Chapitre 34

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— Lorenzo et plus court Enzo. Murmura-t-il contre ses cheveux.

Deux heures après l'accouchement, ils restèrent seuls et dans l'angoisse permanente. Azzario avait décidé de détourner Emma en proie à l'affolement. Les yeux clos, des petites larmes coulaient lentement sur ses joues qu'il essuyait instinctivement.

— Enzo Dantes et Nina Dantes, je trouve ça parfait. Murmura-t-elle en venant coller son front maintenant gelé contre le sien.

— Oui, c'est parfait et tu as était parfaite trésoro.

Elle sourit dans l'ombre de ses traits inquiets et inspira difficilement. Elle rouvrit les yeux pour venir rencontrer les siens. Il devait à tout prix cacher sa nervosité et pour cela il plaqua ses lèvres contre les siennes qui s'ouvrirent sans détour.

Puis lentement, il s'y détacha pour plonger son regard dans le sien.

— Tu sais cara, ils doivent faire leur travail et s'assurer que tout va bien.

Elle hocha faiblement de la tête. Azzario se demandait combien de temps il tiendrait encore dans cette chambre. Il désirait bondir à l'extérieur et exiger voir ses enfants. Mais il garda son self-control, persuadé que bientôt il les verrait revenir près d'eux. Pour l'heure, il fallait rassurer sa femme.

— J'ai tellement hâte de les serrer dans mes bras, c'est si douloureux quand ils te sont arrachés si vite.

— Je sais cara, mais tu les as entendus ? C'est pour leur bien, dans quelques minutes, ils seront près de toi.

La jeune femme soupira, loin d'être convaincu. Rien des épreuves qu'elle avait subi ne l'avait arraché de sa beauté. Ses cheveux certes ébouriffés, restaient quand même d'une douceur incroyable. Il les caressa et bientôt ses gestes devinrent machinaux.

Enfin, la porte s'ouvrit, Azzario se redressa et tourna la tête vers Alfredo, qui poussait les deux petits berceaux vers eux. Il retint son souffle, la jeune femme souffla d'émerveillement.

— Ils sont en parfaite santé, et ils avaient hâte de vous voir.

Emma se redressa, en tendit ses mains, pressées qu'on lui donne ses bébés. Elle attendait ce moment depuis tellement longtemps qu'elle avait l'impression qu'on lui avait retirée depuis des jours. Déjà l'odeur de ses petits nouveau-nés emplissait la pièce, elle pouvait facilement les reconnaître à travers la petite paroi transparente.

— Allongez-vous Emma.

Elle s'allongea sans broncher. D'abord, on lui déposa Enzo contre sa poitrine, Emma, émue aux larmes, le contempla en calant son bras contre ses minuscules petites fesses. Quand ce fut au tour de Nina de trouver sa place contre son autre bras, Emma réalisa qu'elle était enfin mère, enfin elle avait sa famille.

— Ils sont si beaux !

Alfredo s'éclipsa, pour les laisser à leur bonheur.

Azzario ne put retenir une larme de bonheur, il relava les yeux vers la jeune femme qui d'un sourire d'attendrissement, touchait la joue de leur petit garçon. Ce dernier leva sa tête et observa sa mère comme s'ils se connaissaient depuis des années. L'émotion qu'il ressentit à ce moment-là n'avait jamais était aussi fort.

— Prends-le Azzario.

Il entoura ses mains autour de son tout petit fils fragile et le cala contre son épaule. Il était si petit qu'il avait peur de le casser. Il observa son visage et y reconnut des traits qui lui étaient familiers.

Les siens. Dont son petit duvet noir sur son petit crâne.

Azzario le quitta un instant des yeux, pour contempler la seconde image devant lui. Emma souriant à leur fille qui avait déjà capturé le doigt de sa mère, les yeux entrouverts.

— Ils sont si beaux cara, tu me donnes tellement.

Quand elle releva ses grands yeux bleus, le désir qui le parcourut pressa toutes les cellules de son corps. Grace à cette femme, il était père, son rêve absolu venait de se réaliser, grâce à elle. Ses années d'horreurs et de souffrance prenaient fin dès aujourd'hui. Il avait ce dont il avait toujours rêvé. Il passait une seconde étape de sa vie. Jamais il n'aurait cru ça un jour possible.

Entre son mariage ridicule, les rumeurs de presse incessantes qui le comparait à un don juan, puis la compassion de ces derniers quand encore on l'avait piégé et maintenant, Azzario était prêt à crier au monde entier ce qu'il avait entre les mains. Seulement une chose commençait à l'inquiétait.

Emma aurait-elle toujours confiance en lui ? Maintenant qu'elle n'était plus captive de sa grossesse ? Allait-elle le voir différemment ? Deviendrait-elle différente ?

Azzario secoua de la tête pour effacer ses terribles questions qui l'empêchaient de savourer son bonheur. Il aurait tout le temps de penser à l'avenir après.

Il embrassa le crâne de son fils puis se place sur le rebord du lit pour observer chaque instant de la belle et magnifique image que se passait devant lui.

— Alors c'est d'accord Enzo et Nina ? Demanda-t-elle les larmes aux yeux.

— Oui, c'est parfait Emma.

Il se pencha pour l'embrasser.

Une infirmière coupa leur baiser en pénétrant dans la chambre.

— Veuillez m'excuser, voulez-vous les nourrir maintenant madame Dantes ?

Emma s'empressa d'agiter sa tête.

Elle l'aida à défaire la chemise de la clinique et posa Nina au creux de sa poitrine. Le bébé trouva le chemin de son sein et s'agrippa à lui.

Cette nouvelle sensation la submergea d'émotions. Enzo fut déposé juste à côté de sa petite sœur.

L'instant était si fort qu'elle garda un sourire figé aux lèvres pendant tout le long de cette scène qu'elle était tant pressée de réaliser.

L'Héritier secret D'azzario Dantes Tome 1 ( Saga des frères Dantes )Donde viven las historias. Descúbrelo ahora