Chapitre 34: Aurore et sentiments

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Caspian était seul. Il se trouvait seul, il se sentait seul. Mais le pire de tout, Nella lui manquait. Il se détestait de ne pas avoir démenti ses accusations dans la serre, mais comment lui avouer que en effet il avait eu peur, mais non pas d'elle, mais pour elle. Il avait tenté bien sur, mais à quoi bon tenter de convaincre un mur qui ne vous entend pas. Il n'en voulait pas le moins du monde à la fée, au contraire, et savait que ses pouvoirs et sa perte de contrôle face aux géants lors de la première bataille n'étaient pas de sa faute, que les circonstances étaient différentes, mais rien ne pouvait effacer ce qu'elle avait fait. Nella était dotée de pouvoirs remarquables, et bien qu'elle les utilisait pour le bien, elle restait toute fois une menace. Une menace ? Le roi, qui alors tournait en rond dans son bureau, se stoppa net à ces pensées. Il se gifla mentalement. Comment pouvait-il ne serait-ce que penser ces mots ? Il ne s'agissait pas de la sorcière blanche mais de Nella, sa promise. Soufflant, il se posa contre son bureau, croisant les bras. Que pouvait-il faire pour améliorer la situation? Il repensa alors au duc, et à leur étreinte dans le couloir et à la colère coulant dans ses veines. Il serra de nouveau les poings, le détestant et se détestant de le détester. Cela avait-il au moins un sens ? Il n'en savait rien, mais il s'était senti si impuissant, si seul et si haineux dans ce couloir, alors que le duc faisait exactement ce que Caspian devrait faire. Être un soutien pour la femme qu'il aime. Mais sa propre bêtise l'avait amené jusque là. Se frottant le front de ses deux doigts, les yeux fermés, il pondéra sur les solutions possibles à leur conflit, il devait communiquer avec elle, sinon il la perdrait. Il se rappela soudain de la fois où Nella doutait de ses pouvoirs et s'était isolée de tous. Il se revit se jeter du balcon dans l'espoir qu'elle le rattrape et elle l'avait fait. Il n'avait pas peur, il n'a pas peur. Il rouvrit les yeux, déterminé. S'il devait se jeter d'une fenêtre une nouvelle fois, il le ferait. Sans hésitation. Il sortit de son bureau, demandant à une personne passante si elle savait où se trouvait Nella, et après avoir reçu l'information qu'elle était au village, il se dépêcha d'y descendre, prêt à la reconquérir.

Une heure plus tard, il se trouvait sur la place du village, confus d'entendre de la musique et des chants. Une foule était rassemblée autour de l'origine du son, et avec un peu d'effort, il se retrouva en face d'une foule dansante, avec en son centre Lydia et Nella, toutes deux dansant et riant, bras dessus, bras dessous. Il se stoppa face à cet étrange scène, mais un sourire se forma sur son visage, voyant la fée rayonner une nouvelle fois. Une troupe de musicien était apparemment en ville pour la journée, et invitait chaque habitant à prendre une pause, pour décompresser et juste vivre l'instant présent. Certains le reconnurent, et donc le saluèrent, mais son regard ne dériva jamais de la figure de Nella, mais son humeur joyeuse se transforma soudain en une mine sombre et déçue, lorsque les deux femmes prirent les mains du duc et l'emmenèrent sur la piste de danse avec elles. Il vit Edward tournoyer Nella, les incitant à rire de nouveau, et la rage de la veille refit surface en Caspian, qui ne pouvait que froncer les sourcils et faire la moue. Il secoua la tête, toute sa détermination lui faisant désormais défaut, et décida de repartir au château, maudissant de nouveau le duc.

Malheureusement pour lui, chaque tentative de la semaine pour parler à Nella fut coupée par le duc, qui en avait fait sa mission de redonner le sourire à la fée pour lui faire oublier son chagrin et sa solitude. Caspian les voyait partout ensemble, tout le temps, parfois en compagnie de Lydia, parfois non. Alors il les regardait de loin, les épaules tombantes, se mordant les lèvres à sang, jusqu'à en avoir assez et se rétracter dans son bureau. Il entreprit de nombreuses réunions, créa de nouveaux projets, tout pour se changer les idées. Mais cela ne fonctionnait qu'un temps. Car le soir dans son lit froid, il se rappelait Nella, et à quel point elle lui manquait.

