Chapitre 40 (2/2)

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Aranel ,Sixième Monde.

Le dernier soldat Stolister s'écroula. Hoang baissa son arme, sourit. Autour de lui, les forces du Seigneur Taihi se congratulaient. Les unités Maagoïs qui les avaient épaulés célébraient elles aussi cette victoire, même si avec un peu plus de retenue. Hoang n'avait pu retenir son admiration, d'ailleurs. Les troupes d'élite impériales méritaient amplement leur réputation.

Sous le commandement du colonel Mihra, et le soutien apporté par Anwa en termes de moyens de transport et de munitions, leurs hommes avaient pu être équipés d'armes de poing, grâce auxquelles ils avaient mis en déroute les Stolisters. Les mineurs avaient été libérés les premiers, et les autres camps de travail d'Aranel étaient désormais démantelés.

Des fumées s'élevaient ça et là, traces des incendies boutés aux camps pour en déloger les soldats ennemis. Pris par surprise et dans la panique, ils avaient été des cibles faciles. Malgré tout, Hoang avait vu plusieurs de ses confrères tomber au combat. Ils n'étaient que des citoyens ordinaires, n'avaient pas les réflexes des soldats entrainés pendant des mois, sinon des années.

D'ailleurs, le Seigneur Taihi, plus loin, affichait un air sombre. Aranel était libérée de l'emprise des Stolisters, au prix d'un lourd tribut. Il faudrait beaucoup de temps pour panser les plaies laissées par ces combats, et rien n'était encore acquis.

Hoang s'approcha de la tente d'état-major montée à la hâte à proximité du camp. Il respirait encore l'odeur âcre de la fumée et avait une grande envie d'avaler un verre d'eau. Quand il eut terminé son rapport, le Seigneur le congédia, se tourna vers le colonel Maagoï Mihra pour lui demander d'établir une transmission en vu d'obtenir de nouveaux ordres.

— Je n'arrive pas à les joindre, s'inquiéta Mihra.

Un bandage serrait son bras droit, ce qui ne l'empêchait pas de pianoter à toute vitesse, le regard rivé vers un écran désespérément vide.

Un bruit assourdissant retentit à l'extérieur ; des cris fusèrent, puis un souffle puissant balaya la tente. Hoang se protégea le visage de son mieux tandis que son coeur accélérait.

L'un des Maagoïs se rua à l'intérieur.

— Colonel ! Il y a plein de vaisseaux Stolisters en vue ! L'une de nos navettes vient d'être pulvérisée !

Hoang pâlit, mais avant que Mihra ne puisse poser une question, une deuxième explosion se fit entendre et la panique submergea le camp.

— Rassemble les hommes, Nyréo. Seigneur Taihi, il faut nous replier vers un endroit plus sûr.

Le Seigneur de la province de Wan acquiesça.

— Je suis d'accord avec vous, colonel. Mais nous n'avons aucun moyen de lutter contre leurs vaisseaux.

— N'abandonnons pas. Nous résisterons jusqu'au bout, quitte à mourir s'il le faut.

Sous l'impulsion de leurs chefs, les rangs se calmèrent, et tandis qu'une unité Maagoï se dévouait pour faire diversion, les hommes abandonnèrent ce qui ne pouvait être emporté rapidement et se replièrent vers leurs véhicules. Sans couverture, ils étaient vulnérables.

La situation était intenable, réalisa Hoang. Il avait survécu aux mines, il avait survécu aux combats pour la libération d'Aranel, mais il doutait de survivre à ce qui allait suivre. La ville d'Oliphis était toute proche ; quelques kilomètres.

Le trajet ne durait pourtant que quelques minutes : il lui parut interminable. Au loin, les explosions retentissaient, de plus en plus nombreuses, de plus en plus proches. Chaque fois, son coeur se serrait davantage. Ho-Kim avisa son air défait, prit sa main dans les siennes. Elle ne dit rien, et il se contenta de resserrer l'étreinte de ses doigts. Quel espoir leur restait-il ?

L'héritage des phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant