Cassandre - Et après...

N° 50

Ils viennent d'arriver devant le centre. Pascal se gare et se tourne vers Florence qui n'avait pas prononcé un mot de tout le trajet. Elle penche sa tête en arrière jusqu'à la poser contre l'appuie-tête, ferme les yeux et prend une grande inspiration avant de sortir de la voiture. Roche sait qu'il vaut mieux ne rien dire, surtout pas un "ça va aller", au risque de se prendre les foudres de Cassandre. Comme convenu elle entre seule, Pascal préfère rester en retrait.

Florence franchit la porte d'entrée et balaye la pièce du regard. Soudain elle l'aperçoit et la reconnait immédiatement, elles se ressemblent tellement. Cassandre est fébrile, elle a l'impression que son cœur s'arrête. Ses joues bouillantes et certainement rougies trahissent ses émotions. Elle est incapable de bouger, c'est sa mère qui avance vers elle. Les premiers échanges sont timides, autant avec sa mère qu'avec son frère mais petit à petit ils se détendent tous les trois et l'ambiance devient plus chaleureuse. Heureusement, sa mère n'en est qu'au début de la maladie et sa mémoire à long terme est encore intacte.

Après deux ou trois heures, Florence rejoint Pascal. Elle s'assied dans la voiture avec un immense soupir de soulagement, Roche l'interroge du regard.

Cassandre lui sourit : "Vous avez bien fait d'insister avec Nicky."

Il devine que ça s'est bien passé et comprend qu'elle n'est pas prête à lui en raconter davantage. Elle préfère garder cette rencontre pour elle encore un moment.

Cassandre, très enthousiaste : "Mon frère nous invite à déjeuner. Il veut me présenter sa femme et ses deux filles."

Roche la charrie : "Dans ce cas, je me ferai un plaisir de lui dresser votre portrait !"

Elle secoue la tête en levant les yeux au ciel et esquisse un petit sourire en coin.
L'après-midi a comme un air de fête. Tout le monde est joyeux, les discussions et les anecdotes s'enchainent. Florence et son frère sont curieux d'en apprendre davantage l'un sur l'autre, même s'ils ont l'impression de se connaitre depuis toujours.
Jamais elle n'aurait pensé que cette rencontre se déroule aussi bien !