Au bout de deux semaines, il en avait assez. Il allait récupérer Nella, peu importe que le duc soit présent ou non. Il se leva, s'habilla de sa plus belle chemise, et se lança à la poursuite de sa belle, dans l'espoir de la reconquérir. Il la trouva dans le jardin Est, assise en tailleur, observant le soleil levant. Le ciel était rosé, et les étoiles commençaient à disparaître, laissant le soleil prendre place parmi les cieux, et l'air était frais mais doux, annonçant une belle journée. Le moment était idéal. Elle était seule, le décor était enchanteur. Prenant une grande inspiration, il se donna du courage dans son esprit, et avança doucement vers elle. Pas par pas, son coeur se mit à battre plus fort, mais elle ne bougeait pas. Il aperçut alors de nombreuses petites fleurs poussant directement du sol en quelques secondes, sous son ébahissement. Une nouvelle preuve de la pureté de sa bien aimée. Les fleurs, de toutes sortes, de toutes couleurs, l'entouraient complètement, tandis que ses mains étaient posées sur l'herbe, le regard toujours porté sur lhorizon. Il se stoppa juste derrière elle, attendant qu'elle le remarque, qu'elle se retourne, qu'elle lui envoie un signe, mais rien. Si elle l'avait vu, elle n'en fit aucun commentaire. Elle attendit simplement qu'il fasse le premier pas. Mais tout son discours préparé au préalable s'effaça de son esprit, le laissant dans l'inconnu. Il se mit à paniquer dans sa tête, avant que la main gauche de Nella ne se lève, tapotant le sol à ses cotés. Sans un mot, il s'assit, les mains sur les genoux, se sentant comme un petit garçon de nouveau, comme un adolescent ne sachant prononcer mots devant une fille. Il tourna la tête vers elle, examinant chaque parcelle de son visage illuminé par le soleil orangé, et toute sa nervosité s'évanouit. Il la regardait comme si elle détenait le ciel, les étoiles, le sol, comme si le monde tenait entre ses mains. Puis elle tourna la tête elle aussi, rencontrant le regard pénétrant de Caspian, et le monde s'arrêta de tourner pour quelques instants. Le silence régnait, mais leur yeux en disait long. Le regard du roi était suppliant, désolé, amoureux, et doux. Celui de la fée était compréhensif, désolé, peiné et empli d'amour et de tendresse. Sans se quitter du regard, leur mains se trouvèrent, et ne se lâchèrent plus, tandis que les rayons du soleil passaient entre eux, laissant à un regard extérieur une vision angélique et romantique, presque divine. Une simple larme roulèrent sur leur joue droite respective, laissant les disputes et la solitude de côté, et dans un dernier effort, leur front se rencontrèrent, leur paupières tombèrent, et seul leur respiration et le battement de leur coeur résonnèrent.

- Je t'aime souffla alors le roi, un murmure pour seule destinataire la fée.

Elle se sentit sourire, et serrant sa main, elle réciproqua.

S'éloignant de quelques centimètres, leur yeux se rouvrirent et alors il continua :

- Je ne doute pas de toi, j'ai foi en toi. Je sauterais de nouveau d'une fenêtre pour toi.

- C'était incroyablement stupide.

- Et ça a incroyablement marché. Répliqua t-il sans hésitation, émanant un rire de Nella. Je te le prouverais à chaque instant de ma vie, jusqu'à la fin, si tu veux de moi.

- N'en as tu jamais douté ? Je veux être à tes cotés pour l'éternité.

- Ainsi soit-il, sourit-il grandement, déposant un baiser sur son front.

Il se leva soudainement, une idée merveilleuse dans ses yeux. Lui lançant un regard interrogateur, la fée suivit le pas et se releva elle aussi. Il mit alors la main dans une de ses poches, et lorsqu'il la ressortit, quelque chose tenait dans sa main. Ils baissèrent tous deux les yeux vers l'objet, et l'un sourit, tandis que l'autre, surprise, lâcha un simple « oh ».

- Elle appartenait à ma mère. Commença Caspian.

Il serra l'objet dans sa paume un instant, puis reprit son attention sur Nella, qui ne savait plus quoi dire, le faisait sourire encore plus.

- Et aujourd'hui, elle t'appartient. En fait, elle t'a toujours appartenu et le sera toujours, si tu l'acceptes.

Il prit sa main gauche, et déposa un baiser sur ses doigts, se stoppant sur un en particulier.

- Je veux que tu sois mienne, et je veux être tiens. Je veux pouvoir te prendre dans mes bras la nuit et te présenter à mon bras comme ma reine. Je veux chaque moment que la vie a à nous offrir, pour que chaque instant soit encore plus beau que le précédent. Je te veux toi, tout entière, de ta personnalité à tes pouvoirs à tes petites manies, comme quand tu frottes le bout de ton nez quand tu réfléchis, ou quand tu te mords les lèvres quand tu es nerveuse et que ça me rends fou. Je connais tout de toi, et tu connais tout de moi, alors Nella, dernière fée connue de Narnia, guerrière et protectrice et surtout l'élu de mon coeur, me ferais tu l'incommensurable honneur de devenir ma femme, ma reine, mon tout ? Jusqu'à ce que Aslan nous rappelle au pays et encore après, car une vie ensemble ne sera pas suffisant, je veux toute l'éternité.

Et c'est d'un sourire tremblant et les yeux pétillants de larmes que Nella accepta, avec toute la passion de son coeur, avant de se jeter dans les bras de son futur mari, son roi, son Caspian.

************************************************************************************************************Hello tout le monde!

L'inspiration revient petit à petit, enfin!

Merci d'avoir patienté un petit peu je sais que c'est chiant mais je ne voulais pas vous donner un chapitre qui ne m'aurait pas convenu, et j'espère qu'il vous satisfera!

Comme d'habitude n'hésitez pas à commenter ou me dire si vous voudriez quelque chose en particulier pour les prochains chapitres, j'essaie vraiment de faire quelques chapitres encore avant d'arriver au Passeur d'aurore. :)

Fly with me (Caspian X)Where stories live. Discover now