Se confier.

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Dans la grande pièce qui faisait office de chambre, une atmosphère un peu plus détendue s'était installée entre Katsuki et Kana. Un très léger sourire prit même place sur le visage du blond lorsqu'il la vit de nouveau porter son collier mais évidemment, il ne lui laissa pas le temps d'apprécier cette très rare scène, il préféra tourner instantanément la tête ne lui laissant apercevoir que l'espace de quelques secondes les légères rougeurs qui trônaient désormais sur ses pommettes. Le voir presque rougir fascinait l'adolescente tant ce n'était pas le genre d'image qu'il dégageait. Cette dualité entre la personne qu'il présentait au monde et celle que Kana croyait être la véritable était tellement phénoménale. La brune en devenait parfois perdue elle même, comme si quelques fois la brume qui entourait constamment son amant s'estompait et qu'elle était autorisée à le voir nettement, sans rien pour déranger sa vue. Mais à peine avait elle eut le temps d'imprimer une image de lui dans son cerveau qu'une brume encore plus épaisse que la précédente envahissait l'atmosphère.

Cette courte réflexion avait distraite Kana durant quelques dizaines de secondes mais lorsqu'elle finit par déposer son regard ailleurs que sur Katsuki, elle ne put s'empêcher de repenser à ce qui la tourmentait. Le blond n'eut pas l'air de le remarquer instantanément ce qui laissa assez de temps au tourbillon de pensées qui soufflait dans son esprit d'aspirer tous les recoins de son âme. Constatant qu'elle était devenue complètement silencieuse, il se tourna vers la jeune fille et put ainsi constater une nouvelle fois l'ampleur des dégâts. Quasiment recroquevillée sur elle même, elle sanglotait silencieusement tandis que sa respiration se bloquait. Heureusement pour lui ou pour elle, il lui était impossible de voir l'expression qui se dessinait sur le visage de l'adolescente, elle avait trop honte pour le regarder. Elle ne pouvait d'ailleurs pas non plus voir l'expression que lui arborait mais l'imaginer lui était déjà amplement suffisant, elle n'avait pas envie de la voir.

-tout ira bien, je suis là. Chuchota t'il alors qu'il posait sa main droite sur le genou de Kana.

Dans ce qui sembla être un réflexe de panique, l'adolescente décala vivement son genou afin que la main du blond ne soit plus en contact avec sa peau. Elle n'eut encore une fois pas besoin de le regarder pour imaginer ce que son visage pouvait exprimer.

-je voulais pas te faire peur, tout va bien.

Pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas besoin de s'excuser, Kana prit sa main et la serra doucement. Les minutes suivantes furent silencieuses, elle ne savait ni quoi dire ni quoi ressentir, elle était tout bonnement incapable de penser clairement. Était elle censée lui faire part de tout ce qui lui venait à l'esprit ? Devait elle lui dire tout ce qui se passait dans sa tête ? Elle avait beau avoir conscience que c'était très probablement ce qu'il souhaitait, elle ne pouvais s'y résoudre et alors que ses pensées hantaient l'esprit de la brune, Katsuki décida que le silence avait assez duré.

-le jour où tu m'as tout raconté, tu m'as dit qu'après ce qui t'était arrivé tes parents t'avaient forcé à ne plus en reparler et qu'après ça t'avais tout oublié, tu te souviens ? Commença t'il. Je suis pas médecin mais peut être que tu fais une espèce de choc post traumatique. Essaya t'il d'expliquer.

Son hypothèse était plutôt plausible, peut être même vraie. Pour tout dire, cette pensée avait même déjà traversée l'esprit de l'adolescente mais ses éventuels problèmes psychologiques étaient bien le dernier sujet sur lequel elle avait envie de s'aventurer avec lui. Elle n'avait déjà pas envie de les aborder avec elle même alors comment en faire part à quelqu'un ?

-tu veux pas qu'on aille manger ? J'ai faim. Mentit Kana, tentant d'avoir l'air un peu plus enthousiaste.

Évidemment, la faim était bien la dernière émotion qu'elle pouvait ressentir mais clore cette discussion devenait presque vital pour elle. Ses mots, ses phrases, ses paroles, elle les sentait autour d'elle comme les barreaux d'une cage l'emprisonnant dans ses pensées. Si elle continuait à penser ou à parler encore trop longtemps elle allait sûrement finir par étouffer.

Cauchemars | Bakugo x ocWhere stories live. Discover now