de moi. C'est pourquoi elle s'est enfuie."


Elle  avait laissé Harry pour me protéger.


"Elle m'a laissé avec ce fils de pute," Marmonna-Harry durement. Ses yeux semblaient plus vert que dans mon souvenir, et ils avaient l'air de briller d'émotion.
 
"Est-ce qu'il te faisait du mal ?" Demandai-je doucement et prudemment.
 
"Non, il n'a jamais levé la main sur moi." Répondit-Harry. "Il m'a demandé de rejoindre son gang, mais je ne voulais pas. J'ai commencé mon propre gang, on l'a appelé One Direction." Ses yeux rencontrèrent les miens, et ils étaient sombres et grouillant d'horribles souvenirs. "Nous avions pratiquement le contrôle de tout Londres, Gemma."


Je me figeai à cette nouvelle information. J'avais toujours su qu'ils avaient un style de vie étrange mais un gang ?
 
C'était quelque chose d'entièrement différent.
 
Je savais que Harry était bouleversé, j'étais bouleversé aussi.
 
Mais honnêtement ?
 
J'étais heureuse de voir que j'avais un frère plus âgé. J'étais tellement heureuse que j'avais quelqu'un dans ma famille. Il avait peut-être fait partie d'un gang, mais c'était mon frère, et j'étais sa sœur.
 
Et rien ne pourra jamais changer ça.
 
"Je m'en fiche," Dis-je, souriant malgré les larmes. "Je suis juste...je ne sais pas, je suis heureuse d'avoir un grand frère."
 
Ses yeux s'adoucirent à ce que je dis et ses mains se détendirent. Il ne répondit pas mais il semblait plus calme.
 
"Tu as vécu tellement de choses." Murmurai-je. "Mais... je suis là pour toi maintenant, d'accord ? Je ne vais pas te juger en fonction de ton passé. Je juges toujours les gens en fonction de leurs actions présentes. Et d'après ce que j'ai vu, tu es un gars super."
 
Je laissai échapper un soupir, sentant un poids quitter ma poitrine. Je jetai un coup d'œil autour de moi, et je vis une photo de moi et ma mère sur la commode. Je la pris et la montrai à Harry.
 
"C'était moi lorsque j'avais 10 ans." Expliquai-je calmement.
 
"Quand est-elle morte ?" Demanda- Harry demande discrètement, sa voix légèrement tendue.
 
Je déglutis difficilement. "Juste l'année dernière."


"L'an dernier ?" Répéta-Harry, croisant mon regard. "Juste l'année dernière ?"


Je hochai la tête.
 
"Je sais que ça semble irréaliste et cliché, mais elle est allée se coucher une nuit, et quand j'ai essayé de la réveiller le lendemain matin, elle ne s'est tout simplement pas réveiller. Ils ont dit qu'elle avait du avoir une crise cardiaque."


Harry posa la photo, ses lèvres serrées dans ce qui ressemblait à une grimace. Ses yeux étaient en évitant, je sentais qu'il était sur le point de pleurer comme moi, je pouvais le voir dans ses yeux, par la façon dont sa mâchoire était tellement crispée. Et honnêtement, je me sentais mal pour lui. Au moins j'avais grandi avec ma mère, qui était la plus belle femme que j'avais jamais connu.
Harry avait dû grandir avec notre père...qui avait la réputation, selon lui, d'être un total connard.
 
"Je me fiche que tu sois dans un gang." Lui répétai-je, avant de le prendre dans mes bras. Son corps se pencha vers moi, ses bras m'entourant et je le sentis inspirer fortement. "Peu importe qui tu étais, tu resteras toujours mon frère."
 
Mon frère.


"Putain." Murmura-t-il, et c'est ce moment que je sentis sa poitrine trembler. Je savais qu'il était en larmes. Il n'était pas bruyant, pas comme je l'avais été, mais je pouvais sentir mon épaule se mouiller de ses larmes. Je m'accrochait à lui, sanglotant plus fort que lui. Et nous restâmes assis en pleurant dans les bras l'un de autre.
 
Nous aurions dû être présent l'un pour l'autre depuis longtemps.
 
Tout aurait été tellement différent...
 
Mais les choses s'étaient passé différemment et on ne pouvait pas changer le passé.
 
Après quelques minutes, je mis fin au câlin. Les yeux de Harry étaient encore rouges, mais sans larmes. Il semblait embarrassé maintenant, probablement parce que je l'avais vu pleurer.
 
Ainsi, pour alléger l'atmosphère, je lui dis, "Lottie te ressemble tellement."


"Ouais, on me l'a déjà dit." Répondit-il, la voix enrouée.
 
"Son anniversaire est dans quelques semaines. Elle veut faire une grande fête, mais je pense que je vais juste faire ça ici, tu sais ?" Je n'avais pas les moyens de faire mieux.
 
"Où est son père ?" Demanda-Harry.
 
J'hésitai, "Il est probablement en voyage d'affaires ou en croisière quelque part. Il m'a envoyé un message il y a quelques jours pour me demander s'il pouvait voir Lottie le jour de son anniversaire. Il vient toujours la voir pendant les vacances."
 
Les mains de Harry se serrèrent en poings à nouveau. "Uniquement pendant les vacances ?"
 
"Ouais. Nous, euh, sommes sorti ensemble pendant quelques années." Expliquai-je. "Les gens avaient l'habitude de toujours nous dire que nous étions le couple parfait. Mais...je suis tombée enceinte, et il ne voulait pas d'enfant."
 
"Il t'a donc quitté ?" Demanda-Harry fortement.
 
"Je lui ai dit de partir. Je lui ai dit que si il ne voulait pas être père, je n'allais pas le forcer à le devenir." 
 
"Il vaut mieux pour lui qu'il ne vienne pas à la fête alors." Murmura-t-il. "Je vais le tuer."
 
"Ça va aller, il est préférable qu'il vienne. Lottie est généralement très timide autour de hommes-je n'avais pas encore remarqué ça. Mais son père est la personne qu'elle préfère dans le monde entier. Tu devrais voir son sourire quand elle le voit. La seule chose triste c'est que je sais qu'il ne tient pas vraiment à elle. Il vient la voir seulement parce qu'il se sent coupable."


"Je suis sérieux : il vaut mieux pour lui qu'il ne vienne pas." Avertit-Harry, sérieusement. Ses yeux rencontrèrent les miens et je pouvais voir qu'il ne plaisantait pas.
 
"Je vais le tuer. Ne le laisse pas venir. Je n'ai vraiment pas envie de tuer le père de ma nièce à sa fête d'anniversaire."


"Ecoute, j'ai déjà pensé à ne pas le laisser la voir." Dis-je. "Mais je ne voulais pas qu'elle grandisse comme moi, me demandant toujours qui était mon père. Mais je commence à penser que peut-être que ma mère avait raison... c'est peut-être mieux de ne pas savoir."
 
Les yeux de Harry regardèrent une fois encore le grenier.
 
Je suivis son regard, voyant toutes les affaires de ma mère, tous ces souvenirs... laissés derrière elle.
 
"Certaines choses sont mieux laissées dans le noirs." Murmura-Harry doucement.

------------------------------------------

Je suis tellement désolée. J'ai eu tellement de problèmes que je n'ai pas eu l'envie de traduire.

Unstable (suite de twisted)Where stories live. Discover now