Chapitre 18

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À la faible lueur de la lumière tamisée, Emma ramena les couvertures sur elle, et essuya ses larmes. Ses doigts se refermèrent sur le stylo et la feuille de papier. Jusque-là, elle avait eu le choix. Le choix d'attendre et de trouver le bon moyen de lui dire la vérité. Et aucun des événements récents ne l'avait aidé à se lancer. Elle se souvenait encore de cette ambiance tendue au Palazzo après cet échange qu'elle avait entendu. Emma s'était braquée et elle était partie, en trouvant une lamentable excuse. Une excuse qui lui avait valu une colère de la part de l'homme aussi froide que quand elle l'avait rencontré.

Mais à présent elle n'avait plus le choix.

Même si elle était tentée de fuir le plus loin possible de lui, Emma s'était piégée elle-même en laissant les choses traîner. Elle n'était pas dupe, il n'y avait pas de place pour elle dans cette famille. Mais elle espérait au moins qu'il puisse assumer son rôle et qu'il l'aide.

Emma posa la mine du stylo sur la feuille de papier.

— Tu n'as plus le choix. Murmura-t-elle en écrivant lentement les premières lignes.

Azzario se massa les tempes et inspira bruyamment. Son petit voyage professionnel ne s'était pas passé comme prévu. Il était tellement obsédé par mademoiselle Brok qu'il n'avait pas eu le cœur à travailler.

Il tentait de comprendre pourquoi elle avait pris la fuite. Il était conscient de s'être montré froid avec elle, et il s'en voulait énormément de ne pas réussir à dompter l'énorme douleur qui était en lui et qui avait tendance à parler pour lui.

— Anita ? Appela-t-il quand il la vit passer devant la porte de son bureau.

— Oui monsieur ?

Elle pénétra dans le bureau les mains derrière le dos.

— Comment fait-on pour séduire une femme qui ne veut pas de vous ? Demanda-t-il péniblement traversé par l'échec...

Évidemment, Anita lui décrocha un regard surpris.

— Et bien mon mari m'a offert des fleurs la première fois et un dîner.

Azzario demeura pensif.

— Et comment fait-on pour séduire une femme enceinte ?

— On rajoute une boite de chocolats, on la couvre d'un regard protecteur, je suppose. Répliqua-t-elle avec un sourire en coin.

— Ouvrez votre cœur. Rajouta-t-elle.

Azzario poussa un juron.

— Faudrait-il déjà qu'il fonctionne pour l'ouvrir.

— Si vous cherchez en vous un moyen de la séduire, c'est qu'il doit être ouvert quelque part Signore.

Il se passa une main nerveuse sur son visage puis se redressa instantanément sur son fauteuil.

— Anita, est-ce que...est-ce je vous traite bien ? Ai-je déjà été horrible avec vous ? Suis-je un monstre ? Demanda-t-il d'une voix triste au souvenir de son comportement horrible et impardonnable qu'il avait eu avec Emma.

— Vous êtes l'homme le plus torturé que je puisse connaître, je vous ai vu passer par tant d'épreuves. Mais en aucun cas vous m'avez mal traité bien au contraire signore, grâce à vous je peux chaque mois avec mon mari mettre de côté pour l'avenir de nos fils.

Azzario sourit faiblement en croisant ses mains, le regard posé sur son bureau.

Il se souvenait parfaitement de la présence agréable et rassurante d'Anita. Elle l'avait beaucoup aidé.

— Je regrette amèrement d'avoir été aussi méprisant avec mademoiselle Brok. Murmura-t-il en colère contre lui-même.

— Je suis sûre que ça va s'arranger signore.

Azzario ferma les yeux avant qu'Anita ne reprenne la parole.

— Et puis je pense que ce que votre mère a dit n'a pas arrangé la situation.

Il releva les yeux en fronçant des sourcils.

— De quoi parlez-vous Anita ?

Elle s'avança près du bureau.

— Et bien le jour où mademoiselle Brok est partie, je suis passé dans le couloir pour remettre vos chemises propres dans votre chambre et mademoiselle Brok s'y trouvait, vous étiez en train de hurler contre votre mère et elle a dit de vilaines choses sur mademoiselle Brok.

Elle marqua une triste pause en secouant de la tête.

— J'ai bien peur qu'elle ait tout entendu.

Azzario frappa du poing sur son bureau en poussant un juron entre ses dents.

Anita garda le silence alors qu'il s'était levé d'un bond pour arpenter la pièce d'un pas furieux.

Voilà pourquoi elle était partie, pourquoi elle avait fui !

Les paroles impardonnables de sa mère à propos d'elle l'avaient fait fuir et il aurait pu éviter ça, s'il avait deviné plus vite. N'avait-elle pas reculé brutalement quand il avait tenté de la retenir ? Son regard farouche à son égard, ses mains posées sur son ventre pour éviter toutes approches de sa part ?

— Mais je suis certaine que mademoiselle Brok ne vous en veut pas, hier matin elle est passée pour vous remettre une lettre, je l'ai posé sur votre bureau avec votre courrier.

Azzario la dévisagea en silence et d'un pas vif fut devant son bureau pour trier les tas de lettres à la recherche de la sienne tandis que silencieusement Anita s'était éclipsée.

L'Héritier secret D'azzario Dantes Tome 1 ( Saga des frères Dantes )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant