Fly with me (Caspian X)

chapitre 9: le retour au château

Ils rentrèrent au château le lendemain vers midi, où ils furent accueillis par les telmarins, qui pensaient voir revenir l'armée de leur roi mais furent étonnement ravis de voir leur prince en première ligne. Ils observaient curieusement les narniens, ainsi que ce lion majestueux qui se tenait aux cotés de Caspian et des Pevensie. Nella, bien que nerveuse de se retrouver face à tout ces étrangers, gardait la tête haute et croisa le regard de beaucoup, souriant aux enfants qui pointait du doigt ses ailes. Ils traversèrent la cour avant de s'arrêter devant les portes du palais. De là, le prince monta la première marche et s'adressa à son peuple :

- Cher peuple telmarin, je sais que vous pensiez tous voir revenir le roi Miraz victorieux aujourd'hui. Mais il faut que vous sachiez la vérité sur lui. Il a de cela plusieurs années, il a tué mon père, feu le roi Caspian IX, dans son sommeil. Il a également tenté de m'assassiner la nuit où son fils est né. Tout cela pour pouvoir accéder au trône. Il vous a menti lorsqu'il a dit que j'avais été capturé par les narniens, qu'ils étaient l'ennemi. Ils m'ont au contraire sauvé des hommes de Miraz qui me pourchassaient sans cesse. Et aujourd'hui, après la mort de cet usurpateur causée par un de ses propres seigneurs, je reviens prendre ce qui m'appartient de droit. Et je compte faire régner la paix entre les telmarins et les narniens. Car Narnia appartient avant tout aux narniens. Si cela vous pose un problème, vous avez le droit de quitter ces lieux mais si vous restez, vous promettez en cet instant de les accueillir avec hospitalité et bienveillance. Puisse la grâce d'Aslan ici présent en être témoin.

Il y eut un silence pesant sur l'assemblée, avant qu'un homme ne crie :

- Gloire au roi Caspian !

Un élan d'applaudissements et d'acclamations jaillit de partout, provoquant un sourire aux lèvres du futur roi. On présenta ensuite les rois et reines de l'ancien temps ainsi qu'Aslan lui même aux telmarins, avant de rentrer dans le palais. Une organisation due très vite se mettre en place et une semaine durant, on attribua des chambres aux narniens, on congédia les partisans de Miraz, remplaçant les anciens par des nouveaux venus, et on prépara le couronnement du nouveau roi. Tout le château était en ébullition et les amis prenaient rarement le temps de se parler. Jusqu'à un soir, où après une longue journée de préparation, la veille du couronnement, un diner fût organisé pour les rois et reines, Caspian, Nella, Trompillon et Chasseur-de-truffes, Ripitichip ainsi que quelques autres narniens. Il faisait bon de se retrouver et des rires faisaient échos dans les couloirs, la nourriture et les boissons fusaient à en pleuvoir et des anecdotes et aventures sortaient de leur bouche à tour de rôle.

- Parlez moi de votre monde s'il vous plait, demanda Nella, en buvant une gorgée de son vin.

- Oh et bien nous venons d'un pays qui s'appelle l'Angleterre, et il y a une guerre en ce moment là bas. Nous avons été envoyé dans la campagne pour nous protéger et c'est là que nous avons découvert Narnia ! Commença Lucy, excitée.

- Et puis nous avons l'école obligatoire, intervint Susan, c'est d'ailleurs à la gare, en route pour l'école, que nous nous sommes retrouvés ici.

- La gare ? Questionna Caspian.

- C'est un endroit où on peut prendre le train, qui est une sorte de calèche géante qui peut conduire sans chevaux.

Recevant des regards incompris, elle souffla :

- Ne cherchez pas à comprendre.

- Et là bas nous avons le téléphone, et la radio et tellement d'inventions qui n'existent pas ici ! Edmund prit le relais.

- Oui en fait l'époque de Narnia est passée depuis plusieurs siècles chez nous.

- Télé... quoi ?

- Suis-je le seul à n'y rien comprendre ? Remarqua Ripitchip.

- Sans compter qu'il n'y a plus beaucoup de monarchie dans notre monde. Reprit Susan, tentant de leur évoquer un sujet qu'ils comprendraient.

- Alors qui gouverne ?

- Celui que le peuple élit et il change tout les cinq ans environ.

- Quel drôle de monde, s'émerveilla la fée.

Certains continuèrent la conversation, sauf Nella qui avait remarqué que le futur roi était plongé dans son propre monde, son attention et ses pensées ailleurs. Étant positionnée à sa droite, elle posa délicatement sa main sur son avant bras, le faisant revenir à la réalité dans un léger sursaut.

- Tout va bien ? Demanda t-elle dans un chuchotement.

Fronçant les sourcils, il acquiesça avant de l'exprimer à voix haute :

- Oui oui je réfléchissais voilà tout.

- Vous pensiez à demain ? Devina t-elle.

Il leva les yeux vers elle, constatant qu'elle pouvait voir à travers lui et décida de tout lui révéler, mais se ravisa en sachant qu'ils n'étaient pas seuls. Il passa son regard sur les autres convives, observant si quelqu'un les écoutait et elle comprit alors :

- Voulez vous me montrez les jardins ? Sourit-elle d'un air entendu.

- Avec plaisir mi lady.

Il se leva, offrit son bras à la fée avant de saluer leurs amis, prétendant que la fée avait besoin d'air.

Ils sortirent ensuite de la salle, sous les regards des Pevensie et autres invités, certains souriant en coin, certains confus et d'autres encore complément in-intéressé. Arrivés dans les jardins coté ouest, ils admirèrent les fleurs en silence, avant que le prince ne se confie :

- Je suis anxieux, très anxieux. J'ai peur d'être un mauvais roi, que ce soit pour les telmarins ou les narniens je ne suis pas comme le roi Peter ou le roi Edmund, je ne suis même pas comme mon père ! Je suis juste moi..

Ayant fini son monologue, Nella se plaça devant lui, et lui prit les deux mains, l'obligeant à la regarder dans les yeux.

- Ecoutez moi bien Caspian. Vous serez un très bon roi je n'ai aucun doute là dessus et vous savez pourquoi ? Parce que vous n'êtes ni le roi Peter ni le roi Edmund et vous n'êtes pas non plus votre père. Vous êtes vous. Et croyez moi quand je dis que vous avez toutes les qualités requises pour être roi. Vous êtes généreux, juste, courageux, déterminé, et d'une telle gentillesse ! Vous aimez votre peuple, qu'il soit narnien ou telmarin et vous avez la volonté de bien faire. Il suffit de vous écouter ! Vous êtes tellement anxieux d'être couronné et c'est une bonne chose, car cela veut dire que vous êtes prêt à tout pour que Narnia soit en paix. Je crois en vous et je pense qu'il est temps que vous croyez en vous aussi.

Elle attendit qu'il dise quelque chose mais il ne dit rien. Il resta là, la bouche entre-ouverte, les larmes aux yeux, son regard fixé sur elle. Puis il fit quelque chose que la fée ne s'attendait pas. Il la prit dans ses bras, sa muchant la tête dans son cou avant de chuchoter « merci ». A ces mots, elle ne put que le serrer davantage contre elle, les cheveux du prince lui chatouillant le nez. Ils restèrent ainsi plusieurs minutes, puis, s'étant remis de ses émotions, Caspian la relâcha. Ils avaient tous deux un sourire sur le visage, ainsi qu'un léger rose aux joues, qu'ils décidèrent d'ignorer.

- Promettez moi de rester à mes cotés, implora le futur roi, une once de peur dans la voix.

- Toujours.