Chapitre 21

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Plus tard dans l'après-midi, Emma s'était endormie, épuisée par les récents événements. Il l'avait laissée seule, pour se remettre de son chagrin. Quand elle se leva un peu trop vite, monsieur Dantes en personne et sortie de nulle part attrapa sa taille et la fit asseoir délicatement sur le lit.

— Doucement...

Emma devint pâle comme un linge et dut s'efforcer de dompter les battements de son cœur qui devenaient erratiques à chaque fois qu'il se trouvait tout proche d'elle.

— Merci infiniment. Parvint-elle à dire en essuyant son visage.

— Tu as dormi si longtemps que je commençais à m'inquiéter.

Elle dut combattre ses émotions quand il posa sa main sur la sienne.

— Je n'ai pas dormi la nuit dernière. Confia-t-elle en retenant un bâillement.

— Moi non plus.

Elle se remémora sa nuit blanche, et les cauchemars qu'elle refusait de faire. Voilà pourquoi elle n'avait eu la force de trouver le sommeil.

— Est-ce que tu as réfléchi ? Demanda-t-il à mi-voix

Comment ne pas y réfléchir après ce trajet en voiture dans lequel il lui avait fait la promesse de la rendre heureuse, de veiller sur elle...

Il l'avait suivi jusqu'au lit, les mains tremblantes de rage, mêlée à de l'inquiétude, et Emma en avait été bouleversée.

— Emma ?

Elle cligna des yeux plusieurs fois avant de revenir à la réalité.

Elle se leva pour aller jusqu'à la fenêtre qui donnait sur le parc et entoura ses bras en se frottant les épaules.

Il la rejoignit immédiatement.

— Porter mes enfants te dégoûte à ce point ?

Elle se retourna violemment en frissonnant.

Des mots, des tas de mots se bousculèrent dans sa bouche, mais aucun ne pourrait évoquer une pareille pensée.

— Non jamais je ne pourrais dire ça...je sais simplement que je n'ai et n'aurai jamais une place ici dans votre famille.

— Les paroles de ma mère étaient impardonnable Emma et je suis désolé que tu aies dû entendre ça.

Elle ferma les yeux quand il appliqua ses mains contre ses épaules.

La chaleur tiède de l'homme s'empara de la sienne.

— Pense à nos enfants laisse-moi une chance de te montrer.

Il l'obligea à se retourner.

Il se pencha et l'embrassa furtivement puis se redressa pour juger sa réaction. Emma se pinça les lèvres pour toute réponse et agrippa le tissu de sa robe. Il l'embrassa une seconde fois en prenant son visage en coupe. Elle résista une fraction de seconde et entrouvrit ses lèvres.

D'une infinie douceur, il caressa ses lèvres et fit naître en elle quelque chose qu'elle ne sut déterminer. Il était dans la retenue, il se contentait seulement de l'embrasser délicatement alors qu'elle savait lui comme elle qu'il était capable de bien plus.

Il glissa son pouce le long de sa mâchoire, puis sa bouche se posa sur sa joue, laissant sa barbe agacer sa peau.

— Tu ne peux pas nier l'attirance qu'il y a entre nous Emma.

Sa voix était tellement rauque qu'elle ferma les yeux.

Un homme ne pouvait pas la désirer à ce point, pensa-t-elle alors que son corps vigoureux si proche et si musclé était pressé contre le sien provoquant en elle une série de petits frissons.

Il la relâcha, et s'avança près de la fenêtre avec une démarche nonchalante qui dénotait une puissance qui la rendit nerveuse.

Un jour, il y a bien longtemps elle s'était imaginé qu'un homme puisse l'embrasser et la prendre dans ses bras ainsi, et il l'avait fait.

— Je peux éventuellement mettre un genou à terre.

Sa voix rauque la fit expressément sortir de ses pensées.

— No...non enfin, pitié arrête j'ai l'impression que vous n'êtes plus le même homme, là !

Elle crut défaillir, quand il se retourna en souriant sur la ligne dure de sa lèvre.

— Je suis un homme déterminé, et je refuse de recourir à la force pour obtenir ce que je veux....du moins avec toi.

Ses traits affirmés devinrent subitement sombres.

— Alors Emma, dis-moi ce que je dois faire pour que tu me dises oui, j'ai toute la soirée toute la nuit, et demain et le jour d'après.

Il prit sa main et embrassa la veine bleue de son poignet.

Une bouffée de chaleur lui monta au visage quand il serra ses doigts contre les siens.

— Si je dis oui, quelle place aurai-je ? Vas-tu me laisser un jour ? Qui me dit que tu n'essayes pas de m'induire en erreur ?

Il en resta dubitatif et s'avança jusqu'à coller son corps au sien.

— Tu seras ma femme et l'unique et seule madame Dantes, je n'aspire pas à un éventuel divorce et je ferai le nécessaire pour que tu me croies sur parole Emma, toi et nos enfants.

La vigueur et l'élan de détermination de ses mots la firent céder. Ses dernières défenses cédèrent.

— J'accepte à une condition ou non deux !

Il coupa sa respiration lourde et l'invita à poursuivre.

— Je veux que tu me laisses du temps, ne me pousse pas sous la pression des médias tout de suite, je suis de la campagne je ne sais même...

— Je vais te protéger n'ai aucune crainte sur ce sujet, le deuxième maintenant ? Coupa-t-il impatient.

Emma prit une grande inspiration.

— Pas de grand mariage, je ne veux pas avoir...

— Très bien, coupa ce dernier immédiatement pour s'assurer qu'elle avait bien dit oui et que de là, elle ne pourrait plus le fuir.

Elle vit son visage s'éclairer.

— Je ferai tout pour que tu te sentes à ton aise, je vais mettre fin à tes craintes dès demain.

— Quoi...?

Il reprit son sérieux.

— Nous allons nous marier dès demain, rien que nous deux, dans une petite chapelle.

Emma crut voir la pièce tourner.

— Demain ? Bafouilla-t-elle en le suivant des yeux alors qu'il se recula pour sortir son téléphone.

— Oui, nous serons seuls, personne ne le saura jusqu'à ce que j'en décide autrement.

Emma eut la désagréable impression qu'il avait déjà tout prévu et que ça ne dater pas d'aujourd'hui.

— Tu étais persuadé que j'allais dire oui n'est-ce pas ?

Il quitta des yeux son téléphone pour braquer son regard dans le sien.

— Pendant un moment, j'ai cru que non...mais oui, je l'étais.

L'Héritier secret D'azzario Dantes Tome 1 ( Saga des frères Dantes )Where stories live. Discover now